Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame
L'abbaye Notre‑Dame de Coulombs est une ancienne abbaye bénédictine située à Coulombs (Eure‑et‑Loir), dans le diocèse de Chartres et la province de Sens ; sa fondation remonte au moins au VIIIe siècle. Elle fut ruinée par les Normands au IXe siècle, rétablie par des religieux puis de nouveau dévastée au siècle suivant ; selon les sources, Roger, évêque de Beauvais, ou Roger Ier de Blois prit possession de l'établissement et entreprit sa restauration. L'abbé régulier Béranger, venu de Marmoutier, se consacra à la remise en état vers 1028, et le portail daté de 1030 est attribué à Odoric, évêque d'Orléans. L'abbaye connut une longue période de prospérité jusqu'au XIVe siècle, puis déclina pendant la guerre de Cent Ans et fit l'objet de reconstructions au XVe siècle. Elle subit de nouveaux pillages et destructions pendant les guerres de Religion, notamment en 1562 et en 1567, et fut ensuite affiliée à la Congrégation de Saint‑Maur en 1650. À la veille de la Révolution, la communauté était déjà réduite ; l'abbaye fut fermée, vendue en lots et son église détruite lors des événements révolutionnaires. Au début du XIXe siècle le site fut transformé en carrière : en 1817 la plupart des bâtiments furent rasés et une partie des matériaux servit à la construction de la chapelle royale de Dreux. Le cloître fut démonté et reconstruit à Lèves, sur l'emplacement de l'ancienne abbaye Notre‑Dame de Josaphat, et d'autres vestiges furent déposés au trésor de la cathédrale de Chartres et au Musée du Louvre. Aujourd'hui subsistent surtout la base d'un clocher, transformée en habitation, et un porche du XIe siècle, inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 2 janvier 1976 ; quelques autres traces archéologiques et mobilières sont encore conservées. Le portail roman, bien préservé, présente une ouverture en plein cintre dont l'arc intérieur retombe sur deux colonnes aux chapiteaux sculptés. L'histoire de l'abbaye est par ailleurs documentée par une succession d'abbés connue de Béranger (début du XIe siècle) à Moïse‑Alexandre de Beaupoil de Saint‑Aulaire à la fin de l'Ancien Régime, ainsi que par de nombreuses relations avec la royauté, les seigneuries voisines et les événements militaires ou naturels qui ont jalonné son existence.