Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame
Le refuge de l'abbaye de Loos est la maison de ville des moines de l'abbaye Notre-Dame de Loos à Lille, située rue Jean-Jacques Rousseau et rue des Trois-Molettes, dans le quartier du Vieux-Lille. Ses façades et ses toitures sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 10 avril 1980.
Peu après la fondation de l'abbaye, Bernard, seigneur de Roubaix, donna sa maison de Lille aux religieux pour mettre à l'abri leurs biens et leurs personnes dans la ville fermée. Cette maison fut détruite en 1301 lors de la construction du château de Courtrai élevé par Philippe le Bel, et le roi leur donna en échange une maison dans la Grande-Chaussée de Lille. À partir de 1481, l'abbé Pierre Dubois acheta plusieurs maisons dans le quartier Sainte-Catherine. Entre 1520 et 1530, l'abbé Denis Bauvin acquit des jardins et terrains qui s'étendaient de l'actuelle rue de l'Abbaye-de-Loos jusqu'à la rue d'Houdain et la rue d'Angleterre. L'extension des propriétés devint telle que la place de la Croix-Sainte-Catherine prit le surnom de « place de l'Abbé à qui tout faut ».
En 1538, la maison de la Grande-Chaussée étant devenue trop exiguë, Denis Bauvin entreprit la construction d'un nouveau refuge sur les terrains de Sainte-Catherine. Le grand incendie du 3 septembre 1545 détruisit 212 maisons, dont celle des religieux rue de la Grande-Chaussée ainsi que le refuge et sa chapelle. Les bâtiments du refuge qui nous sont parvenus furent reconstruits alors dans la rue qui prendra plus tard le nom de rue de l'Abbaye-de-Loos. Le refuge fut de nouveau endommagé par un incendie le 8 décembre 1624.
Le domaine servait aussi de source de revenus pour les abbés, une partie des bâtiments étant louée ; c'est ainsi que Charles François de Virot de Sombreuil, lieutenant du roi à Lille, y logea de 1776 à 1786. Le 6 juillet 1791, le domaine fut mis en vente pour une valeur estimée à 39 600 florins, ainsi qu'une maison appartenant à l'abbaye dans la même rue, estimée à 4 600 florins ; l'ensemble fut vendu 56 500 florins.
Les biens mis en vente comprenaient un grand corps de bâtiment avec ailes et remises, des écuries, des cours et des jardins. Aujourd'hui, seul le corps principal subsiste, ainsi que le porche d'accès au domaine qui permet d'accéder au jardin public appelé jardin de l'Abbaye-de-Loos.
