Abbaye Notre-Dame de Clavas à Riotord en Haute-Loire

Abbaye Notre-Dame de Clavas

  • 43220 Riotord
Abbaye Notre-Dame de Clavas
Abbaye Notre-Dame de Clavas
Abbaye Notre-Dame de Clavas
Abbaye Notre-Dame de Clavas
Abbaye Notre-Dame de Clavas
Propriété de la commune

Période

4e quart XIIe siècle, XVIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

L'église de l'abbaye (cad. BM 297) : inscription par arrêté du 24 novembre 2003

Origine et histoire

L'abbaye Notre‑Dame de Clavas est un ancien monastère de moniales cisterciennes situé à Riotord, en Haute‑Loire, fondé par l'abbaye de Mazan à la fin du XIIe siècle et présent jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Une partie des bâtiments subsiste et est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 24 novembre 2003. L'abbaye se situe au fond de la vallée de la Clavarine, près des sources de ce petit affluent de la Dunières, à environ un kilomètre de ces sources et à 1 096 mètres d'altitude, sur un replat d'une cinquantaine de mètres appartenant au lit majeur. Elle dépend de la commune de Riotord, à l'extrémité orientale de la Haute‑Loire, non loin des départements de la Loire et de l'Ardèche. L'éloignement direct de la rivière complique l'approvisionnement en eau et l'inondabilité du site, attestée notamment en 2014, a entraîné des assises médiocres liées à une tourbière. Fondée par des religieuses dans une vallée déserte, l'abbaye ne s'affilie formellement à Mazan qu'en 1259. Le nom Clavas pourrait dériver de clara vallis (« vallée claire »), de clausa vallis (« vallée close ») ou du latin clavis (« clef »), ce dernier évoquant le contrôle de l'accès au col de la Charousse. Le fondateur probable est un noble de la maison des Pagan d'Argental ; une mention de 1176 est signalée par les historiens, mais l'origine exacte reste incertaine. De jure l'abbaye relève de l'évêque du Puy, mais elle est en pratique tournée vers la vallée du Rhône et le Forez. Pour assurer l'eau et se protéger des crues, des aménagements hydrauliques ont été réalisés : un barrage en amont crée un étang alimentant une conduite forcée qui actionne un à trois moulins, un étang en aval complète le dispositif et des sources sur l'adret sont captées pour l'approvisionnement puis rejetées dans le torrent. Un hameau se développe à proximité et compte déjà douze maisons en 1377, et la protection du cardinal Pierre Bertrand, qui lègue deux cents florins à la communauté, favorise son développement. Pendant les guerres de Religion, les bâtiments furent pillés et incendiés en 1573 ; des travaux de restauration sont ensuite entrepris, avec notamment la reprise de la voûte d'arêtes du chœur et l'ouverture d'une porte méridionale. Une abbesse citée, Agnès de Girin, est associée à des reconstructions vers 1562; Gabrielle de Saint‑Chamond lui succède puis retourne à la vie civile, et à la fin du XVIIe siècle Anne de Montmorin de Saint‑Hérem est abbesse. Au début du XVIIIe siècle l'abbaye compte seize religieuses ; en 1764 la mauvaise gestion et la chute des vocations — il ne reste que six moniales — conduisent au repli vers l'abbaye voisine de la Sauve‑Bénite, qui maintient néanmoins un prêtre résident et une école pour les enfants pauvres. À la Révolution, la majeure partie des bâtiments conventuels est détruite ; subsistent l'abbatiale, le presbytère et le portail. En 1845 la toiture de la nef est refaite et son voûtement intérieur remplacé par un plafond en lattis ; le clocher est reconstruit en 1880. La paroisse est rattachée à Riotord en 1956 et l'église devient une chapelle. À l'automne 2014, des pluies importantes provoquent deux crues de la Clavarine qui envahissent l'église et endommagent un retable récemment restauré. L'abbatiale, de style gothique, présente une nef unique et un chevet plat ; le décor peint est principalement un trompe‑l'œil en grisaille daté de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, tandis que des sondages ont révélé l'existence d'un décor peint plus ancien, et l'église abrite un retable des XVIIe et XVIIIe siècles. Jusqu'en 1956 le curé cultivait un jardin au sud de l'église, sur l'emplacement ancien du cloître ; une association créée en septembre 1998 entreprend de faire revivre ce jardin et la patronage de l'abbaye et du village. L'abbaye, fille de Mazan, n'a pas donné naissance à d'autres fondations. Les abbesses connues sont souvent commendataires et issues de la noblesse locale : on y relève Isabelle de Clermont‑Chaste (1507), Françoise de Clermont‑Chaste‑Gessan (vers 1520), Gabrielle de Saint‑Chamond, Agnès de Girin (vers 1562), Madeleine de Clermont‑Chaste (vers 1575 et de nouveau vers 1607), Jeanne de Clermont‑Chaste (vers 1600), Anne de Montmorin de Saint‑Hérem (fin du XVIIe siècle, 22e abbesse) et Anne de Clermont‑Chaste (1692, 23e abbesse); au total six dames de la maison de Clermont furent abbesses et cinq autres demoiselles de cette maison furent religieuses ou prieures à Clavas.

Liens externes