Abbaye de Villers-Canivet

Crédit photo : Nitot - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

La porterie, en totalité ; l'enclos abbatial, en totalité ; les murs d'enceinte, l'étang et le réseau hydraulique ; les vestiges du cloître et du puits, en totalité ; les façades et les toitures de la grange aux dîmes (cad. C 4, 7, lieudit Ferme de l'Abbaye, 19, 20, lieudit Les Petits-Poiriers, 23 à 25, 29, 31, 32, lieudit Ferme de l'Abbaye, 34, lieudit Etang de Villers, 35, 36, lieudit La Queue de l'Etang, 37, lieudit Le Champ du Bosq, 75, 76, lieudit Les Petits-Poiriers, 77, 78, 80 à 82, 88 à 91, 93, 94 à 107, 110 à 114, lieudit Ferme de l'Abbaye) : inscription par arrêté du 24 mars 1994

Origine et histoire de l'Abbaye

L'ancienne abbaye de Villers-Canivet, située dans un vallon traversé par le ruisseau du Torp-Laizon, est une abbaye cistercienne féminine du Calvados. Elle a été fondée au début du XIIe siècle, vers 1127, par Roger de Montbray et dépendait de l'abbaye de Savigny ; elle rejoint l'ordre de Cîteaux en 1147. Les sources mentionnent qu'à la fin du XIIe siècle le temporel était géré par un prieur, nommé Guillaume de Loges dans une charte. Au XVIIIe siècle l'abbaye, alors en ruine, fait l'objet d'une importante reconstruction menée en 1741 sous l'abbesse Marie‑Louise de Fransure. L'ensemble est détruit pendant la Révolution ; l'église et les bâtiments conventuels ont par ailleurs disparu, certains au XIXe siècle. Malgré ces destructions, le site conserve un vaste étang, des bois et des herbages, des vestiges de bâtiments datés du XIVe au XIXe siècle et les murs formant l'enclos abbatial, dont la longueur totale atteint 1 685 mètres. La porterie, en pierre de Caen et datée du XIVe siècle, est remarquable : elle est la seule porterie médiévale cistercienne conservée dans son état d'origine en France et la seule connue parmi les abbayes féminines. Parmi les autres éléments subsistants figurent la grange aux dîmes (XVIe–XVIIe siècles), des vestiges de galerie du cloître, un logis et plusieurs bâtiments agricoles de la basse-cour. Le puits, que les sources situent au XVIIe ou au XVIIIe siècle, a été restauré à partir d'une pierre unique et d'une photographie de 1847. La grange aux dîmes, longue d'environ 35 mètres et couverte de tuiles anciennes, a été restaurée après la tempête de 1999. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques le 24 mars 1994 ; l'arrêté vise la porterie, l'enclos abbatial, les murs d'enceinte, l'étang et le réseau hydraulique, les vestiges du cloître et du puits ainsi que les façades et toitures de la grange aux dîmes. Les propriétaires engagés dans la restauration depuis 1976 ont reçu plusieurs distinctions, dont un prix national en 1997 et des labels de mécénat et de protection du patrimoine.