Abbaye de Saint-Satur dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Saint-Satur

  • 34 Rue du Commerce
  • 18300 Saint-Satur
Abbaye de Saint-Satur
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Abbaye de Saint-Satur
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Abbaye de Saint-Satur
Abbaye de Saint-Satur
Crédit photo : Cjp24 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

2e moitié XIVe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle, 3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'ensemble des éléments bâtis et des sols (cad. AH 123 - 36, rue du Commerce et rue Eugène-Audonnet, 124, 129, 131, 132 - lieudit Le Bourg, 125 - 38, rue du Commerce, 126 - 40 et 42, rue du Commerce, 127, 128 - rue Eugène-Audonnet, 130 - 44, rue du Commerce) : inscription par arrêté du 2 avril 2003

Origine et histoire de l'Abbaye

L’ancienne abbaye de Saint-Satur se situe dans la vallée de la Loire, à 2 km au nord du piton de Sancerre et à 1 km de Saint-Thibault-sur-Loire, dans le département du Cher. L’église abbatiale, Saint-Pierre, fait partie des premiers édifices du Cher inscrits parmi les monuments historiques en 1840, et l’ensemble des éléments bâtis et des sols est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 22 avril 2003 ; l’abbaye relève du diocèse de Bourges.

Selon la tradition, un prêtre appelé saint Romble fonda au Ve siècle un couvent dans la seigneurie du château Gordon ; la localité prit le nom de Saint-Satur au milieu du VIIe siècle. Un chapitre de chanoines séculiers fut ensuite établi pour recevoir les reliques de saint Satur, compagnon des martyrs Félicité et Perpétue, offertes par le pape Pascal Ier par l’intermédiaire de l’archevêque de Bourges Raoul de Turenne ; saint Satur est fêté le 7 mars. En 1034, Mathilde, fille de Gimon, fit restaurer l’abbaye et la dota d’un chapitre ; après avoir choisi Eudes, comte du palais et seigneur de Sancerre, pour protecteur et héritier, elle demanda à Aymon de Bourbon, archevêque de Bourges, d’y établir des chanoines réguliers de saint Augustin et confirma ses donations. La deuxième église romane fut consacrée en 1104 par l’archevêque Léger (Leodegaire), et en 1107 le pape Innocent II institua des chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin.

L’abbaye subit des violences au cours du Moyen Âge : elle fut brûlée en 1143 par des gentilshommes du Berry, et l’archevêque Pierre de la Châtre obtint en 1144 la réparation des dommages, encore lisible dans le mur nord. En 1163, Alain de Larrivour réunit Saint-Satur à l’église Saint-Eusèbe d’Auxerre, et en 1169 Odon de la Porte s’engagea auprès de Godefroy, abbé de Saint-Satur, pour partir secourir les chrétiens en Palestine.

En 1361, les Anglais, maîtres de Cosne-sur-Loire, prirent Saint-Satur par surprise et ruinèrent l’abbaye et son église. La reconstruction entreprise à partir de 1367 sous l’abbatiat de Jean III ne fut jamais achevée : à peine le chœur avait-il été reconstruit qu’en 1420 l’abbaye fut de nouveau pillée par les Anglais. Relevée partiellement, elle survécut tant bien que mal jusqu’au début du XVIe siècle, puis la commende et les guerres de Religion achevèrent de détruire les constructions élevées sur les ruines ; en 1567 les protestants de Sancerre mirent le feu à l’abbaye. Entre 1617 et 1626, l’abbé Claude de Toulongeon, aidé de donateurs, parvint à terminer la voûte et la couverture de l’église.

Après une période prospère dans la première moitié du XVIIIe siècle, l’abbaye connut des difficultés persistantes ; en 1732 le Conseil d’État maintint pour l’abbé, le prieur et les religieux le droit de bac sur la Loire au port de Saint-Thibault. L’abbaye fut supprimée en 1757 et ses revenus rattachés à la mense épiscopale ; la communauté fut définitivement supprimée en 1775 et l’église devint paroissiale.

L’enclos de l’ancienne abbaye, divisé en deux cours contiguës — la mense conventuelle à l’est, proche de la collégiale, et la mense abbatiale à l’ouest, dite Château-Gordon — conserve plusieurs bâtiments : l’église, le grand bâtiment des religieux (aile ouest de l’ancien cloître) reconstruit à partir de 1717 sur les fondations de l’ancien dortoir et appelé « nouveau réfectoire », un bâtiment attenant au sud (anciennes cuisines) ainsi qu’une aile en retour d’équerre au nord‑ouest ; le bâtiment sur rue de la basse-cour conventuelle, construit en 1768–1769, où fut ouverte la grande porte d’entrée de l’abbaye ; et, dans la cour de la mense abbatiale, un édifice désigné au XVIIIe siècle comme pressoir ou Château-Gordon, dont l’étage accueillait autrefois l’hospice des hôtes. Cet édifice, datable de la seconde moitié du XIIIe siècle, est aujourd’hui le bâtiment le plus ancien de l’ensemble, et le bâtiment des religieux forme la séparation entre les deux cours. L’ancienne abbatiale est désormais l’église paroissiale Saint-Pierre de Saint-Satur.

Liens externes