Abbaye du Pin à Béruges dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye du Pin

  • 7 Le Pin
  • 86190 Béruges
Abbaye du Pin
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Abbaye du Pin
Abbaye du Pin
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Propriété privée ; propriété d'une association

Période

XIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Bâtiment des moines, situé au nord de l'église abbatiale (cad. D 348) ; ensemble des communs (cad. D 348, 652) ; portail d'entrée (cad. D 658) ; vieux pont sur la Boivre (cad. D 654) ; fontaine Saint-Marc (cad. D 724) ; sol des parcelles D 652, 658, 659, 345 à 348 : inscription par arrêté du 28 septembre 1993. Eglise (cad. D 348) : classement par arrêté du 12 octobre 1995

Origine et histoire de l'Abbaye du Pin

L'abbaye du Pin, située sur la Boivre à Béruges dans la Vienne, a été fondée au début du XIIe siècle et rattachée à l'ordre cistercien, en lien avec l'abbaye de Pontigny. Fondée vers 1120 par Géraud de Salles, sa construction s'acheva en 1141. Initialement placée sous la règle bénédictine, elle passa à l'ordre de Cîteaux en 1163 sur décision de l'évêque de Poitiers Jean aux Belles Mains, datée du 5 juillet. Son essor médiéval est lié à l'abbé Pierre Million (ou Millon), ancien aumônier de Richard Cœur de Lion; l'abbaye reçut des biens en Angleterre le 26 août 1189 et obtint le privilège du minage en 1198. Ce privilège lui permettait de prélever une taxe sur les transactions de blé dans le comté de Poitiers, de monopoliser la fabrication des boisseaux et d'assurer l'importation du grain dans la ville de Poitiers. L'abbaye acquit progressivement la quasi-totalité de la commune de Béruges et possédait forges, moulins à tan et une mine de fer au village de Ferrières ; au XIIIe siècle le seigneur de Montreuil-Bonnin lui donna des terres et imposa aux habitants de moudre leur blé au moulin de l'abbaye. Le droit de minage fut cependant contesté, d'abord par l'ordre du Temple, puis par Philippe le Bel, qui contraignit l'abbaye à partager les revenus de cette taxe avec le royaume. Après une période de prospérité, l'abbaye déclina jusqu'à la Révolution. Au XVIe siècle, l'usage du monopole d'importation des grains provoqua des émeutes lorsqu'on découvrit que les boisseaux employés pour l'achat étaient plus grands que ceux utilisés pour la vente, ce qui augmentait considérablement le bénéfice des moines. Jean de Médicis, abbé commendataire du Pin, fut élu pape sous le nom de Pie IV en 1559. En 1569, lors du siège de Poitiers par les troupes protestantes de l'amiral de Coligny, l'abbaye fut pillée, incendiée et lourdement endommagée ; la voûte du chœur s'effondra vers 1600 et le transept fut supprimé. D'importants travaux de restauration eurent lieu en 1646 ; l'abbé Pierre Gautier dut en 1649 faire face à une révolte de moines opposés au rétablissement d'une discipline plus stricte. Vendue comme bien national en 1792, l'abbaye vit son mobilier dispersé ou détruit ; certaines stalles furent rachetées en 1825 par le curé de l'église Saint-Honoré de Thénezay. Aux XIXe et XXe siècles, les bâtiments furent successivement employés, au XIXe siècle notamment comme filature, et modifiés aux XVIIe puis XIXe siècles pour le bâtiment des moines. En 1938, une paroisse d'Asnières-sur-Seine acquit les lieux pour en faire la Colonie du Pin ; c'est de cette période que date la statue de la Vierge à l'Enfant du cloître. Par manque d'entretien, le toit de l'église s'effondra partiellement en 1945 puis fut abattu en 1952. Dans les années 1990, l'abbaye servit de centre d'hébergement pour groupes scolaires, classes vertes et retraites, et l'été accueillait les activités des Scouts de France de la paroisse d'Asnières-sur-Seine. En 1993, le bâtiment des moines fut inscrit aux Monuments historiques pour ses communs, son portail d'entrée, le vieux pont sur la Boivre et la fontaine Saint-Marc ; l'église a été classée Monument Historique en 1995. De 2006 à 2010, l'abbaye a accueilli un festival de musique organisé par l'ARAM et les bâtiments se visitent lors des journées du patrimoine. Depuis le 25 mars 2011, l'ensemble est une propriété privée exploitée comme lieu de réception pour congrès, séminaires, repas familiaux et mariages. Sur le plan architectural, l'église reflète la sobriété et les proportions caractéristiques de l'architecture cistercienne ; de l'édifice du XIIe siècle, seule la nef subsiste. Sous le chœur se trouve une chapelle souterraine dont le linteau est un remploi d'une dalle funéraire gravée de l'effigie d'un moine.

Liens externes