Abbaye Notre-Dame de Melleray à La Meilleraye-de-Bretagne en Loire-Atlantique

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Notre-Dame de Melleray

  • Abé de Meilleray
  • 44520 La Meilleraye-de-Bretagne
Abbaye Notre-Dame de Melleray
Abbaye Notre-Dame de Melleray
Abbaye Notre-Dame de Melleray
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Abbaye Notre-Dame de Melleray
Crédit photo : Selbymay - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XIIe siècle, XVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures des trois bâtiments conventuels entourant le cloître ; les galeries du cloître ; le grand escalier d'honneur avec sa rampe en fer forgé dans l'aile ouest ; le grand escalier de pierre à balustres dans l'aile centrale ; le vestibule dans l'aile ouest ; l'ancienne salle à manger et l'ancienne chambre à alcôve avec leur décor, dans l'aile ouest (cad. C 1033) : classement par arrêté du 21 décembre 1984 ; Eglise ; façades et toitures de l'ancien logis abbatial et de l'infirmerie (cad. C 1033, 1051) : inscription par arrêté du 21 décembre 1984 ; Portail isolé du XIIe siècle, remonté à proximité des bâtiments conventuels de l'abbaye (cad. ZW 27) : classement par arrêté du 5 janvier 1993

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Melleray

L'abbaye Notre‑Dame de Melleray, dite abbaye de Melleray, est une ancienne fondation cistercienne de 1145 située sur la commune de La Meilleraye‑de‑Bretagne, en Loire‑Atlantique. Fondée par des moines conduits par Foulques, abbé de Pontron, elle fut conçue comme fille de l'abbaye du Louroux, rattachée à Cîteaux et édifiée sur des terres données par les seigneurs de Moisdon, avec des financements apportés entre 1142 et 1180 par les familles de Rougé, d'Ancenis et de Châteaubriant. En 1147, la nouvelle communauté reçut une bulle de protection du pape Eugène III, et un prieuré bénédictin, Saint‑Étienne, fut établi au bourg de la Meilleraye à la même époque. Implantée dans le pays de la Mée, au lieu‑dit Vieux‑Melleray dans la paroisse d'Auverné, l'abbaye occupe un coteau de fer, ligne de partage des eaux entre le Don et l'Erdre, bordé de ruisseaux, d'un étang et des forêts de Vioreau et d'Ancenis, à une altitude d'environ 50 mètres. Après l'union de la Bretagne à la France elle devient française ; depuis 1790 elle relève de La Meilleraye‑de‑Bretagne et appartient à la région Pays de la Loire depuis 1956. Aux siècles suivants, Melleray se développe grâce à de nombreuses donations, en particulier entre 1184 et 1210 et par un don notable de la duchesse Constance en 1199, tandis que son revenu apparaît plus modeste qu’à d’autres maisons cisterciennes. Le monastère subit des difficultés à la fin du Moyen Âge, marquées par la guerre de Succession de Bretagne, mais connaît un renouveau au XVe siècle avec des constructions et rénovations d'édifices conventuels. En 1544 apparaît le premier abbé commendataire, marque d'une période où la gestion par des prélats séculiers détériorera parfois l'entretien de l'abbaye. Expulsés lors de la Révolution, les religieux virent l'abbaye vendue comme bien national à Sylvain Pâris ; elle fut rachetée le 8 février 1817 par Antoine Saulnier de Beauregard, qui y introduisit des moines trappistes et relança l'exploitation agricole en appliquant des techniques venues d'Angleterre et d'Irlande. Les moines modernisèrent l'agriculture, procédèrent à des défrichements, installèrent des fermes et développèrent des élevages, jusqu'à ce que, après 1830, les religieux étrangers soient expulsés et que seules demeurent les communautés françaises. Aux XIXe et fin XIXe siècles, l'abbaye fournit de l'écorce de chêne aux tanneries de Nantes et se distingue par son activité horticole ; en 1899, elle emploie cent religieux exploitant deux jardins clos de onze hectares et un verger, alimentés par un système d'irrigation souterrain. Les bâtiments et l'église ont bénéficié de protections au titre des monuments historiques : classement en 1984 pour les façades et toitures des bâtiments conventuels, la galerie du cloître, les escaliers monumentaux et la salle à manger, inscription la même date pour l'église, l'ancien logis abbatial et l'infirmerie, et classement en 1993 pour le portail du XIIe siècle. En 2015, confrontée au manque de vocations, la communauté trappiste confia l'abbaye à la communauté du Chemin Neuf, issue du Renouveau charismatique, qui fit de Melleray un noviciat international ; la transition s'est déroulée entre 2015 et 2016. L'implantation d'origine du XIIe siècle organisait l'abbaye autour d'un cloître fermé : l'église, orientée est‑ouest, communiquait avec le cloître par deux portes distinctes pour les moines et les convers, et les bâtiments claustraux accueillaient la salle du chapitre, le chauffoir, le réfectoire, la cuisine, le cellier et d'autres dépendances. De cette phase romane subsistent principalement l'église abbatiale et le portail d'entrée du XIIe siècle, déplacé en 1820, ainsi que quelques chapiteaux du cloître ornés de feuilles d'eau et portant des traces de polychromie. L'église, en croix latine, présente une nef longue soutenue par des piliers en grès roussard et des arcades en pierre blanche, un chœur rectangulaire peu profond et un transept dont les bras s'achèvent par des chapelles à fond plat ; le chevet reste sobre et sans déambulatoire. L'édifice, sobre et raffiné selon l'idéal cistercien, utilise le schiste et le grès pour les murs et le tuffeau pour les arcs, et comporte des éléments particuliers tels que quarante‑deux vases acoustiques en verre et un clocheton en bois. De nombreuses campagnes de travaux et d'agrandissement ont marqué les XVIIe et XVIIIe siècles : reconstruction du cloître, édification de l'aile est sous l'abbé de Verneuil avec une façade achevée en 1701, puis construction de l'aile ouest en 1761 sur le modèle des hôtels nantais, attribuée à l'architecte Nicolas Portail. Au XIXe siècle, le retour des moines entraîne de nouveaux aménagements : édification d'un porche, construction de bâtiments utilitaires, achèvement du cloître, rénovation des salles monastiques, construction d'une infirmerie en 1860‑1861 et transformation intérieure de l'église en 1887 avec reconstruction du maître‑autel et décoration du chevet. Au XXe siècle, l'église fut restaurée après 1947, la cour d'accueil réaménagée en 1949, et d'importants travaux de 1983 redonnèrent sobriété et mobilier liturgique contemporain, avec des contributions d'Adrian Frutiger pour le tabernacle et Didier Alliou pour les vitraux ; des bâtiments modernes d'accueil et de magasins furent ajoutés en 1991. Melleray a en outre rayonné par ses fondations : Mount Melleray en Irlande (1833), Staouëli en Algérie (envoi de religieux dès 1844), Mount‑Saint‑Bernard en Angleterre (les premiers occupants comprenaient des moines expulsés de Melleray, église ouverte en 1837 et monastère achevé en 1842), Gethsemani aux États‑Unis (départ de 45 moines le 24 octobre 1848, érigée en abbaye en 1851), la reprise de Fontgombault par 38 religieux envoyés en 1853 (érigée en abbaye en 1859) et la fondation de Divielle en 1869, qui eurent des destins variés par la suite. La vie religieuse a évolué au XXe et XXIe siècles avec une diminution du nombre de moines et des pratiques communautaires assouplies après le concile Vatican II, la communauté s'ouvrant à d'autres mouvements comme le Chemin Neuf depuis 2015. Sur le plan économique, la ferme conventuelle s'est progressivement arrêtée dans les années 1980 ; des activités artisanales et la boutique de l'abbaye, hébergée dans les locaux créés en 1991, constituent aujourd'hui une part importante des ressources. L'abbaye est accessible par la route départementale D18 depuis Riaillé et La Meilleraye‑de‑Bretagne ; la route nationale 137, axe principal reliant Nantes à Rennes, est accessible via l'échangeur de Nozay à une vingtaine de kilomètres. La tradition monastique de Melleray est documentée par des sources anciennes et récentes, et la succession des abbés, des premiers abbés élus du XIIe siècle au premier commendataire de 1544 puis aux supérieurs des temps modernes, témoigne de la continuité de sa gouvernance.

Liens externes