Abbaye Notre-Dame de Coatmalouen à Kerpert en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Notre-Dame de Coatmalouen

  • Lesquiolec
  • 22480 Kerpert
Abbaye Notre-Dame de Coatmalouen
Abbaye Notre-Dame de Coatmalouen
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Crédit photo : Binche - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Abbaye de Coatmalouen (vestiges) (cad. B 97, 99, 100) : inscription par arrêté du 20 avril 1964

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Coatmalouen

L'abbaye Notre-Dame de Koad Malouen (Coatmaloen, Coëtmaloën) est une abbaye cistercienne située à Kerpert, dans les Côtes‑d'Armor. Sa fondation est datée du 27 juillet 1142 selon le chanoine Perennes, d'autres sources mentionnant le 25 juin. Aujourd'hui ne subsiste qu'une abbatiale du XVIIIe siècle, sans toit, dominée par une façade majestueuse surmontée d'un fronton triangulaire. Le monastère se trouve aux limites de la Cornouaille et du Trégor, à une vingtaine de kilomètres au sud de Guingamp, près de la D 767, dans l'ancienne paroisse de Ploegeau ou Plijo, aujourd'hui partagée entre Kerpert, Saint‑Gilles‑Pligeaux et Saint‑Connan. Les ruines ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 20 avril 1964.

L'abbaye a été fondée par des moines venus de Pluskoad en Bégard (1130), première abbaye cistercienne en Bretagne, à l'appel d'Alain le Noir, comte de Richmond et de Penthièvre. Cet établissement s'inscrit dans le grand mouvement européen de fondation d'abbayes auquel ont participé les souverains bretons et que Saint Bernard de Clairvaux a favorisé par la Charte de charité de 1113. Parmi les fondations cisterciennes bretonnes contemporaines figurent Le Relec, Melleray, Buzay, Langonnet, Boquen, Vieuville, Saint‑Aubin des Bois, Lanvaux, Carnoët, Bon‑Repos, Villeneuve, La Joie et Prières. Pendant près de six siècles, l'histoire de Coatmalouen alterne périodes difficiles et périodes plus favorables.

En 1502, lorsque le pape Alexandre VI confirme l'élection de Jacques de Kerbihan, l'abbaye entre dans le régime de la commende. Les nominations se succèdent ensuite, notamment Tristan Dolo, nommé par la duchesse Anne de Bretagne, puis l'élection et le maintien du frère Rolland en 1518, avant la nomination d'Hervé de Lannion, laïc, en 1524, confirmée en 1526, qui consacre l'instauration définitive du régime. Sous ce régime, les bénéficiaires tirent des revenus de l'abbaye sans assurer l'entretien des religieux ni des bâtiments, et l'exploitation du pays et de la population provoque à plusieurs reprises des mouvements de mécontentement qui nuisent à l'établissement. Multiples facteurs — histoire, fragilités humaines, richesse ou pauvreté, convoitise de la noblesse et recrutement des moines — expliquent la décadence qui s'accentue au XVIIIe siècle. Malgré cela, des centaines de moines en habit blanc ont vécu et prié à Coatmalouen pendant plus de six siècles, de 1143 à 1792. L'histoire monastique se termine par la mort de deux des derniers moines, réfugiés à Saint‑Aubin : Dom Jean Meslays, dernier prieur, et Dom Augustin Pascal, décédés le 3 mars 1796 à 19 heures.

Parmi les abbés réguliers connus figurent Daniel (1142), Eon Ier (1147), Jean (1188), Eon II (1202), Geoffroi Ier (1309), Geoffroi II Plegeaux (1385), Bertrand (1478‑1489) et un abbé nommé Olivier. La longue série d'abbés commendataires commence en 1502 avec Jacques de Kerbihan, confirmé par le pape Alexandre VI, et comprend Tristan Dolo (1510‑1518), Jean Rolland (1518‑1524), Hervé de Lannion (1524‑1532), Louis Guinement, Reginald Bouchetel, Jean de Gagny, François de Mauny, Charles Tiercelin, plusieurs membres de la maison de Lorraine, puis des figures comme Jean‑Joseph Languet de Gergy, Antoine‑Joseph des Laurents et N. de Goyon, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Selon Dom Alexis Presse, auteur d'une monographie au début du XXe siècle, la journée monastique commençait très tôt, vers trois heures, par les Vigiles et les Laudes, et les offices chantés, la messe conventuelle et les heures canoniales occupaient cinq à six heures quotidiennes. Le travail manuel, agricole ou artisanal prenait en général quatre à six heures selon la saison, et la lecture, l'étude et la prière personnelle réclamaient encore quatre à cinq heures ; le reste du temps était réservé au sommeil et aux repas. Les repas, pris au réfectoire commun, étaient simples : on jeûnait environ les trois quarts de l'année et l'unique repas se prenait vers deux heures de l'après‑midi (ou vers quatre heures en Carême) ; les jours sans jeûne, il y avait déjeuner vers onze heures et souper le soir, et il n'y avait pas de petit déjeuner. Le régime alimentaire excluait ordinairement la viande et les graisses, sauf en cas de maladie ; légumes, laitages, pain bis, poisson et fruits constituaient l'essentiel, accompagnés parfois d'un peu de vin, de cidre ou de bière. La vie monastique était marquée par l'austérité : silence ordinaire, absence de récréations, clôture, habits de tissu grossier souvent filés sur place, et dortoir commun où les moines dormaient tout habillés sur des paillasses.

Liens externes