Abbaye du Relec à Plounéour-Ménez dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye du Relec

  • Abbaye du Relec
  • 29410 Plounéour-Ménez
Abbaye du Relec
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Abbaye du Relec
Abbaye du Relec
Crédit photo : Henri MOREAU - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

XIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise de Relecq (cad. G 91) : classement par arrêté du 27 mars 1914

Origine et histoire de l'Abbaye du Relec

L'abbaye cistercienne du Relecq, située dans la vallée du Queffleut à Plounéour‑Ménez, au pied des monts d'Arrée (Finistère), fut fondée probablement en 1132 par sept moines provenant de l'abbaye de Bégard. L'église abbatiale, pour l'essentiel datée du XIIe siècle, est un bel exemple de l'architecture cistercienne bretonne malgré de nombreux remaniements. Des percements de baies ont été réalisés au XIIIe siècle dans le collatéral nord et les chapelles latérales du chœur, puis au XVe siècle dans le collatéral sud, lorsque l'on a également refait les pignons du collatéral et du chœur. Les dommages causés par un cyclone en 1765 entraînèrent la transformation de la partie est de la nef ; les deux premières travées furent démolies et la façade occidentale reconstruite en 1785. Le plan conserve un chevet plat flanqué de chapelles carrées et une nef de quatre travées à trois vaisseaux, mais les supports y sont hétérogènes et certaines ouvertures anciennes sont aujourd'hui aveugles à la suite d'aménagements de couverture. La croisée du transept, peu marquée, assure une continuité visuelle entre la nef et le chœur, qui est couvert d'une voûte gothique élégante et percé d'une baie à remplage. Sept chapiteaux romans subsistent, principalement sculptés de motifs végétaux, et des sondages réalisés en 2015 ont révélé des traces de décor peint dans les chapelles latérales, du XIIe au XVe siècle, figurant des scènes bibliques rares dans une abbatiale cistercienne. L'église abrite également un retable du XVIIe siècle, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques, contenant une Vierge à l'Enfant vraisemblablement issue de l'atelier de Roland Doré ; il a été restauré par les Compagnons du Devoir. Les bâtiments conventuels des XVIIe et XVIIIe siècles subsistent surtout sous forme de vestiges ; les communs et le cloître sont en ruine.

L'abbaye avait développé un système hydraulique important : l'eau, circulant selon un axe sud‑nord, était retenue par une chaussée pour former deux étangs qui drainaient la vallée et irriguaient jardins et bâtiments. Trois fontaines ont existé : la fontaine Notre‑Dame, de dévotion, aujourd'hui disparue ; une fontaine de place en granite datée des XIVe ou XVe siècles avec un obélisque central du XVIIIe siècle ; et une fontaine dédiée à saint Bernard dans le bois du Relec. Les jardins étaient entourés de douves larges et profondes qui servaient à la fois à l'irrigation et à la protection contre les animaux et les maraudeurs.

Une tradition fait remonter le site à une abbaye bénédictine antérieure, dite Gerber, et associe son nom aux reliques de combattants évoquées par des légendes locales telles que la « Men Be Conomore ». Les moines suivaient la règle cistercienne qui combine prière, étude et travail manuel agricole, prônant l'autosubsistance par la culture et l'élevage selon les prescriptions adoptées au début du siècle. Du XIIe au XVe siècle, l'abbaye fut prospère, possédant des terres dans les évêchés de Léon, Trégor et Cornouaille; elle fut toutefois pillée en 1375 par les troupes du duc de Lancastre lors de la guerre de Cent Ans. Pour mettre en valeur des terres souvent ingrates, elle utilisa un mode d'exploitation appelé quévaise, qui attribuait aux paysans un emplacement de maison, un jardin et un lopin soumis à des règles strictes de tenure, de transmission (juveigneurie), de redevances et de corvées ; ce système favorisa le peuplement et le défrichement mais engendra aussi de longues tensions et des révoltes, et fut remis en cause et aboli révolutionnairement à la fin du XVIIIe siècle.

À partir de la fin du XVe siècle, des abbés commendataires, souvent non‑résidents nommés par le duc puis par le roi, se succédèrent, ce qui contribua au déclin de la vie communautaire. Malgré des restaurations partielles aux XVIIe et XVIIIe siècles sous René de Rieux et Jean‑Baptiste Moreau, l'abbaye connut pillages et abandons ; à la Révolution elle ne comptait plus que quelques religieux, les bâtiments furent vendus et l'église servit d'étable avant des restaurations partielles aux XIXe et XXe siècles. L'abbaye reçut en 1498 de la duchesse Anne de Bretagne le droit de posséder quatre poteaux de justice et des donations anciennes, comme celle d'Olivier de Parcevaux en 1145, sont mentionnées dans les sources. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis 1914 et l'ensemble fait désormais partie, depuis le 1er janvier 2006, de l'établissement public « Chemins du patrimoine en Finistère » réunissant cinq domaines patrimoniaux ; ces sites ont accueilli 173 555 visiteurs en 2009. Propriété du département du Finistère, l'abbaye fait l'objet d'actions de l'Association Abbati ar Releg pour sa restauration et son animation par des concerts et des expositions. Le pardon de Notre‑Dame‑du‑Relecq demeure très fréquenté et se célèbre le 15 août ; des pratiques et récits populaires, tels que des rites de guérison autour du chœur ou des faits tragiques rappelés par la mémoire locale, tissent la continuité historique et sociale du site. L'abbaye a enfin longtemps accueilli foires et marchés, attestant son rôle économique dans la région.

Liens externes