Abbaye Notre-Dame de Soyons à Valence dans la Drôme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Notre-Dame de Soyons

  • Rue Saint-Martin 
  • 26000 Valence
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Abbaye Notre-Dame de Soyons
Crédit photo : Morburre - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1600
1700
1800
1900
2000
1179
Première mention du monastère
1629
Prise définitive par les troupes royales
1632
Création de l'abbaye
1926
Inscription de la porte
1965
Inscription de l'église
2010
Restauration de la façade
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Porte de l'arsenal : inscription par arrêté du 8 juin 1926 ; Chapelle Notre-Dame-de-Soyons (cad. A 1264) : inscription par arrêté du 12 juillet 1965

Personnages clés

Antoinette de Sassenage Abbesse ayant dirigé la construction de l'abbaye à Valence.
Louise de Sassenage Abbesse sous laquelle la chapelle a été construite.
Marie-Marguerite de Sassenage Abbesse ayant succédé à Louise de Sassenage.
Paule-Catherine de Sassenage Abbesse ayant dirigé l'abbaye après Marie-Marguerite de Sassenage.
Marguerite Françoise de Fortia de Montréal Abbesse ayant dirigé l'abbaye après Paule-Catherine de Sassenage.
Françoise de La Rivoire Abbesse ayant dirigé l'abbaye après Marguerite Françoise de Fortia de Montréal.
Henriette Élisabeth de Maugiron Abbesse ayant dirigé l'abbaye après Françoise de La Rivoire.
Anne Gabrielle de Sassenage Dernière abbesse de l'abbaye avant la Révolution.

Origine et histoire de l'Abbaye Notre-Dame de Soyons

L’abbaye Notre‑Dame de Soyons est une ancienne abbaye bénédictine féminine située à Valence (Drôme), créée en 1632 par le transfert de la communauté de l’abbaye Saint‑Jean l’Évangéliste du bourg de Soyons (Ardèche) à la suite des guerres de Religion. Le monastère de Soyons, l’un des plus anciens de la région, aurait été fondé par des religieuses venues de Viviers, où une petite communauté s’était formée autour du tombeau de saint Venance. Chassées par les invasions sarrasines, ces religieuses se seraient réfugiées à Soyons, où l’on a retrouvé des vestiges d’un important sanctuaire carolingien ; un premier document mentionnant le monastère date de 1179. Lors des guerres de Religion, Soyons passa aux mains des protestants et connut plusieurs combats avant la prise définitive par les troupes royales en 1629; le monastère fut incendié à deux reprises, pillé et ses religieuses dispersées. L’abbesse Antoinette de Sassenage, abbesse depuis 1624 (entrée effective en 1628), fit agréger son monastère à Chezal‑Benoît puis obtint de rassembler les religieuses dans un nouvel établissement à Valence ; elle dirigea la construction et remit sa démission en 1633. Elle fut suivie par sa sœur Louise de Sassenage (1633‑1661), sous laquelle fut construite la chapelle encore existante, puis par Marie‑Marguerite de Sassenage (1661‑1703), Paule‑Catherine de Sassenage (1703‑1736), Marguerite Françoise de Fortia de Montréal (1736‑1748), Françoise de La Rivoire (1748‑1757), Henriette Élisabeth de Maugiron (1757‑1770) et enfin Anne Gabrielle de Sassenage, dernière abbesse à partir de 1770. À l’approche de la Révolution, le monastère déclina et, menacé de démolition, il fut finalement réutilisé pour la création d’un arsenal ; la chapelle servit d’atelier et le reste de l’abbaye abrita des réserves et des employés. Le grand retable de saint Venance fut transféré à la chapelle des Capucins, où avaient déjà été déposées, pour protéger les religieuses, les reliques du saint ; ces reliques furent ensuite transférées à l’église Saint‑Jean‑Baptiste. Parmi les éléments architecturaux remarqués figurent le transept et l’abside, le chevet et la porte de l’arsenal. De l’ensemble conventuel, il ne subsiste que l’église élevée en 1632, conçue en croix grecque et légèrement plus longue du côté de la nef et du chœur ; elle fut englobée par le quartier des pêcheurs puis dégagée par la démolition des maisons qui lui faisaient face, ce qui créa une place engazonnée qui met l’édifice en valeur. La façade, de style classique XVIIe siècle, est le principal intérêt : parfaitement symétrique et d’inspiration antiquisante, elle a parfois été qualifiée de « style Pompadour ». Construite en molasse, pierre locale fragile, elle était particulièrement dégradée et la partie centrale s’affaissait ; le murage du portail central a contribué à prévenir une ruine totale et la façade a été restaurée en 2010. On ignore si les trois niches de la façade ont jamais reçu des statues ; à gauche, une porte dans un mur d’enceinte porte l’inscription « Arsenal ». L’extérieur de l’édifice reste très sobre : le chevet plat ne comporte aucune ouverture, les murs sont nus et droits, et les contreforts sont à peine visibles malgré la voûte intérieure. Après la disparition des bâtiments conventuels et de l’arsenal, la chapelle est désormais isolée dans un parc et séparée du Rhône par une route et l’autoroute. L’intérieur a été rehaussé lors de son aménagement en atelier pour l’arsenal, afin de le mettre à l’abri des crues du Rhône ; en 2013 la nef, inaccessible au public, sert de hangar à bateaux et conserve de vieilles barques de pêcheurs, des barques de joutes et des canoës, témoins du lien avec le fleuve. L’ancienne abbaye appartient à la parcelle de la piscine Jean‑Bouin et dépend du Service des sports de la ville de Valence ; une partie du chœur avait été convertie en habitation jusqu’à une époque récente. Dans la nef, les clés de voûte portent les armoiries des abbesses, notamment celles de la famille de Sassenage. L’autel et son retable, avec un tableau de saint Venance, sont visibles à la chapelle des Capucins lors des ouvertures au public. La porte de l’abbaye a été inscrite au titre des Monuments historiques en 1926 et l’église en 1965.

Liens externes