Origine et histoire de l'Abbaye Saint-André
L'abbaye Saint-André-de-Lavaudieu est un ancien prieuré de moniales bénédictines situé à Lavaudieu, en Haute-Loire, qui dépendait de l'abbaye de La Chaise-Dieu et de l'ancien diocèse de Saint-Flour. Fondé au XIe siècle, le prieuré connaît son apogée au XIIe siècle, période durant laquelle sont édifiés l'église prieurale, le cloître et une grande partie des bâtiments conventuels. L'église abbatiale romane et le cloître subsistent, et le réfectoire, décoré de peintures, est également préservé. Le cloître, de petites dimensions mais complet, alterne colonnes simples et jumelées surmontées de chapiteaux historiés ; sa partie la plus ancienne se trouve sur le côté ouest. Des chapelles latérales ont été ajoutées au nord de la nef au XIIIe siècle. Un important cycle de peintures orne l'arc triomphal et la nef ; on y lit des scènes de la Crucifixion, des épisodes de la Passion, des évangélistes et des représentations mariales, nombre de ces peintures ayant été recouvertes entre le XVIe et le XIXe siècle et redécouvertes en 1966-1967. Le réfectoire porte une fresque de la fin du XIIe siècle, de style byzantinisant avec une influence syrienne, et des fragments d'une peinture du XIIe siècle représentant le Christ en majesté et la Vierge ont été retrouvés en 1896. Parmi les sujets figurés figurent l'Annonciation, la Dormition de la Vierge, saint André, saint Christophe, un évangéliste, l'assomption de sainte Madeleine, une allégorie de la Mort d'influence italienne, ainsi que la légende de sainte Ursule et des onze mille vierges, cette dernière repeinte au XVIe siècle à l'emplacement d'une scène de 1315 abîmée par l'humidité. Le mur nord, qui porte un cartouche daté de 1315, présente un aspect gothique. À partir du XVIe siècle, l'abbaye passe en commende et adopte la règle des chanoinesses, le recrutement se faisant alors parmi la noblesse auvergnate ; les religieuses quittent le dortoir au-dessus du cloître pour vivre dans des maisons individuelles à l'arrière du monastère tout en conservant des offices communautaires. Les supérieures portent le titre d'abbesse à partir de 1718 et des appartements pour l'abbesse sont aménagés au XVIIIe siècle au-dessus de la galerie ouest du cloître. Le cardinal de Rohan y trouva refuge au XVIIIe siècle après l'affaire du collier. Lors de la Révolution, les chanoinesses quittent le monastère en 1791 ; l'abbaye est vendue comme bien national en 1792, morcelée et partiellement transformée en bâtiments agricoles, le côté ouest du cloître étant modifié pour la stabulation et le passage des charrettes, et le clocher tronqué en 1793. Des campagnes de restauration ont ensuite cherché à mettre en valeur les vestiges conventuels intégrés au village, et le site a servi de décor pour le film Les Rivières pourpres 2. Propriété de l'État pendant une période, la propriété a été transférée à la commune par convention le 28 juin 2007 ; les bâtiments, protégés au titre des monuments historiques, appartiennent à la commune et se visitent. Plusieurs éléments bénéficient d'une protection officielle : l'église abbatiale et le cloître ont été classés en 1862, le réfectoire orné de fresques classé en 1932, des parties des bâtiments abbatiaux protégées en 1958, l'ancien logis de l'abbesse classé en 1966 et les jardins inscrits en 2001. Les dimensions intérieures sont encore mesurables : l'église a une longueur de 26,70 m, la nef une largeur comprise entre 5,30 et 5,60 m, le transept une largeur de 12,15 m et une hauteur de nef d'environ 14 m ; le cloître et le réfectoire mesurent chacun environ 15,6 × 5,5 m. La succession des prieures et des abbesses est bien documentée, de même que l'ensemble des biens et prieurés rattachés au prieuré au fil de son histoire.