Abbaye de Savigny à Savigny-le-Vieux dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye de Savigny

  • L'Abbaye
  • 50640 Savigny-le-Vieux
Abbaye de Savigny
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Crédit photo : Crochet.david (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

La double porte de l'ancien réfectoire au sud de l'église et les contreforts attenants de chaque côté sur une longueur totale de 13 mètres : classement par décret du 4 juin 1924

Origine et histoire de l'Abbaye de Savigny

L'abbaye de Savigny est une ancienne abbaye située à Savigny-le-Vieux, dans la Manche, en Normandie. Fondée en 1112-1113 par Raoul de Fougères et son épouse Amicia pour l'ermite Vital de Mortain, elle devint abbaye‑mère de l'ordre de Savigny et chef d'ordre de 74 monastères. En 1147, l'ordre s'affilia à Cîteaux ; Savigny adopta la règle et l'habit cisterciens et fut incorporée comme fille de Clairvaux, avec un rang particulier au chapitre général modifié en 1215. Vital, ancien chapelain et chanoine, avait attiré de nombreux solitaires ; la communauté s'établit près du ruisseau du Moulin du Pré, sur les ruines d'un ancien château des seigneurs de Fougères. La première église en bois, commencée par Vital et achevée par Geoffroy, fut dédiée à la Sainte Trinité et dédicacée en 1124 en présence d'évêques et de seigneurs locaux, parmi lesquels Henri de Fougères, qui se fit ensuite moine. L'abbaye comprenait un monastère d'hommes et, à l'origine, un monastère de femmes déplacé en 1120 au prieuré de la Blanche près de Mortain. Sous Geoffroy, qui institua le premier chapitre, la communauté dépassa la centaine de moines et multiplia les fondations surtout en Normandie et en Angleterre, atteignant treize maisons anglaises et une à Dublin. L'expansion et les velléités d'autonomie de certaines maisons anglaises conduisirent Serlon, quatrième abbé, à réunir la congrégation à Cîteaux en 1147 avec l'accord du pape Eugène III. L'église abbatiale, qui subsistait en 1789, fut reconstruite entre 1200 et 1230 et consacrée en 1220 ; elle offrait des dimensions et un chevet imposants, ainsi que de nombreux autels et vitraux. Cinq religieux — Vital, Geoffroy, Pierre d'Avranches, Guillaume et Hamon — reçurent les honneurs de la canonisation, auxquels s'ajoute sainte Adeline, sœur de Vital ; la translation définitive de leurs reliques eut lieu en 1248. Au fil des siècles, l'abbaye connut des événements notables : une rencontre liée à l'assassinat de Thomas Becket en 1172, la visite de Saint Louis en 1256, des dommages après le débarquement d'Henri V en 1417 et le sac par les protestants en 1562, qui entraînèrent son déclin. La Révolution de 1789 provoqua l'expulsion des derniers moines et la vente des bâtiments comme bien national ; le site servit ensuite de carrière de pierres, entraînant la destruction de l'essentiel des constructions. Avant sa quasi-disparition, l'église abbatiale mesurait 82 mètres de longueur, 50 mètres de largeur au transept, 27 mètres pour la nef, avec une flèche de 70 mètres, quinze autels, soixante-seize vitraux et trois rosaces de six mètres, et son chevet présentait cinq chapelles rectangulaires inscrites dans une abside demi‑circulaire. Les vestiges conservés comprennent des restes de maçonnerie hauts de 0 à 7 mètres, la porte géminée du réfectoire dite « porte Saint‑Louis » avec son décor géométrique, la léproserie et sa chapelle ainsi que des murs du cloître marquant l'emplacement des bâtiments annexes aujourd'hui disparus. Après la vente révolutionnaire, Joseph Porphyre Jacquemont acquit l'ensemble en 1793, mais les démolitions, parfois réalisées à l'explosif, arrachèrent la plupart des parements. Au milieu du XIXe siècle, Arcisse de Caumont acheta le vestige connu sous le nom de porte Saint‑Louis ; cette double porte du réfectoire et les contreforts attenants, sur une longueur totale de treize mètres, sont classés au titre des monuments historiques par décret du 4 juin 1924. Des travaux de dégagement et de cristallisation des vestiges hors sol ont été menés entre 2003 et 2009 par la Communauté de communes de Saint‑Hilaire‑du‑Harcouët sous la maîtrise d'œuvre de François Pougheol, architecte du patrimoine, afin de préserver durablement les ruines sans leur faire perdre leur caractère. Divers éléments du mobilier religieux et funéraire de l'abbaye se trouvent aujourd'hui dans l'église paroissiale de Savigny. L'histoire documentaire est riche : on conserve des listes d'abbés, depuis Vital et Geoffroy jusqu'à des personnalités ultérieures telles qu'Étienne de Lexington, Louis de Bourbon‑Vendôme ou Jacques Bénigne Bossuet, ainsi que de nombreuses études et rapports archéologiques. Grands bienfaiteurs comme Robert III et André II de Vitré firent des dons qui permirent la création de granges devenues prieurés à Fayel, Vaux, Louvigné et Champfleury, et l'église de Lapenty fut donnée à l'abbaye en 1135.

Liens externes