Abbaye Notre-Dame de Sénanque à Gordes dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye Notre-Dame de Sénanque

  • D177
  • 84220 Gordes
Abbaye Notre-Dame de Sénanque
Abbaye Notre-Dame de Sénanque
Abbaye Notre-Dame de Sénanque
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Abbaye Notre-Dame de Sénanque
Abbaye Notre-Dame de Sénanque
Crédit photo : Greudin - Sous licence Creative Commons

Période

XIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Eglise, cloitre, bâtiment contenant au rez-de-chaussée la salle capitulaire et au premier étage le dortoir voûté : classement par arrêté du 10 avril 1921 ; Aile à l'Ouest du cloitre ; façade et toitures de l'aile au Sud du cloitre (cad. I 151) : classement par arrêté du 27 novembre 1970

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Sénanque

L'abbaye Notre‑Dame de Sénanque est un monastère cistercien en activité situé sur la commune de Gordes, dans le Vaucluse, en région Provence‑Alpes‑Côte d'Azur. Fondée le 23 juin 1148 et érigée en abbaye en 1150, elle forme, avec Silvacane et Le Thoronet, les « trois sœurs provençales » témoignant du rayonnement cistercien en Provence. Aujourd'hui prieuré de l'abbaye de Lérins, le monastère occupe le vallon de la Sénancole et est habité par une communauté de moines de la congrégation cistercienne de l'Immaculée Conception ; en 2022 ils sont six. L'initiative de la fondation revient à Alphant (ou Alsaur), évêque de Cavaillon ; des moines venus de Mazan s'installent dans la vallée et, en octobre 1150, Guiran de Simiane remet la communauté à Pierre, premier abbé. Sénanque prospère rapidement, fonde dès 1152 une seconde abbaye dans le Vivarais et reçoit de nombreuses donations, notamment des familles de Simiane et des seigneurs de Venasque. Le monastère développe un réseau de granges exploitées par les frères convers chargés des travaux agricoles. Au XIVe siècle intervient une période de décadence marquée par le relâchement de la discipline et la baisse du recrutement, avant une reprise progressive du respect des règles fondatrices. En 1544, pendant les guerres de Religion, des moines sont pendus, l'abbaye est incendiée par les Vaudois et le bâtiment des convers détruit. À la fin du XVIIe siècle, la communauté se réduit à deux religieux. Vendue comme bien national en 1791, l'abbaye est préservée et consolidée par son acquéreur ; rachetée en 1857 par l'abbé de Lérins Dom Barnouin, elle retrouve sa vocation monastique et accueille jusqu'à 72 moines après l'édification de nouveaux bâtiments. L'expulsion des congrégations en 1903 provoque un second départ des moines. La vie conventuelle reprend en 1926 sous la forme d'un prieuré dépendant de Lérins et, au XXe siècle, l'édifice fait l'objet de protections : l'église, le cloître et d'autres parties sont classés monuments historiques par arrêtés de 1921 et 1970. En 1970, grâce au mécénat de Paul Berliet, des restaurations sont engagées et un « centre national de rencontres » animé par Emmanuel Muheim fonctionne jusqu'en 1988, accueillant historiens, artistes et personnalités ; le site s'ouvre alors au public et se dote d'une librairie, d'une hostellerie et d'une programmation de colloques, concerts et expositions. De 1977 à 1985, l'aile nord récent héberge les expositions de l'association Incitation à la Création et un musée du Sahara. Une nouvelle communauté revient de Lérins en 1988 ; en 2012 les moines sont dix, et le monastère reste une dépendance de Lérins. L'architecture romane de Sénanque se distingue par sa sobriété : calcaire taillé en grand appareil, toitures en lauzes et une orientation déterminée par le sens de la vallée, la façade principale donnant au sud‑ouest et le chevet au nord‑est. Le chevet présente une abside semi‑circulaire unique couronnée d'une corniche moulurée et percée de trois baies en plein cintre ; la croisée du transept, avec ses pans coupés et trous de boulin, est surmontée d'un petit clocher carré typique de l'architecture cistercienne. La façade latérale est rythmée par cinq contreforts et une corniche à corbeaux géométriques, tandis que la façade principale s'ouvre sur deux fenêtres étroites surmontées d'un oculus à douze lobes. Le cloître roman offre des galeries d'arcs et des triplets d'arcades reposant sur des colonnes aux chapiteaux à feuilles d'eau. Une partie de l'abbaye est visitable : l'abbatiale, le cloître, la salle capitulaire et l'ancien dortoir où se tenaient lectures, veilles, réception des vœux et décisions communautaires. La vie monastique cistercienne reste axée sur la règle bénédictine : prière, offices, lectures et travaux manuels dans un idéal d'isolement, de pauvreté et de simplicité ; aujourd'hui chaque moine dispose d'une cellule individuelle. Les ressources de la communauté proviennent des visites, de la librairie, de la culture de lavande, de la vente de miel et d'essence de lavande ainsi que de produits d'autres abbayes, et l'hôtellerie reçoit des personnes pour des retraites spirituelles. En octobre 2018, les moines lancent un appel aux dons pour consolider la nef et le collatéral, estimant les travaux à 2,2 millions d'euros et visant au moins 800 000 euros de dons ; la campagne, relayée par des personnalités et par le Loto du Patrimoine 2019, a permis d'assurer le financement et les travaux sont en cours, prévus pour s'achever au printemps 2024. L'abbaye a également servi de lieu de tournage et le départ des moines en 1969 a inspiré une œuvre romanesque ; on y accède par la route départementale 177A. La succession des abbés puis des prieurs, depuis Pierre I au XIIe siècle jusqu'au prieur actuel, Jean‑Marie Gervais, documente la direction monastique au fil des siècles.

Liens externes