Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré à Bonneuil-en-Valois dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré

  • 2000 Le Lieu Restauré
  • 60123 Bonneuil-en-Valois
Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré
Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré
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Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré
Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

L'église de l'ancienne abbaye (cad. AH 83 à 87) : classement par arrêté du 12 avril 1965 ; les soubassements du chœur et de la façade de l'église primitive, en totalité, le cellier du XVIIIe siècle, en totalité, l'hôtellerie du XVIIIe siècle, façades et toitures, les soubassements des anciennes cuisines médiévales, en totalité, les soubassements du réfectoire médiéval, en totalité, l'aile orientale, dite "Bâtiment principal" en totalité, les soubassements du cloître avec le lavabo, en totalité, les murs d'enceinte avec le portails d'entrée, la tourelle d'angle, les caves voûtées au revers du mur d'enceinte, le tracé du canal d'évacuation des eaux, les sols archéologiques en totalité, le regard maçonné de la source, figurant au cadastre section AH, parcelles 83 à 87 : inscription par arrêté du 13 septembre 2015

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré

L'abbaye Notre-Dame de Lieu-Restauré est un ancien monastère de l'ordre des chanoines réguliers de Prémontré, situé à Bonneuil-en-Valois dans l'Oise, dans la vallée de l'Automne entre Crépy-en-Valois et Villers-Cotterêts. Elle a été fondée en 1131 à l'initiative de Raoul Ier de Vermandois, qui fit appel à des religieux conduits par Luc de Roussy, chanoine de Laon. En 1138 il leur donna des terres dans la vallée pour établir une abbaye proche d'une ancienne chapelle, la fondation étant confirmée par une charte signée par Pierre, évêque de Senlis, et par Bernard de Clairvaux. L'établissement fut rattaché à l'abbaye de Cuissy, dont l'abbé nomma Haymond comme premier abbé, et la fondation fut par ailleurs confirmée par une bulle du pape Eugène III. Une communauté féminine vécut temporairement sur place dans un lieu séparé, et le site, restaurant un lieu déjà consacré, prit le nom de Locus Restauratus ; selon l'archéologue Jean-Luc François, l'ancienne chapelle et la maison de Raoul se situaient probablement un peu plus haut dans la vallée, à l'emplacement de la ferme de la Grange-au-Mont, longtemps rattachée à l'abbaye.

Les religieux de Prémontré assuraient le service paroissial dans les villages voisins, notamment à Bargny, Morcourt (actuelle commune de Feigneux) et Macquelines (actuelle commune de Betz), et l'abbaye recueillit rapidement des donations de terres et de dîmes; en raison de ces services paroissiaux, peu de religieux demeuraient en permanence au monastère. Aux XIIe et XIIIe siècles, l'abbaye adopta un plan de type cistercien : une église orientée est-ouest de 50 mètres à chevet plat, un cellier à l'ouest, des cuisines et un réfectoire voûté au sud, et à l'est du transept un bâtiment principal abritant la sacristie, la salle capitulaire, le scriptorium et le parloir, le cloître occupant le centre; un bâtiment extérieur servait vraisemblablement d'infirmerie. Quelques élévations et réaménagements apparaissent dans la seconde moitié du XIIe siècle, sans doute pour lutter contre l'humidité du fond de la vallée, puis au XIIIe siècle on creusa un canal maçonné de drainage au sud et on élargit le bâtiment principal jusqu'à enjamber ce canal, la voûte au-dessus du canal accueillant les latrines. Au début du XIVe siècle, le chœur fut agrandi dans le style gothique avec des chapelles rayonnantes.

Pendant la guerre de Cent Ans, les moines se réfugièrent apparemment au donjon de Vez en 1417; l'abbaye fut détruite au XVe siècle, vraisemblablement dans les années 1430, puis partiellement reconstruite à partir des années 1450 et achevée au cours du XVIe siècle. L'église fut rebâtie dans le style gothique flamboyant, avec une rose datée de 1540, tandis que le cloître ne fut sans doute pas reconstruit; l'abbaye fut pillée par des troupes huguenotes en 1567 et dut vendre la terre de Vez en 1570 pour financer les réparations.

Le régime de commende fut instauré entre 1564 et 1566 ; à titre d'exemple, Jean de Bertier, né à Toulouse en 1556, fut abbé commendataire de plusieurs couvents, devint évêque de Rieux en 1602 jusqu'à sa mort en 1620 et est attesté comme prieur en 1605. Les premiers abbés commendataires, tels qu'Adam de Heurtelou, poursuivirent les travaux, mais la situation se dégrada au XVIIe siècle; après une plainte des moines sur la mauvaise répartition des revenus, de nouvelles recettes permirent des constructions à partir de 1700. Le bâtiment principal fut entièrement reconstruit jusqu'en 1712, et entre 1715 et 1726 on éleva un nouveau cloître, une hôtellerie, un logis abbatial et l'on reprit les bâtiments annexes ainsi que le mur d'enceinte; l'église ne fut que peu modifiée, hormis l'ouverture de nouvelles fenêtres.

L'abbaye connut par ailleurs un regain d'intérêt spirituel : l'ordre des Prémontrés fit l'objet d'une réforme de sa règle au début du XVIIe siècle, et Lieu-Restauré reçut des reliques en 1685 (saint Colomb, sainte Lucide et sainte Constance) puis celles de saint Étienne au début du siècle suivant. En 1766, Lieu-Restauré fut érigé en paroisse pour les habitants des alentours; à la veille de la Révolution l'abbaye possédait des terres à Vez et à Vauciennes, la ferme de la Grange-au-Mont, une tuilerie à Ivors, ainsi qu'un moulin, un pressoir et un vivier dans son enceinte, et sa bibliothèque comptait 1 085 livres.

Pendant la Révolution française l'abbaye fut vendue comme bien national les 18 et 19 décembre 1791; six moines demeuraient alors sur place. Un marchand de bois de Boursonne acheta le bien et revendit les pierres et les bois alentours; l'ensemble fut acquis en 1800 par le général Leclerc, puis revendu par sa famille en 1828, date à partir de laquelle les bâtiments conventuels furent détruits. L'abbatiale perdit son clocher puis son chœur et fut successivement transformée en féculerie, entrepôt et ferme, avec des travaux entrepris pour cette dernière transformation en 1877.

Une association de sauvegarde créée en 1964 entreprit la restauration du site en organisant des chantiers de bénévoles sous l'égide de l'Union REMPART. L'église a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 12 avril 1965 et une partie de l'abbaye inscrite le 13 septembre 2015. L'édifice est ouvert à la visite les week-ends d'avril à octobre, et l'on peut encore y observer les vestiges des bâtiments conventuels après leur destruction au XIXe siècle, des restes du cloître, un étaiement du transept réalisé en 2008, la porte des morts qui marque l'entrée du cimetière et les vestiges du réseau hydraulique médiéval.

Liens externes