Abbaye de Villers-Bettnach à Saint-Hubert en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Villers-Bettnach

  • Le Bourg
  • 57640 Saint-Hubert
Abbaye de Villers-Bettnach
Abbaye de Villers-Bettnach
Abbaye de Villers-Bettnach
Abbaye de Villers-Bettnach
Abbaye de Villers-Bettnach
Crédit photo : Auteur inconnuUnknown author - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété privée

Patrimoine classé

La porte d'entrée monumentale et les restes de la chapelle : classement par arrêté du 28 mars 1905

Origine et histoire de l'Abbaye de Villers-Bettnach

Les restes de l'abbaye de Villers-Bettnach se trouvent à Villers-Bettnach, hameau de la commune de Saint-Hubert en Moselle, nichés sur une petite butte au fond d'une vallée secondaire de la Canner, au cœur d'un massif forestier. Le site conserve des vestiges et des ruines et l'abbaye est classée monument historique depuis le 28 mars 1905. Le toponyme Villers renvoie au latin villare, « ferme », tandis que Bettnach serait dérivé d'une forme contractée de termes évoquant les redevances paysannes ; le lieu est aussi appelé localement « Villers l'Abbaye » et apparaît sous diverses formes médiévales, le nom allemand étant Weiler-Bettnach. La fondation remonte aux premières années des années 1130 ; l'abbaye est fille de Morimond et s'est implantée au-delà de la « limite des langues », à une vingtaine de kilomètres au nord‑est de Metz. Dominée d'emblée par un élément germanique, la communauté eut des abbés germanophones et conserva une forte composante germanophone aux XIIe et XIIIe siècles. Sur le plan juridique, Villers dépendait du duché de Lorraine et relevait du bailliage d'Allemagne, office de Sierck, tandis que son autorité spirituelle restait celle de l'évêché de Metz. L'idée fondatrice revenait à Henri de Carinthie, moine puis abbé de Morimond, et à Léopold III d'Autriche ; le duc de Lorraine Simon Ier leur concéda les terres de la vaste forêt qui occupe le bassin des sources de la Canner. Fidèles aux principes cisterciens, les moines cherchèrent la solitude propice à la prière et au travail, conditions qui favorisèrent rapidement l'essor économique et la réputation de la maison. L'abbaye prospéra très vite : dès 1134 elle formait une communauté structurée autour d'une petite chapelle romane dédiée à sainte Catherine. Des dons importants, notamment de Catherine de Schambley et de son mari Hugues Blanchard, enrichirent la dotation de l'abbaye et lui apportèrent des biens comme l'étang dit Blanchard, où les donateurs furent inhumés. Les sources signalent que Villers reçut de nombreux grands biens de la part des souverains et des évêques de Metz et devint l'une des maisons les plus riches de Lorraine. Vers 1210, Luccarde de Leiningen et des membres de la famille comtale de Sarrebruck firent don d'un terrain pour y établir un hôpital, qui fut fondé en 1214 à l'emplacement de l'actuelle église Saint‑Nicolas de L'Hôpital. Entre les XVIe et XVIIIe siècles, l'abbaye contribua à la création de plusieurs villages sur ses terres. La période révolutionnaire porta un coup décisif à son organisation et acheva son déclin. Parmi les religieux connus figure Brice Maniel, prieur en 1738. Aujourd'hui, les vestiges témoignent de l'implantation cistercienne et de l'importance prise autrefois par Villers-Bettnach dans le paysage lorrain.

Liens externes