Abbaye Saint-Amand de Rouen en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Amand de Rouen

  • 77 Rue Bouquet
  • 76000 Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
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Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Abbaye Saint-Amand de Rouen
Crédit photo : Giogo - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété du département

Patrimoine classé

Tourelle, actuellement démontée, du logis de l'abbesse et décoration de la chambre de l'abbesse, incorporés dans l'immeuble 75, 77 rue du Bouquet (anciennement 49) : inscription par arrêté du 14 mars 1929 ; Partie subsistante de la façade en bois, façade actuellement démontée et mise en dépôt dans la salle d'Albane de la cathédrale : classement par arrêté du 25 mai 1976

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Amand

L’ancienne abbaye Saint‑Amand est une abbaye bénédictine de femmes située à Rouen, en Seine‑Maritime. Selon la tradition, elle aurait été établie sur l’emplacement d’un ancien temple dédié à Vénus et sa fondation semble remonter à l’époque de Clovis II. Ruinée par les Normands, elle fut rétablie vers 1030 par Gosselin d’Arques et son épouse Emmeline, sur concession du duc Robert le Magnifique, et dotée par des personnes influentes, dont Guillaume le Conquérant et Mathilde. Construite en même temps que l’établissement de la Sainte‑Trinité sur la colline du mont de Rouen, l’église abbatiale fut consacrée à Notre‑Dame et saint Amand en 1068 par Jean d’Ivry, évêque d’Avranches. Lors de l’érection de la paroisse Saint‑Amand en 1100, l’église dut être partagée entre l’abbaye, qui occupait le chœur, et la paroisse, qui utilisait la nef. L’abbaye a longtemps eu la réputation de pouvoir guérir les possédés. L’abbesse conservait le privilège de passer l’anneau pastoral au doigt du nouvel archevêque de Rouen, en prononçant : « Je vous le baille vivant, vous me le rendrez mort. » C’est également dans l’abbaye que le corps de l’archevêque était translaté avant son inhumation à la cathédrale. Vers 1520, l’abbesse Guillemette d’Assy fit élever un colombier près du manoir de Boos, propriété de l’abbaye, puis une tourelle polygonale fut construite vers 1540. En 1562 les calvinistes envahirent et pillèrent l’abbaye, et en 1569 le clocher s’écroula sur l’église ; Anne de Souvré entreprit ensuite des travaux de reconstruction. Vers 1620 un nouveau clocher et sa flèche remplacèrent celui tombé en 1569 ; les anciens bâtiments au sud du chœur (sacristie, salle capitulaire, cuisine, réfectoire, dortoir) furent réparés en 1640, puis remplacés en 1700 par un bâtiment élevé par Nicolas Bourgeois. La sacristie fut surélevée par Charles Thibaut vers 1760. Supprimée en 1790, l’abbaye servit de magasin central de 1792 à 1797 puis fut vendue sous le Directoire ; le percement de la rue de la République entraîna la disparition de la plupart des vestiges, notamment le logis des abbesses détruit en 1863. Une cheminée et des boiseries provenant de l’abbaye sont conservées au musée de la Céramique de Rouen. Au titre des monuments historiques, la tourelle — actuellement démontée — du logis de l’abbesse et la décoration de la chambre de l’abbesse, incorporées dans l’immeuble 75‑77 rue du Bouquet (anciennement 49), ont été inscrites par arrêté du 14 mars 1929, et la partie subsistante de la façade en bois, actuellement démontée et déposée dans la salle d’Albane de la cathédrale, a été classée par arrêté du 25 mai 1976. La direction de l’abbaye a été assurée par une longue suite d’abbesses dont la liste documentée comprend, parmi d’autres : Emma d’Ivry (mentionnée en 1069, première abbesse), N. de Saint‑Amand, Maceline, Emme II, Marsile, Agnès, Elicie, Haïde, Mathilde d’Avranches, Mathilde de la Haye, Mathilde d’Ibleron, Béatrix d’Eu, Jeanne d’Iville, Mathilde (cousine de Saint Louis), Emmeline d’Eu, Béatrix d’Eu, Marie de Pîtres, Alix de Trie, Béatrix Adam, Aliénor de Varennes, Pétronille Boudart, Marguerite de Saane, Mathilde de Reuville ou Maheut, Luce d’Aubeuf, Marie de Bréauté, Guillemette du Croq, Thomasse Daniel, Yolette (ou Yvette) Sochon, Isabeau Daniel (1492‑1517), Guillemette d’Assy (1517‑1531), Marguerite de Gourlay (1517‑1518), Marie d’Annebault (1531‑1543), Isabeau de Vieux‑Pont (1544), Guillemette de Saint‑Germain (1544‑1594), Anne d’Arcona (1594‑1630), Anne de Souvré (1630‑1651), Léonor de Souvré (1651‑1672), Madeleine de Souvré, Marie‑Élisabeth Barentin (1691‑1721), Claude‑Thérèse de Durfort‑Lorges (1721‑1745), Marguerite Claude de Lévis (1746‑1772), Marthe de la Baume de Suze (1772‑1786) et Jeanne Baptiste Nicole Marie de la Guiche (1786‑1792).

Liens externes