Abbaye du Gard à Crouy-Saint-Pierre dans la Somme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye du Gard

  • Le Gard
  • 80310 Crouy-Saint-Pierre
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Abbaye du Gard
Crédit photo : Markus3 (Marc ROUSSEL) - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Abbaye du Gard (restes de l'ancienne) (cad. A 690, 692) : inscription par arrêté du 29 octobre 1969

Origine et histoire de l'Abbaye du Gard

L'ancienne abbaye du Gard est une abbaye cistercienne située sur le territoire de la commune de Crouy-Saint-Pierre, dans la Somme en Picardie. Elle a été fondée en 1137 par Meynard et douze moines venus de l'abbaye de Cherlieu, sur une terre donnée par le vidame d'Amiens, Gérard de Picquigny, et constitue une fille de Clairvaux. Son nom viendrait du picard « warder », évoquant un point de passage gardé sur la Somme ; Bernard de Clairvaux y fit une visite en 1139. En février 1191, l'abbaye fut placée sous la protection du roi Philippe Auguste, qui la recommanda au bailli d'Amiens. Au XIIIe siècle l'abbé possédait des hôtels à Abbeville puis à Amiens. Le 17 septembre 1358, l'abbé fut arrêté, jugé et décapité à Amiens, accusé d'avoir favorisé l'intrusion de partisans du roi de Navarre, Charles le Mauvais, événement suivi de la condamnation de seize notables de la ville, et l'abbaye fut ruinée pendant la guerre de Cent Ans. Vingt-neuf abbés réguliers se succédèrent jusqu'en 1518, date à laquelle l'abbaye passa au régime de la commende instauré par le concordat de Bologne. À partir de 1518 l'abbaye fut dirigée par des abbés commendataires ; parmi eux, Mazarin en devint abbé en 1657. Au XVIIIe siècle, le cloître et le dortoir furent abattus ; l'abbé commendataire Armand Jules de Rohan-Guémené approuva le projet de reconstruction conduit par le prieur, avec l'aval de Clairvaux, et la première pierre fut posée le 1er avril 1752 par monseigneur d'Orléans de La Motte, évêque d'Amiens, les travaux étant financés par une importante coupe de bois. En 1790 l'abbaye fut déclarée bien national puis vendue : une partie des bâtiments fut démolie, les terres mises en culture et l'église abbatiale tomba en ruine ; son mobilier fut dispersé, un autel, des confessionnaux et des lambris du chœur étant acquis par Hangest-sur-Somme et des sculptures par Crouy-Saint-Pierre. Sous la Restauration, des trappistes s'installèrent au Gard de 1815 à 1845 et firent reconstruire la chapelle abbatiale, dont la première pierre fut posée le 29 juillet 1820 par monseigneur Marc Marie de Bombelles ; les travaux furent achevés en 1824. En 1848 l'abbaye fut achetée par les pères spiritains de François Libermann pour y loger des novices, puis, de 1856 à 1860, elle accueillit un orphelinat fondé par l'abbé Bosquillon de Jenlis. De 1869 à 1906, des moniales chartreuses venues de Sainte-Croix de Beauregard et de Labastide-Saint-Pierre y séjournèrent, avant d'être contraintes de quitter la France par la loi sur les congrégations ; l'abbaye fut ensuite vendue à des particuliers qui cédèrent des matériaux et laissèrent les bâtiments sans toiture. En 1963, un zoo fut aménagé dans les ruines, puis en 1967 le Père Paul Dentin, fondateur de la congrégation des Frères auxiliaires du clergé, installa la maison-mère de son ordre au Gard et fit restaurer le logis abbatial ; la toiture fut reconstituée et l'édifice aménagé pour être habité sous les conseils de l'architecte François Vasselle, œuvre qui obtint le quatrième prix des chefs-d'œuvre en péril et permit de transformer l'abbaye en centre d'accueil et de prière. Les bâtiments furent inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 29 octobre 1969. Au début du XXIe siècle la maison-mère des Frères auxiliaires du clergé fut transférée à Lyon et les bâtiments vendus le 22 novembre 2001 à un promoteur privé qui y aménagea une résidence composée de 27 appartements de standing. Outre le logis abbatial restauré, on peut encore voir la salle capitulaire, quelques éléments du cloître et les ruines de l'église abbatiale. L'abbaye du Gard est fille de Cherlieu et, depuis 1826, mère de Mont des Cats.

Liens externes