Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu à Jard-sur-Mer en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Royale Abbaye

Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu

  • 52 L'Abbaye
  • 85520 Jard-sur-Mer
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu
Crédit photo : Chatsam - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Restes comprenant : grand bâtiment avec cave, salle capitulaire et escalier, vestiges de l'église abbatiale et restes de l'église paroissiale : inscription par arrêté du 12 avril 1927

Origine et histoire de l'Abbaye royale Notre-Dame de Lieu-Dieu

L'abbaye royale Notre‑Dame de Lieu‑Dieu, dite aussi abbaye de Lieu‑en‑Jard, a été fondée en 1197 par Richard Cœur de Lion pour les chanoines de l'ordre des Prémontrés ; elle se situe à Jard‑sur‑Mer, en Vendée (Pays de la Loire). Après deux siècles d'opulence, l'abbaye subit trois importantes dévastations au cours des deux siècles suivants, en 1372, 1484 et 1568. Bertrand de Got séjourne à Lieu‑Dieu la nuit du 30 avril au 1er mai 1305 ; élu pape un mois plus tard sous le nom de Clément V, il y dort aux frais de l'abbé, entend la messe et confirme ou donne la tonsure à certains clercs. Un document de 1372 rapporte le pillage et l'incendie de l'abbaye lors de sa reprise aux Anglais par les troupes de Charles V commandées par Bertrand du Guesclin. En janvier 1484, alors que la commende s'introduit, les religieux élisent René de La Tremblaye ; avant ratification, des envoyés de Jean de La Trémoille reviennent avec deux cents hommes, pillent l'abbaye, l'abbé élu meurt et Jean de La Trémoille est finalement nommé abbé commendataire par le roi. La paix d'Amboise (mars 1563) ne met pas fin aux violences : les calvinistes envahissent l'abbaye le 31 mars 1568 et, selon un écrit signé par Philbert de Malain et Nicolas Bregeron, le dortoir et une grande partie de l'église furent brûlés après pillage. Le rapport sur l'état du Poitou de 1664 mentionne un revenu de 30 000 livres, la présence de « 7 ou 8 religieux réformés » et cite Gilbert de Clérembault, évêque de Poitiers, comme titulaire. En 1667, le général des Prémontrés, Michel II de Colbert de Terron, engage à Paris une procédure pour annexer Lieu‑Dieu ; ce procès dure soixante ans. Le 17 août 1720, l'abbé général Claude‑Honoré‑Luc de Muin obtient du roi un arrêt ordonnant l'union des biens et revenus, et la visite du sénéchal de Fontenay‑le‑Comte en février 1721 laisse une description détaillée des bâtiments et un plan du domaine. Immédiatement après, l'abbé général s'empare de l'abbaye et fait enlever puis vendre meubles, lambris, vitres, portes, gonds, objets liturgiques, orgues, tableaux et une partie de l'argenterie, opérations qui rapportent 10 000 livres ; l'année suivante sont vendus le pavé et certains piliers de la vieille nef, les trois cloches, l'horloge, le jeu d'orgue et la tribune ainsi que les couvertures, ardoises, tuiles et charpentes des chapelles, selon un acte du 21 novembre déposé chez son notaire. En 1733, l'abbaye est convertie en exploitation agricole. Le 17 août 1790, le domaine est divisé en six lots en vue d'une vente aux enchères ; les affiches sont apposées le 28 mars 1791 et, le 4 mai 1791, le sieur Coppat, négociant des Sables‑d'Olonne, achète l'abbaye, puis vend aux entrepreneurs locaux les matériaux réutilisables, notamment les pierres de taille des contreforts de l'abbatiale, du réfectoire des convers et du chauffoir. En janvier 2012, monsieur et madame Alain du Peloux acquièrent l'abbaye ; depuis 2013, ils la restaurent en famille et l'ouvrent aux visites. L'abbaye de Jard est également représentée sur une estampe d'Octave de Rochebrune de 1860. Les vestiges — le grand bâtiment avec cave, la salle du chapitre avec escalier et ce qui subsiste des églises abbatiale et paroissiale — sont partiellement inscrits au titre des monuments historiques le 12 avril 1927.

Liens externes