Abbaye du Val-Richer à Saint-Ouen-le-Pin dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye du Val-Richer

  • Le Val Richer
  • 14340 Saint-Ouen-le-Pin
Abbaye du Val-Richer
Abbaye du Val-Richer
Abbaye du Val-Richer
Abbaye du Val-Richer
Crédit photo : Giogo - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Le logis, avec l'ensemble de ses décors immobiliers ; les façades et toitures de l'aile en retour d'équerre vers le nord-ouest ; les façades et toitures du bâtiment principal (sud-est) de l'ancienne ferme (cad. B 19, 21) : inscription par arrêté du 3 décembre 1991 - Les façades et les toitures de la maison de gardien et de la maison de jardinier ; le laboratoire Schlumberger en totalité ; le potager (cad. B 17, lieudit Pré Bafil, 21 et 248, lieudit Le Val Richer) : inscription par arrêté du 16 juin 2008

Origine et histoire de l'Abbaye du Val-Richer

L'abbaye Notre-Dame du Val-Richer est un ancien monastère cistercien d'hommes situé à Saint-Ouen-le-Pin, dans le Calvados, en Normandie. Sa fondation est attribuée à Philippe d'Harcourt, les sources indiquant 1167 ou vers 1146, et elle était fille de l'abbaye de Clairvaux. Tombée sous le régime de la commende en 1539, elle fut pillée en 1562 et 1589 pendant les guerres de Religion, ce qui entraîna un net déclin. Un renouveau religieux et architectural se produit au XVIIe siècle : la discipline est réformée dans le sens de l'étroite observance et plusieurs bâtiments sont reconstruits dans le style classique. Jean-Baptiste de la Place introduit la réforme de l'étroite observance le 21 octobre 1645 et Dom Dominique Georges contribua à la restauration de la communauté et des lieux. Au milieu du XVIIIe siècle, des reconstructions importantes sont encore réalisées, mais le déclin des vocations et la pression des abbés commendataires se poursuivent. Lors de la Révolution, les moines sont chassés en 1791 ; le domaine est vendu en 1797 et, en 1802, le cloître, l'église abbatiale et une partie des bâtiments conventuels sont détruits par le nouveau propriétaire Jacques Leterrier. Trente stalles provenant de l'abbaye, datant du règne de Louis XIV, furent réemployées à l'église Saint-Jacques de Lisieux. Parmi les vestiges liés à l'abbaye subsistent le logis abbatial reconstruit au XVIIe siècle, la « maison des hôtes » du XVIIIe et un corps de ferme du XVIIe siècle, auxquels des parties ont été réaménagées au XIXe siècle et complétées au XXe siècle par des constructions modernes liées à une activité agricole. En 1836, l'historien et homme politique François Guizot acquiert le site abandonné, restaure les bâtiments conservés et aménage un parc d'agrément ; la propriété restera dans sa descendance, qui la transmettra notamment aux familles de Witt et Schlumberger. Les frères Schlumberger font construire un laboratoire en brique ; on relève aussi un bâtiment agricole à colombages regroupant étable, porcherie, charretterie et grange, un fruitier en brique et pierre, et un grand corps de logements en pierre et brique aux pignons à pans de bois. Le logis et ses décors, ainsi que certaines façades et toitures de l'aile en retour d'équerre vers le nord‑ouest et du bâtiment principal de l'ancienne ferme, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 3 décembre 1991. Les façades et toitures de la maison de gardien et de la maison de jardinier, le laboratoire Schlumberger et le potager ont été inscrits par arrêté du 16 juin 2008. L'abbaye a compté trente-cinq abbés jusqu'à sa suppression ; parmi eux figurent Thomas (après 1155), Pierre (1220, lors de la consécration de l'église abbatiale), des abbés commendataires aux XVIe et XVIIIe siècles, Jean-Baptiste de la Place (initiateur de la réforme de l'étroite observance), Dominique Georges (acteur du renouveau) et François Lancelot de Jaucourt, trente-cinquième et dernier abbé.

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