Origine et histoire 
L'abbaye de Trizay est une ancienne abbaye cistercienne située sur la commune de Bournezeau, en Vendée. Elle fut fondée au XIIe siècle par des moines de l'abbaye de Pontigny, à la suite de donations d'Hervé de Mareuil, Geoffroy de Tiffauges et Pierre L'Évêque faites à Dom Guichard, abbé de Pontigny, à l'instigation de Guillaume, évêque de Poitiers. La date précise de fondation reste incertaine, les sources évoquant 1117, 1125 ou 1132, et l'église abbatiale fut consacrée le 15 août 1145. Conformément à la coutume cistercienne, elle a été implantée dans une petite vallée près du Lay, à un point de traversée du fleuve d'où lui vint le nom Sancta Maria de vado Trisagii, « Sainte Marie du gué de Trizay ». Les moines vivaient principalement de l'agriculture et de l'irrigation, comme en témoigne l'ouvrage de l'un d'eux, Dom Le Rouge, Les Principes du Cultivateur. L'abbaye posséda jusqu'à cent hectares de terres, des fermes et des bois, et fonda vers 1156 une abbaye-fille sur l'île de Ré, Notre-Dame-des-Châteliers. Elle est la fille de Pontigny, la sœur de l'abbaye de l'Étoile à Archigny et la mère des Châteliers. Les guerres, d'abord la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion, lui causèrent d'importants dommages : la salle capitulaire et le cloître furent détruits pendant la guerre de Cent Ans et, en 1568, le châtelain protestant Jean Bras de Fer pilla l'abbaye. Malgré la réinstallation de la vie monastique en 1575, les destructions et les pillages se poursuivirent. Une restauration importante fut entreprise à partir de 1770 sous l'abbé commendataire René-Claude de La Roche Saint-André, comme l'indique le fronton sud portant la marque DLBP ANNO 1770, mais la Révolution empêcha son achèvement. À la Révolution il ne restait que cinq moines ; l'abbaye fut dissoute et les religieux expulsés, tandis que plusieurs personnes se cachèrent dans les bâtiments durant la Terreur, dont le marquis de la Coudraye et le curé Desplobains. L'ensemble connut ensuite les violences de la guerre de Vendée et les bâtiments survivants furent transformés au XIXe siècle en exploitation agricole. Deux états des lieux ont été conservés : un bilan des saccages daté de 1570 et un inventaire des biens de 1790. De nombreux bâtiments ont disparu, notamment le moulin, le colombier, les petites et grandes écuries, les chapelles latérales et la grange basse. Les constructions restantes ont souvent perdu leur hauteur d'origine, à l'exception de l'aile conventuelle et du chœur de l'église. Le réseau hydraulique, le canal d'amenée d'eau et les fondations du moulin, emporté par la crue de 1770, ont été identifiés. L'abbaye de Trizay est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 10 avril 1989 ; sont protégés l'ancienne église abbatiale, les vestiges de l'aile est du bâtiment des moines, un bâtiment du XVIIIe siècle au sud et le sol de l'ancien cloître. Propriété privée, elle a appartenu à Patrick et Diane Cottencin-Debailleux, qui ont entrepris des travaux de restauration jusqu'en 2019. Il ne faut pas confondre cette abbaye avec le prieuré de Trizay, situé en Charente-Maritime et appelé traditionnellement « abbaye de Trizay », qui n'est en réalité qu'un prieuré bénédictin. L'abbaye possédait des propriétés, hôtels, dépendances, métairies, moulins, rentes et terrages répartis sur dix-huit paroisses, dont Bournezeau, Champagne-les-Marais, Corpe, Mareuil, Les Pineaux, Puymaufrais, Les Redoux, La Réorthe, Rosnay, Sainte-Hermine, Saint-Jean-de-Beugné, Saint-Juire, Saint-Mesmin, Saint-Ouen-des-Gâts, Saint-Vincent-Fort-du-Lay, Le Simon et La Vineuse.