Période
XIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Grand Moutier et dépendances : église du 12e, cloître du 16e, réfectoire du 15e, tour d'Evrault, entrée des anciens cloîtres du 16e, portails et cloîtres des 15e et 16e, salle capitulaire du 16e ; parties de l'ancienne Communauté Saint-Benoît : chapelle du 12e, bâtiments du Noviciat, petit cloître Saint-Benoît et constructions qui l'entourent de la fin 16e-début 17e ; parties de l'ancienne Communauté Saint-Lazare : chapelle, petit cloître, bâtiments d'habitation transformés en infirmerie : classement par liste de 1840 et par arrêté du 12 novembre 1909 - Immeubles nus ou bâtis comprenant notamment le logis Bourbon et son parc, ainsi que l'Orangerie : classement par arrêté du 12 octobre 1962 - Immeubles nus ou bâtis, sauf ceux déjà classés ; immeubles nus ou bâtis de l'ancien parc Bourbon ; immeubles nus ou bâtis de l'ancienne secrétainerie ; galerie de l'ancien réseau hydraulique : classement par arrêté du 28 août 1989 - Immeubles nus ou bâtis de l'ancienne secrétainerie (parties non classées) : inscription par arrêté du 28 août 1989 - Clos de l'ancien prieuré d'hommes de Saint-Jean de l'Habit (sols archéologiques, murs de clôtures, fuie troglodyte) ; clos de Saint-Lazare (vignes au 18e) (sols et murs de clôture) ; ensemble des autres sols (ou parfois bâtis?) inclus dans l'enceinte de l'abbaye telle que délimitée sur les plans des années 1762 dont l'ancien moulin à eau inclus dans cette enceinte ; caves-carrières creusées sous le parc Bourbon depuis son versant sud ; vestiges de l'ancien hospice de madame de Montespan avec ses écuries-communs ; fontaine de la Luzerne et canal souterrain : inscription par arrêté du 6 mars 1998
Origine et histoire de l'Abbaye Royale de Fontevraud
L'abbaye royale Notre‑Dame de Fontevraud, fondée par Robert d'Arbrissel au tournant du XIIe siècle, est l'une des plus vastes cités monastiques d'Europe, située à Fontevraud‑l'Abbaye en Maine‑et‑Loire. L'ordre fontevriste se distingue par son caractère mixte et par le gouvernement d'une abbesse ; de 1135 à 1793 trente‑six abbesses se succèdent, dont une majorité de naissance royale. Installée à la frontière de l'Anjou, du Poitou et de la Touraine, l'abbaye se développe rapidement et compte de nombreux prieurés. Protégée par les comtes d'Anjou puis par la dynastie des Plantagenêts, elle devient leur nécropole et abrite notamment les gisants d'Henri II, de Richard Cœur de Lion et d'Aliénor d'Aquitaine. L'enceinte originelle réunissait quatre monastères — le Grand‑Moûtier, Saint‑Benoît, la Madeleine et Saint‑Lazare — dont subsistent principalement le Grand‑Moûtier et le prieuré Saint‑Lazare. L'abbatiale, cœur du Grand‑Moûtier, conserve des ensembles sculptés et des tombeaux qui portent la mémoire religieuse et dynastique du site. Après des siècles d'essor, l'abbaye connaît des périodes de déclin, puis des réformes et des campagnes de construction menées par plusieurs abbesses qui réaménagent cloître, dortoirs, réfectoire et infirmeries. La Révolution entraîne la suppression de la communauté, la dispersion des biens et de graves mutilations des monuments et sépultures. Au XIXe siècle, l'abbaye est protégée au titre des monuments historiques et fait l'objet des premières restaurations, tandis que son affectation change profondément sous l'Empire. Par décret impérial, l'ensemble est transformé en maison centrale de détention ; la fonction pénitentiaire s'étend jusqu'à la fermeture de la prison en 1963. Libérés de cet usage, les bâtiments sont progressivement restaurés et confiés au Centre culturel de l'Ouest, créé en 1975 pour animer et promouvoir le site. Depuis les années 1970, l'abbaye accueille expositions, résidences d'artistes, concerts et manifestations publiques, et abrite depuis 2021 un musée d'art moderne issu du legs Martine et Léon Cligman. Les chantiers de restauration engagés au XIXe siècle et poursuivis après 1963 ont rendu accessibles au public l'église abbatiale, le cloître, la salle capitulaire, la cuisine romane et d'autres espaces majeurs. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO dans le cadre du Val de Loire, Fontevraud conserve une densité exceptionnelle de bâtiments et de témoignages illustrant son rôle religieux, funéraire et culturel.