Origine et histoire de l'Abbaye
L'abbaye de Saint-Rambert-en-Bugey se dresse sur un plateau de la commune éponyme dans l'Ain, à une centaine de mètres de la rive droite du torrent du Brevon. La crypte romane Saint-Domitien, ainsi que des chapiteaux et des fragments d'écus réemployés dans l'église Saint-Antoine, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mai 1945. Selon la légende, un monastère fut fondé au Ve siècle par saint Domitien et son compagnon Modeste ; Domitien y fit élever deux oratoires consacrés par Eucher. Au VIIe siècle, le noble Ragnebert (saint Rambert) fut assassiné sur l'ordre d'Ébroïn ; ses reliques attirèrent des prodiges, faisant du lieu un important lieu de pèlerinage et donnant naissance à la ville de Saint-Rambert-en-Bugey. Le monastère fut restauré et élevé en abbaye bénédictine vers 807 par Leidrade ; il releva de Lyon en 910, s'attacha brièvement à Cluny vers 1138, mais resta essentiellement soumis directement au Saint-Siège jusqu'à sa sécularisation. Au XIIe siècle, l'abbaye atteint son apogée, possédant des domaines jusqu'en Savoie et une grande richesse locale ; une bulle de 1191 confirme ses privilèges et énumère le bourg de Saint-Rambert ainsi que de nombreuses églises et chapelles de la région (Chamoux, Montendry, Villard-Léger, entre autres). La construction du château de Cornillon assura sa sécurité, et en 1196 l'abbé Régnier conclut un traité de pariage avec le comte de Savoie Thomas Ier, qui reçut la garde du château et la charge de défendre le bourg en échange de droits perçus ; ce compromis provoqua un conflit ultérieur réglé en 1275, confirmant le pouvoir comtal sur le bourg tout en maintenant l'autorité de l'abbé sur ses dépendants, et le comte octroya la même année une charte. Sécularisée en 1788, l'abbaye fut partiellement démolie après la Révolution — l'église fut détruite en 1793 — puis la crypte, considérée perdue, fut redécouverte après un éboulement en 1838, aboutissant à la notice d'Hippolyte Leymarie en 1842 ; aujourd'hui subsistent la maison du prieur et la crypte Saint-Domitien, attribuée aux IXe–Xe siècles et composée d'une abside et de deux absidioles, et les religieuses de Notre-Dame des Missions occupent les lieux depuis 1949, y assurant notamment accueil et actions éducatives dans le cadre de la FOEFI.