Abbaye Notre-Dame de Loroy à Méry-ès-Bois dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Notre-Dame de Loroy

  • Loroy
  • 18380 Méry-ès-Bois
Abbaye Notre-Dame de Loroy
Abbaye Notre-Dame de Loroy
Abbaye Notre-Dame de Loroy
Crédit photo : Havang(nl) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XIIIe siècle, 1er quart XVIIIe siècle, 2e quart XVIIIe siècle, 3e quart XVIIIe siècle, 4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures, y compris les galeries du cloître, et à l'exclusion de la chapelle moderne ; salle à manger du rez-de-chaussée avec son décor ; ruines de l'ancienne église abbatiale (cad. AH 210) : inscription par arrêté du 27 octobre 1971

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Loroy

L'ancienne abbaye de Loroy, située sur la commune de Méry-ès-Bois dans le Cher, est une fondation cistercienne issue de l'abbaye de la Cour-Dieu. Elle aurait été établie en 1125 (ou 1129 selon les sources) à la demande de l'archevêque de Bourges Vulgrin et a bénéficié de la protection du roi Louis VI. L'abbaye prospère rapidement grâce à des donations, notamment de Hugues de Vevres et de la famille de Graçay, et entretient des liens étroits avec la maison de Sully ; elle fonde même une abbaye fille, Élan, dans les Ardennes. L'église abbatiale remonte au troisième quart du XIIIe siècle. La communauté subit de graves destructions pendant les guerres de Religion : en Pentecôte 1562, des protestants venus d'Aubigny-sur-Nère pillent et brûlent l'abbaye ; elle est restaurée en 1583. En 1661, un incendie provoqué par l'imprudence d'un valet d'écurie ravage à nouveau l'ensemble des bâtiments conventuels, du cloître et des communs. Les ailes ouest et sud des bâtiments conventuels sont achevées en 1724 par François Fricallet, puis les ailes nord et est en 1772 par son fils Gaspard ; la reconstruction des voûtes et du portail de l'église est, elle, achevée en 1731. Malgré ces travaux, il ne subsiste aujourd'hui que des ruines de l'église abbatiale. Le cloître, rebâti au XVIIIe siècle, est de plan rectangulaire et mesure 46 par 34 mètres. À la Révolution, l'abbaye est fermée et vendue comme bien national ; acquise par le docteur Aubry, elle voit l'abbatiale démolie tandis que les bâtiments d'habitation sont entretenus. Vers la fin du XIXe siècle, une chapelle est édifiée pour le comte de Clermont-Tonnerre à l'angle du cloître. L'abbaye a inspiré Alain-Fournier, qui l'intègre comme cadre de la fête dans Le Grand Meaulnes, et le domaine est aujourd'hui à l'abandon. Parmi les abbés connus figurent Robert (1125), dom Bliard (1141, encore actif en 1147), Henry (1264), Richard (1287), Pierre (1321), Bernard (XVe siècle) et Charles de Bar (vers 1500), nommé évêque de Saint-Papoul en 1508. Des sépultures notables y ont été relevées, notamment celles d'Albéric de Reims, archevêque de Bourges, et d'Henri de Sully, toutes deux placées près du maître-autel. Les possessions de l'abbaye, conservées aux Archives départementales du Cher (côte B280), comprennent notamment le prieuré Sainte-Madeleine de Michavant sur la paroisse de Parassy et des rentes sur la métairie de Beaumont ; le prieuré et la fontaine ont été vendus en 1791 à Claude François et Fiacre Gauthier, habitants d'Aubinges.

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