Abbaye Notre-Dame de Grosbot à Charras en Charente

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Notre-Dame de Grosbot

  • Abé de Grosbot
  • 16380 Charras
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
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Abbaye Notre-Dame de Grosbot
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Abbaye Notre-Dame de Grosbot
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Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Abbaye Notre-Dame de Grosbot
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Autres bâtiments abbatiaux (cad. A 77) ; parcelles 75 à 79 et 208, ainsi que les éléments architecturaux qu'elles renferment (murs de clôture, portails, vivier, bassins, système hydraulique, ...) (cad. A 75 à 79, 208) : inscription par arrêté du 23 octobre 1992 ; Vestiges de l'église abbatiale, avec le bras de transept nord, le sol correspondant à l'emprise de l'abbatiale et la salle capitulaire attenante (cad. A 77) : classement par arrêté du 5 juillet 1993

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Grosbot

L'abbaye Notre‑Dame de Grosbot, également appelée Fontvive, Font Vive ou Fontaine Vive, est une ancienne abbaye située au lieu‑dit Grosbot sur la commune de Charras, en Charente, au cœur de la forêt d'Horte. Sa fondation est incertaine : elle pourrait remonter au Xe siècle, vers 975, ou au XIe siècle, et s'est d'abord développée comme maison augustinienne dans un vallon où naît une source. En 1166 elle entre dans la famille cistercienne en devenant fille de l'abbaye d'Aubazine, et en 1180 son nom évolue en Grosbot ou Grosbois. L'abbaye, enrichie par des familles comme les La Rochefoucauld, les comtes de Lusignan et les seigneurs de Mareuil, possédait terres, moulins, forges et maisons dans une large région et abritait notamment le tombeau des seigneurs de La Rochefoucauld. Elle jouait le rôle de relais des moines d'Obazine entre l'Atlantique et le Limousin et était située à la limite des diocèses d'Angoulême et de Périgueux. Après une prospérité aux XIIe et XIIIe siècles, l'abbaye subit des destructions pendant les guerres de Religion : les Huguenots pillèrent les lieux et enlevèrent jusqu'aux bois des poutres, et en 1568 les religieux furent chassés par Vincent de Villars, qui s'appropria les revenus et vendit des terres ; les moines revinrent cependant en 1570. Au XVIIe siècle l'abbé Jean de la Font, nommé en 1641 et décédé en 1673, fit reconstruire Grosbot et fit édifier les bâtiments conventuels qui encadrent alors le cloître ; l'abbaye connaît un regain de prospérité avant de décliner à nouveau jusqu'à la Révolution, où il ne subsistait qu'un moine et où le domaine fut vendu comme bien national. La succession des abbés est documentée, notamment dans le Gallia Christiana. L'église abbatiale, vraisemblablement construite vers la fin du XIIe siècle, est à nef unique suivie d'un carré sous coupole sur pendentifs, de deux bras de transept et d'un chœur se terminant par un cul‑de‑four ; le chevet est plat. Des vestiges subsistent : le bras de transept nord, l'emprise au sol de l'abbatiale et la salle capitulaire attenante ; les petites absidioles arrondies d'origine ont été remplacées après les guerres de Religion par des murs plats percés de fenêtres, et seule la première travée de la nef reste voûtée, le toit de la nef étant partiellement effondré. La porte dite des Morts, côté sud de la nef, ouvrait sur le cimetière ; le croisillon nord a été transformé en grange après la Révolution et percé d'une porte, tandis que la porte monumentale du XVIIe siècle menant à la sacristie est toujours visible ; le transept a été muré au XVIIIe siècle et l'on distingue les traces d'un escalier et d'une ouverture d'étage aménagée pour les offices nocturnes. Le cloître, qui jouxtait l'église au nord, a disparu mais l'on conserve les trous de poutres de la galerie et, plus tard, un étage ajouté au XVIIe siècle faisant office de cour d'honneur. Les bâtiments conventuels forment un U adossé à l'élévation nord : l'aile est, comprenant la salle capitulaire, date du XVIIe siècle et a été restaurée entre 1998 et 2003 ; l'aile nord conserve des vestiges de fenêtres du XIIe siècle et abritait réfectoire, cuisines et caves ; l'aile ouest, reconstruite au XVIIIe siècle et restaurée en 1991 après un incendie, recevait les frères convers avec leurs cuisines, dortoirs, étables et granges. Des vestiges hydrauliques — étang, viviers et canaux souterrains — rappellent les aménagements cisterciens : ils étaient alimentés par une fontaine à l'ouest et desservaient le potager, l'eau descendant ensuite par paliers vers l'étang à l'est. Propriété privée, l'abbaye est classée monument historique depuis le 5 juillet 1993 et se visite sur rendez‑vous ou lors des Journées du patrimoine.

Liens externes