Abbaye de Saint-Pons à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye de Saint-Pons

  • D2
  • 13420 Gémenos
Abbaye de Saint-Pons
Abbaye de Saint-Pons
Abbaye de Saint-Pons
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Abbaye de Saint-Pons
Abbaye de Saint-Pons
Crédit photo : Patrick Rouzet - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Eglise et restes de l'abbaye : inscription par arrêté du 2 novembre 1926

Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-Pons

L'abbaye de Saint-Pons de Gémenos, en latin Sanctius Pontius, est une abbaye cistercienne située à Gémenos près d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, en Provence. Sa fondation est attribuée aux moines du Thoronet ; d'autres sources indiquent qu'elle fut établie en 1205 par l'évêque de Marseille, Rainier, et le chapitre de la ville sur des terres de l'abbaye de Saint-Victor, dont elle demeura dépendante. Placée sous le vocable de saint Pons, elle prit le titre d'abbaye en 1223 et intégra l'Ordre de Cîteaux, devenant la quatrième des « Sœurs provençales » aux côtés de Silvacane, Sénanque et du Thoronet, dont elle était fille spirituelle. Les moniales y développèrent une importante activité agricole et industrielle, exploitant l'énergie hydraulique du site pour des moulins et pour des travaux d'assèchement des marais de Gémenos menés notamment par Charles de Castillon. Dans le cadre de l'expansion du monachisme féminin en Provence au début du XIIIe siècle, Saint-Pons engendra plusieurs maisons de moniales : l'abbaye Saint-Pierre de l'Almanarre à Hyères, l'abbaye Royale Notre-Dame de Sion à Marseille (Mont-Sion) et l'abbaye Notre-Dame de Mollégès, toutes soumises à la tutelle de Saint-Pons. Une convention liait par ailleurs l'abbesse de Saint-Pons et le prieur du monastère de Saint-Zacharie pour une exploitation agricole, et en 1407 les abbayes de l'Almanarre et de Saint-Pons fusionnèrent. En 1426, en raison du brigandage, des épidémies et des querelles politiques, les religieuses quittèrent Saint-Pons pour rejoindre la communauté de Marseille ; le lieu conserva toutefois une présence monastique jusqu'à la Révolution, puis fut vendu comme bien national et utilisé à des fins industrielles. La famille d’Albertas acquit progressivement le vallon de Saint-Pons et y développa la papeterie, qui devint l'une des plus importantes de la région ; les propriétaires successifs aux XIXe et XXe siècles incluent notamment les frères Richard et la famille Laugier Montgolfier. Restauré au XXe siècle, le domaine appartient aujourd'hui au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et a été entièrement rénové. Sur le plan architectural, l'abbaye présente une composition proche de la tradition romane cistercienne tout en gardant, dans certaines parties, des influences gothiques. L'édifice a conservé des bâtiments conventuels, un cloître et une église qui traduisent cette évolution stylistique. Parmi les abbesses connues figurent Garsande, première abbesse en 1205, Marie Adhémar de Monteil en 1264 et Savie de Glandève en 1412. Inscrite aux monuments historiques par arrêté du 2 novembre 1926, l'abbaye accueille aujourd'hui des concerts de musique sacrée, des expositions et des visites guidées ; les lieux sont surveillés, et des visites commentées sont proposées le week-end en compagnie d'un archéologue et d'un historien spécialistes du site. Deux récits légendaires circulent sur le départ des moniales : l'un rapporte la destruction du couvent par une fureur divine après une transgression nocturne, l'autre évoque le suicide d'une jeune religieuse, Blanche de Simiane, qui se serait jetée dans le torrent du Fauge, dont la teinte rouge aurait inspiré la légende.

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