Abbaye Notre-Dame d'Acey à Vitreux dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye Notre-Dame d'Acey

  • Abbaye d'Acey
  • 39350 Vitreux
Abbaye Notre-Dame dAcey
Abbaye Notre-Dame dAcey
Abbaye Notre-Dame dAcey
Abbaye Notre-Dame dAcey
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Abbaye Notre-Dame dAcey
Abbaye Notre-Dame dAcey
Abbaye Notre-Dame dAcey
Crédit photo : Arnaud 25 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e moitié XIIe siècle, XIIIe siècle, XVIIIe siècle, 4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments monastiques du XVIIIe siècle : inscription par arrêté du 13 juin 1952 ; Eglise (cad. AB 26) : classement par arrêté du 2 novembre 1971

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame d'Acey

L'abbaye Notre‑Dame d'Acey, fondée en 1136, est une abbaye cistercienne située dans la vallée de l'Ognon à Vitreux, au nord du Jura, à la limite de la Haute‑Saône et du Doubs ; elle est aujourd'hui occupée par des moines cisterciens‑trappistes et constitue le seul monastère cistercien encore habité en Franche‑Comté. Un ermitage existait dans la vallée dès l'époque carolingienne sous l'égide du monastère de Condat (Saint‑Claude) et de saint Lupicin ; il reçut des donations avant de disparaître lors des invasions normandes, puis fut attribué à Baume‑les‑Messieurs, confirmation papale et archiépiscopale suivant en 1090 et 1111. Au début du XIIe siècle, deux ermites, Constantin et Robert, fondèrent un prieuré qui fit édifier une basilique consacrée par l'archevêque Anséric le 5 décembre 1127 ; en 1134 l'abbaye de Cherlieu reçut la mission d'y établir un monastère cistercien et Saint‑Claude renonça à ses droits. La fondation conventionnelle de l'abbaye est datée de 1136 ; Renaud III de Bourgogne et d'autres seigneurs dotèrent la maison de terres, vignes, forêts et pêcheries, permettant la création de granges et de fermes. Au XIIe siècle, le schisme entre l'empereur Frédéric Barberousse et le pape Alexandre III provoqua la dispersion des moines et la perte temporaire des biens ; une bulle papale de 1182 rétablit les possessions et la réputation d'Acey conduisit en 1186 à l'envoi d'un groupe de moines pour la restauration de l'abbaye de Pilis en Hongrie.

Pendant le Moyen Âge, l'abbaye connut des périodes de prospérité mais souffrit d'une gestion déficiente, de contrôles pontificaux au début du XIVe siècle et d'importants dommages causés par les guerres, les pillages des Grandes compagnies et les épisodes de la guerre de Cent Ans. La fusion des principautés bourguignonnes ramena une période de prospérité, mais Acey tomba progressivement en commende dès le XVe siècle. Les conflits reprirent à la fin du XVe siècle : en avril 1477 les troupes du roi de France rançonnèrent l'abbé et pillèrent l'établissement, malgré des protections épisodiques accordées par des souverains aux siècles suivants. En 1595 les armées royales ravagèrent la région, puis la guerre de Dix Ans réduisit sensiblement la communauté qui, selon Rousset, ne comptait plus que six moines, victimes de la peste ou dispersés. La conquête de la Franche‑Comté, un incendie en 1683 et l'incurie des abbés commendataires aggravèrent la ruine des bâtiments, qui avaient déjà subi l'effondrement du clocher et de la voûte sur trente mètres en 1650.

Au XVIIIe siècle, des ventes de bois permirent des réparations partielles, avec la reconstruction partielle de la nef sur des plans d'Antoine‑Louis Attiret (1756) et la réalisation du quartier abbatial et du cloître, entreprise vers 1720 et achevée en 1768. L'abbaye, affaiblie et appauvrie, fut vendue comme bien national en 1791. Au XIXe siècle, les lieux accueillirent successivement un pensionnat de sœurs marianistes, une tentative bénédictine puis des implantations cisterciennes qui rencontrèrent des difficultés avant une reprise durable par les trappistes dans la seconde moitié du siècle. Après des débuts hésitants et des périodes d'inoccupation, une communauté venue de Notre‑Dame des Dombes s'installa en 1872 et fut rejointe en 1873 par des moines d'Aiguebelle ; moins de trente religieux engagèrent la restauration des bâtiments. L'église fut refaite dans un esprit cistercien en 1909‑1910 et rouverte au culte en 1910 ; l'établissement retrouva le titre d'abbaye en 1938. Des aménagements ultérieurs incluèrent la création d'une hostellerie et, en 1994, le remplacement des verrières par des œuvres de Jean Ricardon et Pierre‑Alain Parot.

En 2010 la communauté comptait vingt‑quatre moines et l'église était la seule partie ouverte au public pour les offices, l'abbaye accueillant aussi des retraitants ; ses ressources proviennent de la location de 65 hectares de terres agricoles, dont l'exploitation directe a cessé en 1990, et d'une usine de traitement des métaux par électrolyse développée depuis les années 1950‑1960, employant une quinzaine de salariés et réalisant un chiffre d'affaires mentionné pour 2011. En 2023 la communauté s'était réduite à treize moines à la suite du décès accidentel de l'abbé Godefroy Raguenet de Saint‑Albin.

Sur le plan architectural, l'abbaye occupe un petit coteau rive gauche de l'Ognon, dans un paysage de prés, champs et bois ; les moines avaient aménagé un canal de dérivation qui alimentait autrefois moulin, huilerie et une tuilerie aujourd'hui disparus. L'église abbatiale primitive, décrite par Rousset, mesurait 209 pieds de longueur et 60 pieds de hauteur sous clé ; elle comprenait une nef centrale et deux collatéraux, un transept avec chapelles, deux chœurs, des sacristies et renfermait de nombreux tombeaux de seigneurs et donateurs. Les transformations du XVIIIe siècle ont réduit les dimensions de l'édifice ; l'église restaurée au début du XXe siècle comporte aujourd'hui huit travées avec collatéraux, un chœur à chevet plat et des croisillons ouvrant sur deux chapelles, et a été classée monument historique en 1971. L'ensemble monastique présente des façades et des toitures à longs pans du XVIIIe siècle, inscrites aux monuments historiques en 1952, et comprend le cloître, la bibliothèque, la maison abbatiale, l'hôtellerie ainsi que des bâtiments agricoles et industriels à l'aspect essentiellement utilitaire. Acey est fille des abbayes de Cherlieu puis d'Aiguebelle dans la filiation cistercienne.

Liens externes