Abbaye de silvacane à La Roque-d'Anthéron dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye de silvacane

  • Silvacane Abbey
  • 13640 La Roque-d'Anthéron
Abbaye de silvacane
Abbaye de silvacane
Abbaye de silvacane
Abbaye de silvacane
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Abbaye de silvacane
Abbaye de silvacane
Abbaye de silvacane
Crédit photo : EmDee - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

L'ancienne abbaye : classement par liste de 1840

Origine et histoire de l'Abbaye de silvacane

L'abbaye de Silvacane, autrefois appelée Sauvecanne, est une abbaye cistercienne située à La Roque-d'Anthéron, dans les Bouches-du-Rhône, en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Fondée en 1144 par des moines venus de l'abbaye de Morimond, elle fait partie, avec Sénanque et Le Thoronet, des « trois sœurs provençales » témoignant du rayonnement cistercien en Provence. C'est la plus récente des trois et la seule à n'avoir pas retrouvé d'activité conventuelle. Son nom provient des marécages à roseaux de la Durance, « silva cannorum », la forêt de roseaux.

Les moines s'installent en 1144 sous la conduite de l'abbé Othon, qui remplace les bénédictins et entreprend la mise en valeur des terres. Protégée par les grands seigneurs de Provence, l'abbaye connaît des débuts dynamiques ; Bertrand des Baux entreprend la construction de l'église et y est enterré. En 1188, Silvacane fonde une filiale à Valsaintes. Le déclin commence à la fin du XIIIe siècle et s'aggrave avec un conflit contre l'abbaye de Montmajour, le sac de 1358 par le seigneur d'Aubignan, les grandes gelées de 1364 qui détruisent les récoltes d'olives et de vin, puis les inondations de la Durance en 1440 qui ravagent le monastère.

En 1450, l'abbaye est annexée au chapitre de la cathédrale Saint‑Sauveur d'Aix‑en‑Provence et les abbés de Valsaintes sont rétablis ; l'abbaye devient église paroissiale de La Roque‑d'Anthéron au début du XVIe siècle et subit des dégradations pendant les guerres de Religion. À la Révolution, les bâtiments, abandonnés, sont divisés en lots et vendus comme biens nationaux en 1790 puis transformés en exploitation agricole. Le classement sur la liste de 1840 permet à l'État d'acquérir l'église dans les années 1840 ; un décret d'expropriation du 3 février 1945 est signé pour le remembrement du site et les travaux de restauration commencent en 1950. L'église est restaurée par Henri Révoil puis Jean Camille Formigé, les bâtiments monastiques, le mur d'enceinte et l'hôtellerie sont progressivement remis en état, et des fondations découvertes en 1989 ont été restituées. Les abords sont protégés au titre des sites par arrêté du 18 septembre 1943 et la propriété, anciennement de l'État, est transférée à la commune par convention le 9 juin 2008.

L'église abbatiale, bâtie en pierre de taille et couverte de tuiles, illustre l'architecture cistercienne de transition roman‑gothique en associant baies en plein cintre, voûte en berceau brisé et croisée d'ogives. Le chevet, sobre et carré, est percé d'une grande rosace et d'un triplet de baies en plein cintre encadrant une baie plus haute, soutenu par deux contreforts d'angle. La croisée du transept supporte un petit clocher carré sans toit, percé sur chaque face de baies géminées en plein cintre séparées par une colonnette à chapiteau. La façade principale, tripartite et segmentée par deux contreforts, présente un portail en plein cintre à triple voussure dont l'archivolte est ornée de deux arcs toriques reposant sur des chapiteaux à feuilles d'eau ; le portail est surmonté d'un triplet de baies et d'un grand oculus. L'intérieur, édifié entre 1175 et 1230, comporte une nef couverte d'une voûte en berceau brisé soutenue par de puissants arcs-doubleaux et des piliers cruciformes ; la croisée du transept est voûtée d'ogives tandis que le chœur conserve la voûte en berceau. Les chapiteaux carrés sculptés de feuilles d'eau, d'une grande précision, illustrent le décor cistercien.

Le cloître, du XIIIe siècle, présente des murs épais, des galeries voûtées en berceau et des baies en plein cintre ; les paires de baies ogivales qui ornaient autrefois ces ouvertures ont en grande partie disparu, une reconstitution subsistant dans la galerie nord et laissant les traces des arcs ogivaux et des colonnettes sur les autres façades. Le lavabo, placé devant la porte menant à l'aile nord et au réfectoire, est un bassin de pierre orné d'anneaux et de colonnettes supportant des arcatures trilobées, destiné à la purification des mains avant de toucher le pain. Parmi les bâtiments annexes, la salle capitulaire et la salle des moines datent du XIIIe siècle ; la salle des moines à l'est du cloître possède des voûtes gothiques et le grand réfectoire au nord, reconstruit en 1423, est plus richement orné.

Silvacane est fille de l'abbaye de Morimond et a pour dépendance historique l'abbaye Notre‑Dame de Valsaintes, dont la filiation et l'union avec Silvacane sont documentées à partir de 1188. La liste des abbés, publiée dans Gallia Christiana, débute par Othon (1144‑1151) et s'étend jusqu'à Balthazar‑Simon‑Suzanne de L'Enfant (1786‑1790). Rachetée et restaurée par l'État au XIXe et XXe siècles, l'abbaye a conservé en grande partie son aspect d'origine et accueille aujourd'hui des concerts dans le cadre du festival de piano de La Roque‑d'Anthéron et du festival international de quatuors à cordes du Luberon.

Devenir actuel

Elle accueille chaque année quelques prestigieux concerts du célèbre festival de piano de la Roque-d'Anthéron et du festival international de quatuors à cordes du Luberon.

Liens externes