Période
XIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle
Patrimoine classé
Eglise abbatiale (cad. AC 121) : classement par arrêté du 30 juillet 1909 - Façades et toitures des anciens bâtiments abbatiaux (cad. AC 113, 123, anciennement A 453, 454) : inscription par arrêté du 2 mars 1959 - Façades et toitures du bâtiment dit Logis Bourdeilles (presbytère) (cad. AC 122, anciennement A 452) : classement par arrêté du 4 juillet 1959 - Façades et toitures des anciens bâtiments abbatiaux avec les sols et clôtures des jardins (cad. AC 111, 123 à 125, 128, anciennement A 439, 448 à 451) : inscription par arrêté du 9 octobre 1959 - En totalité, les bâtiments, le petit pont et sols, y compris les murs de l'enclos et les terrasses du jardin, à l'exception des bâtiments ou parties de bâtiments et sols déjà classés ou inscrits (cad. AC 113, 118, 125, 132 : bâtiments abbatiaux ; AC 119, 120, 126, 128 à 131, 133, 134, 364, 367, 369, 447 à 452 : terrasses, jardins et clôtures ; le domaine public de la commune formé par la place de l'abbaye sur la parcelle AC 139 et la route des Carrières - non cadastrée - à l'ouest de l'abbaye) : inscription par arrêté du 9 août 2006 - Le logis de l'abbé (cad. AC 125) et le logis de Bourdeilles (cad. AC 122) : classement par arrêté du 7 mai 2008
Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame
L'ancienne abbaye Notre‑Dame de Chancelade, située en Dordogne, forme un ensemble comprenant l'église abbatiale, le logis dit de Bourdeilles (presbytère), le logis de l'abbé, la porte d'entrée, les bâtiments des communs, l'ancien moulin, les terrasses et les jardins. L'église, de style roman et de plan cruciforme, conserve la partie basse des murs et des fenêtres de la construction du XIIe siècle. La nef compte cinq travées qui ont été voûtées d'ogives en 1630 ; la croisée du transept est couverte d'une coupole sur pendentifs surmontée d'un clocher carré, et une sacristie du XVIIe siècle est adossée au chœur. Soixante‑quatre stalles en noyer, datées du XVIIe siècle, décorent l'intérieur du chœur. La chapelle Saint‑Jean, consacrée en 1147, est un petit édifice roman voûté en berceau brisé avec une abside semi‑circulaire en cul‑de‑four. Le logis de Bourdeilles, accolé à l'angle nord‑ouest de l'église, remonte au XVe siècle et a été fortement remanié au XVIIe siècle. À l'ouest, les communs réunissent un cuvier, un cellier, un logis et un moulin ; le cuvier est un vaste édifice du XVe siècle voûté ultérieurement, tandis que le cellier date du XIVe siècle et a été voûté d'arêtes au XVIIe siècle. Un logis du XVIIe siècle s'allonge perpendiculairement au cellier et s'accole au moulin abbatial dont les substructions remontent peut‑être au XIVe siècle et qui a été repris aux XVe et XVIe siècles ; ce moulin, de plan rectangulaire, chevauche une dérivation de la Beauronne et alimentait l'abbaye. À l'est, le logis dit de l'abbé comporte des éléments du XIIIe siècle mais a été rebâti au XVIIIe siècle et présente au rez‑de‑chaussée une galerie de huit arches en anse de panier. L'ensemble a été construit entre le Xe et le XVIIe siècle et fait l'objet de protections au titre des monuments historiques : l'église a été classée en 1909 et d'autres classements et inscriptions ont été prononcés entre 1942 et 2008. La fondation de l'abbaye est liée à l'abbé Foucault, qui, en refusant une affiliation au monastère de Charroux, s'établit comme ermite à Fons Cancellatus et fonde la communauté. Gérard de Montlau, devenu premier abbé, lança la construction du monastère et l'église abbatiale ; les deux églises du site furent consacrées ensemble le 12 octobre 1147 par Raymond de Mareuil sous les vocables de la Vierge et de sainte Madeleine. Le lieu de Merlande fut offert aux moines et la chapelle implantée sur la source donna naissance à un prieuré. En 1133 la communauté adopta la règle de saint Augustin et intégra la congrégation des chanoines réguliers. L'abbaye connut des périodes difficiles : pillages et occupations pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion entraînèrent dévastations et dépeuplement, puis des phases de reconstruction et de renouveau, en particulier sous l'impulsion d'Alain de Solminihac au début du XVIIe siècle, qui rebâtit l'église, le cloître et les bâtiments conventuels et fit repopuler la communauté. Vendue comme bien national en 1790, l'abbaye perdit temporairement sa fonction religieuse ; de nombreux manuscrits rejoignirent la Bibliothèque nationale et la bibliothèque municipale de Périgueux. Après des travaux entrepris par les propriétaires à partir de 1955, le site fut ouvert au public en 1977, rouvert après une fermeture entre 2004 et 2009 et accueille depuis 1998 une communauté de chanoines réguliers de saint Augustin qui assure la liturgie et diverses missions pastorales et éducatives dans la région. Parmi les personnalités liées à Chancelade figurent Nicolas Baudeau, Guillaume Vivien Leidet et Joseph Prunis.