Abbaye de Valloires à Argoules dans la Somme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Valloires

  • Abé de Valloires 
  • 80120 Argoules
Abbaye de Valloires
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Abbaye de Valloires
Crédit photo : Meneerke bloem - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle : classement par arrêté du 29 septembre 1907 ; Ensemble des bâtiments, à l'exclusion des parties modernes, soit : grange, pigeonnier, cimetière, abbaye proprement dite, communs, l'ensemble des sols délimités par le mur ancien (cad. A 11 à 13, 16 à 20, 22, 24 à 26, 28, 29 ; D 60) : classement par arrêté du 17 septembre 1964

Origine et histoire de l'Abbaye de Valloires

L'abbaye de Valloires, fondation cistercienne du XIIe siècle située sur la commune d'Argoules (Somme), a été établie par des moines venus de Cîteaux après l'autorisation de Guy II de Ponthieu. Les moines s'installèrent définitivement dans la vallée de l'Authie en 1158 ; la tradition rapporte que le site était, selon la légende, couvert de morilles. À son apogée aux XIIe et XIIIe siècles, l'abbaye abritait une centaine de moines et fit ériger une abbatiale ogivale en 1226 qui devint la nécropole des comtes de Ponthieu. La guerre de Cent Ans et les conflits des siècles suivants provoquèrent pillages et dégradations, entraînant des réfugiés et des occupations militaires, si bien que l'ensemble était délabré à la fin du XVIIe siècle. La reconstruction des bâtiments débuta au XVIIIe siècle et s'acheva vers 1730 ; l'abbatiale médiévale s'effondra en 1738 et une nouvelle église fut édifiée à partir de 1741 sur les plans de l'architecte Raoul Coignard, sous la direction du prieur dom Comeau et de l'abbé commendataire monseigneur d'Orléans de La Motte. La décoration intérieure fut confiée au sculpteur autrichien Simon Pfaff de Pfaffenhoffen et au ferronnier Jean‑Baptiste Veyren, et la nouvelle église fut consacrée en 1756. Devenue bien national en 1790, l'abbaye connut plusieurs ventes et usages avant d'être occupée par la Société des Basiliens en 1817, puis par des congrégations et enfin transformée en hôpital militaire belge de 1915 à 1919. En 1922, Thérèse Papillon y fonda un préventorium qui fonctionna jusqu'en 1974 ; l'association créée alors reste propriétaire et une partie du site accueille aujourd'hui des enfants en difficulté tandis qu'une autre partie est dédiée à l'hébergement de visiteurs. L'abbaye fut classée monument historique en 1907 et certains bâtiments et l'église sont ouverts à la visite ; les jardins aménagés par Gilles Clément ont été ouverts au public en 1989. Depuis 2021, l'association de Valloires propose un spectacle nocturne historique intitulé « Valloires, l'abbaye Lumière ».

L'abbatiale, de dimensions modestes, présente une façade néo‑classique sobre qui rappelle la sobriété cistercienne, avec un portail central surmonté d'une haute fenêtre et un fronton triangulaire sculpté ; la nef et l'abside sont soutenues par une série de contreforts. En contraste avec l'extérieur, l'intérieur offre un décor rococo remarquable réalisé par Pfaff : il comprend le buffet d'orgues sculpté, la chaire, des confessionnaux, des lambris et des stalles finement travaillés, ainsi que des autels et statues en bois et en marbre. Des grilles du chœur « à double lecture », chef‑d'œuvre de ferronnerie de Jean Veyren, séparent la nef du chœur. Le transept abrite un enfeu avec les gisants attribués à Simon de Dammartin et à son épouse Marie de Ponthieu, décédés respectivement en 1239 et 1251, et des autels latéraux ornés de sculptures de Pfaff ; on lui doit également plusieurs statues et portraits sculptés représentant notamment saint Martin, saint Bernard, dom Comeau et monseigneur de La Motte. La sacristie conserve quatre tableaux de Joseph François Parrocel, et la chapelle de la Vierge, située dans l'abside, est décorée d'un autel en bois et d'un tableau de Parrocel représentant l'Assomption ; une morille suspendue au plafond rappelle la légende fondatrice.

Le buffet d'orgues en chêne et tilleul, œuvre sculptée de Pfaff, renferme un instrument dont la tuyauterie est en grande partie du XIXe siècle mais qui conserve quatre jeux du XVIIIe siècle ; l'orgue, classé monument historique au titre d'objet, a été restauré par Théo Haerpfer en 1993 dans la disposition de 1845 tout en conservant la console et le buffet d'origine. Les bâtiments abbatiaux s'organisent autour d'un cloître voûté en brique et pierre ; l'entrée ouvre sur une vaste cour d'honneur prolongée par des communs et un colombier du XVIe siècle, et l'intérieur regroupe la salle capitulaire, un grand salon lambrissé sculpté par Pfaff, des appartements et cellules à l'étage ainsi qu'une ancienne grange à colombages. Un poirier planté en 1756, connu pour la variété Cuisse madame ou Madeleine d'Angers, figurait parmi les plus vieux poiriers de France avant sa disparition au début des années 2022. Parmi les personnalités liées au lieu, Thérèse Papillon a marqué l'histoire du préventorium, son frère Jean‑Baptiste Papillon fut aumônier et résistant, et des musiciens comme Marie‑Claire Alain et Jehan Alain ont entretenu des liens forts avec l'orgue et l'abbaye.

Liens externes