Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard à Radepont dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard

  • L'Abbaye
  • 27380 Radepont
Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard
Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard
Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard
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Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard
Crédit photo : Tristan Nitot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Abbaye de Fontaine-Guerard (restes) : classement par arrêté du 6 avril 1937

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard

L’abbaye de Fontaine‑Guérard est une abbaye cistercienne féminine située à Radepont, dans l’Eure, en Normandie. Ses vestiges, et en particulier la chapelle, sont classés au titre des monuments historiques depuis le 6 avril 1937. Le site appartient au gothique normand dans sa forme précoce et offre des caractéristiques propres à la région, particulièrement visibles dans la salle capitulaire largement ouverte sur l’ancien cloître aujourd’hui disparu. Il ne subsiste guère de bâtiments extra‑claustraux, si ce n’est, au nord, un cellier voûté surmonté de la chapelle Saint‑Michel. En revanche, l’aile claustrale orientale, articulée aux ruines de l’église abbatiale, est presque intacte ; elle forme un ensemble homogène de grande qualité comportant deux salles au rez‑de‑chaussée, la salle capitulaire et la salle de travail des moniales, ainsi qu’un dortoir à l’étage. Les bâtiments conservés illustrent l’architecture monastique anglo‑normande du début du XIIIe siècle et le plan courant des abbayes cisterciennes, et comme ils ont peu été modifiés après le Moyen Âge, l’abbaye présente encore une apparence médiévale. Le prieuré de femmes fut fondé vers 1135 par Amaury Ier de Meulan sur un lieu nommé Fontaine‑Guérard, en référence à une source et au nom d’un certain Guérard. Vers 1190, un important don de Robert III de Beaumont, à la demande de l’archevêque Gautier de Coutances, permit la renaissance de l’établissement. Avant 1207 les moniales s’affilièrent à l’ordre de Cîteaux et une bulle du pape Innocent III ratifia leurs privilèges ; l’église fut consacrée en 1218 par l’archevêque de Rouen Robert Poulain et l’ensemble des bâtiments réguliers est achevé en 1253 lorsque la première abbesse Ida en prend possession. Le prieuré fut élevé au rang d’abbaye par saint Louis. Plusieurs abbesses appartenaient à l’aristocratie locale ; parmi elles Élisabeth de Maromme, qui gouverna pendant quarante‑quatre ans, et Élisabeth Le Cordier de Bigards de la Londe, abbesse pendant quarante‑deux ans, sont particulièrement mentionnées. À la Révolution les bâtiments furent vendus comme biens nationaux ; la dernière abbesse, Marie Madeleine‑Éléonore du Bosc de Radepont, nommée en 1777, se retira dans sa famille en 1790 lors de la dispersion du monastère. En 1792 François Guéroult acheta les lieux et transforma le site en filature de coton, utilisant l’abbaye comme carrière de pierre pour la construction de la première usine, puis en 1822 il vendit le domaine industriel au baron Levavasseur. Au milieu du XIXe siècle Léon Fallue signalait que ne restaient que deux bâtiments et l’église formant les trois côtés d’un carré : le bâtiment des moniales et le bâtiment sud comprenant le chauffoir et le réfectoire. Après plusieurs changements de propriétaires, le domaine fut légué en 1937 par Fernand Colombel à l’Armée du Salut, laquelle, en accord avec les Monuments historiques, entreprit après la Seconde Guerre mondiale des travaux de restauration et mit en place à partir de 2003 des chantiers d’insertion à vocation culturelle. L’Armée du Salut a vendu le site à un propriétaire privé en 2013 et l’abbaye est depuis devenue un site touristique du Pays du Vexin normand, accueillant notamment en 2017 un concours international de peinture grand format. Les armes de l’abbaye se blasonnent d’argent à deux fasces de gueules, armes de Roncherolles. La source dite « Fontaine‑qui‑guérit », d’un débit important et à l’origine de l’implantation, reste un élément déterminant du site ; comme dans toutes les abbayes cisterciennes, la présence de l’eau est primordiale. L’église abbatiale est un vaisseau rectangulaire orienté est‑ouest de 30 mètres sur 7,30 mètres, terminé par un chevet plat percé de trois lancettes dont la centrale est plus haute ; des évidements dans les murs correspondent à une armoire pour les vases sacrés, à un bénitier et à des tombeaux anciens. Les lancettes sont plus petites au sud qu’au nord en raison de l’implantation du comble de la galerie du cloître ; la voûte de la nef a disparu mais l’examen des culots montre qu’elle était sexpartite. Les portes sur le cloître comprenaient au sud la porte des converses et la porte réservée aux moniales, tandis que la porte dite des morts, au nord, communiquait avec le cimetière. Un gisant dans la chapelle sud, vêtu à la mode du milieu du XIIIe siècle et accompagné de chiens et d’anges, pourrait représenter Marie de Ferrière, assassinée selon la tradition par des hommes envoyés par son mari, Guillaume de Léon. La sacristie, voûtée en berceau plein‑cintre et ouverte sur le chœur, abrite deux piscines creusées dans la pierre et la pierre de consécration ornée d’une croix. Le dortoir, à l’étage du bâtiment des moniales, s’atteint par l’escalier depuis le cloître ; sa charpente, remaniée à la fin du XVIIe siècle, conserve toutefois des éléments du XIIIe siècle, et chaque petite baie latérale correspondait à une cellule, la chambre de l’abbesse jouxtant le dortoir. La salle capitulaire est un des plus beaux exemples d’architecture gothique anglo‑normande : trois grandes arcades y ouvrent l’accès à un espace divisé en neuf travées par quatre colonnes monolithiques, les voûtes quadripartites reposant sur des chapiteaux et des clés ornées de feuillage, dont l’une porte une chouette entourée de deux petits oiseaux ; des banquettes en pierre occupent trois côtés. Le parloir, étroit et contigu à la salle capitulaire, servait aux échanges nécessaires dans le respect de la règle cistercienne du silence, et il débouche sur un passage qui mène au jardin des simples, différant par la forme du berceau qui le couvre. L’infirmerie se trouvait à l’angle sud du dortoir le long du cours d’eau ; la salle de travail des moniales, ou ouvroir, est divisée par une colonnade en deux nefs voûtées d’ogives et présente des chapiteaux à tailloir octogonal ainsi que quelques peintures d’origine en excellent état. Le chauffoir et le réfectoire de l’aile sud ont disparu mais l’emplacement de la cheminée du chauffoir est encore repérable ; la cuisine et le bâtiment des sœurs converses ont également disparu, la source ayant autrefois alimenté les mécanismes des foyers. Le cellier, conservé depuis la fondation du prieuré en 1135, est une vaste salle rectangulaire donnant sur une galerie étroite voûtée en plein‑cintre qui s’enfonce sous la colline sur une trentaine de mètres et présente quatorze alvéoles de chaque côté destinées au vin. La chapelle Saint‑Michel, à l’étage au‑dessus du cellier, porte des aménagements du début du XVe siècle et succède à la chapelle primitive ; ces travaux sont attribués à Guillaume de Léon comme expiation du meurtre de sa femme, et la porterie porte une pierre datée de 1742 témoignant d’une restauration.

Liens externes