Abbaye de Saint-Sever dans les Landes

Patrimoine classé Abbaye Chemins de Compostelle UNESCO Chemins de Compostelle - Voie de Vézelay

Abbaye de Saint-Sever

  • 2 Rue des Arceaux
  • 40500 Saint-Sever
Abbaye de Saint-Sever
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Abbaye de Saint-Sever
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Eglise abbatiale : classement par arrêté du 18 novembre 1911

Origine et histoire de l'Abbaye

L’abbatiale de Saint-Sever, située dans les Landes, est une ancienne église bénédictine fondée par le comte de Gascogne Guillaume Sanche à la fin du Xe siècle. Classée monument historique le 18 novembre 1911, elle fait partie des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO pour les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998. De style roman, l’abbatiale se distingue par ses dimensions remarquables : 71 m de longueur, 31 m de largeur pour la nef et 41 m pour le transept. Le chœur présente six absidioles de profondeur décroissante, tandis que le chevet, exceptionnel, se compose de sept absidioles échelonnées, une configuration rare en France et inspirée du plan de Cluny II. Les colonnes de marbre du chœur et du transept proviennent du palais des gouverneurs romains de Morlanne ; une partie du cloître appartient aujourd’hui à des particuliers. Les tribunes du transept desservent des chapelles d’étage et les vastes travées permettaient d’accueillir un grand nombre de fidèles et de pèlerins sur la voie limousine vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les origines légendaires associent le site à Severus, évangélisateur martyrisé au Ve siècle, qui fit l’objet d’une première chapelle au VIIe siècle. Après sa victoire à la bataille de Taller, le duc Guillaume Sanche acquit la terre en 988 et y fonda le monastère, geste à la fois politique et religieux pour consolider l’autorité ducale. Dès le XIe siècle l’abbaye connaît une expansion importante : ses possessions s’étendent du Médoc jusqu’à Pampelune et elle devient un centre religieux, économique et culturel majeur de la Gascogne. Sous l’abbatiat de Grégoire de Montaner (1028-1072) commence la reconstruction de l’église sur le modèle de Cluny, après un incendie, avec des maîtres d’œuvre, sculpteurs et enlumineurs remarquables, parmi lesquels Stephanus Garsia, auteur des miniatures du Beatus.

La renaissance monastique du XIe siècle favorise le défrichement, le regroupement des populations et la reprise de villes ruinées ; les domaines du monastère, souvent situés sur des axes de passage ou des sites défensifs, servaient également de jalons et d’étapes pour les pèlerins. En 1087 le comte et la comtesse de Bigorre offrissent l’abbaye à l’abbé Grégoire, reflétant l’importance du lieu dans la région. Le déclin commence avec la fin du duché de Gascogne et s’accentue durant la guerre de Cent Ans, période pendant laquelle l’abbaye subit destructions et incendies et voit ses bas-côtés partiellement reconstruits. Les guerres de Religion aggravent les dommages : les massacres de 1569–1570 et le saccage par les huguenots amènent à une ruine partielle du monastère, que seules des réparations engagées par la congrégation de Saint-Maur permettront de consolider par la suite. À la Révolution, les moines sont chassés, les bâtiments conventuels vendus ou réaffectés, tandis que l’église abbatiale est rendue au culte en 1795 ; les restaurations du XIXe siècle redécorent la nef et les façades dans un goût néo-roman.

Parmi les abbés et figures marquantes, Grégoire de Montaner apparaît comme le grand artisan de la reconstruction et du Beatus de l’Apocalypse, Suavius donne à la cité son premier statut urbain et Robert contribue à l’origine de Mont-de-Marsan par des cessions de terrains ; la famille de Pontac rachète et relève le monastère au XVIIe siècle après des destructions antérieures. Le pape Clément V accorda aux abbés le port d’ornements épiscopaux et plusieurs abbés locaux furent liés à des familles et charges ecclésiastiques influentes, certains devant faire face à des conflits ou à des occupations militaires.

L’abbatiale a fait l’objet d’une restauration intérieure complète entre la fin de 2013 et l’automne 2020, inaugurée le 12 novembre 2021. Le tympan nord, chef-d’œuvre du XIe siècle et l’un des premiers tympans sculptés de l’art roman, illustre une scène de l’Apocalypse : au centre le Christ en gloire, inscrit dans une mandorle, est entouré des symboles des Évangélistes, d’un séraphin et d’un chérubin, tandis que l’archange saint Michel terrasse le dragon et qu’un ange s’adresse à Jean, auteur de la vision. Le chevet, très dégagé à la vue, reste l’un des rares exemples en France du type à absides multiples, avec seulement un autre exemple comparable à l’église Saint-Genès de Châteaumeillant.

L’abbaye possédait au Moyen Âge de nombreuses reliques ; la plus célèbre, le chef de saint Sever, fut détruite pendant les guerres de Religion. Après la reconstruction du sanctuaire, des reliques de saint Sever furent extraites du reliquaire de l’église Sainte-Eulalie de Bordeaux en 1714 et le retour officiel eut lieu en 1716 ; le reliquaire actuel, offert en 1783 par monseigneur Playcard de Raygecourt, évêque d’Aire-sur-l’Adour, témoigne d’un goût baroque français affirmé. L’abbatiale conserve environ 150 chapiteaux, dont 77 authentifiés comme gallo-romains et romans ; on y trouve des chapiteaux corinthiens, des chapiteaux figurés et historiés destinés à l’enseignement religieux, ainsi que des chapiteaux polychromes du XIe siècle ornés de lions. Parmi les scènes remarquables, un chapiteau représente le récit d’Hérode et de la décapitation de Jean-Baptiste, tandis que plusieurs chapiteaux illustrent l’épisode de Daniel dans la fosse aux lions, symbolique de la résurrection.

Le Beatus de Saint-Sever, manuscrit enluminé du milieu du XIe siècle produit par le scriptorium de l’abbaye sous la direction de Stephanus Garcia Placidus, est l’unique exemplaire de ce type conservé en France ; richement illustré et écrit sur parchemin, il contient notamment un commentaire de saint Jérôme sur le Livre de Daniel et une mappemonde mettant en valeur la Gaule, l’Aquitaine et Saint-Sever ; préservé des guerres de Religion, il a été transmis à diverses collections avant d’être conservé à la Bibliothèque nationale de France. Le grand orgue, reconstruit par Aristide Cavaillé-Coll en 1885 dans le buffet du XVIIIe siècle et inauguré par Alexandre Guilmant le 9 octobre 1898, est le plus important orgue Cavaillé-Coll d’Aquitaine ; il n’a jamais été modifié, figure dans la base Palissy et comporte trois claviers, un pédalier, 36 jeux et 2 124 tuyaux.

Devenir actuel

L'Abbaye de Saint-Sever fait partie des 71 monuments ainsi que 7 portions de chemins sont inscrits depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco sous le titre officiel de « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ».

Elle est sur le chemin de la Via Lemovicensis, celle dite « de Vézelay » ou voie limousine.

Liens externes