Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Florentin
L’ancienne abbaye Saint-Florentin, située à Bonneval dans le département d’Eure-et-Loir et dépendant du diocèse de Chartres, est une ancienne fondation bénédictine datant de 857. Elle fut fondée sous l’égide d’un chevalier nommé Foulques et sa fondation fut ensuite ratifiée par l’évêque de Chartres. Initialement dédiée aux saints Pierre et Marcellin, l’abbaye prit le nom de Saint-Florentin après l’accueil des reliques de saint Florentin et saint Hilaire, qui suscitèrent de nombreuses dévotions et miracles au retour du voyage des moines. L’établissement connut des périodes de prospérité, notamment aux XIIe et XIIIe siècles, et compta parmi ses abbés Arnaud (ou Ernald) de Bonneval, biographe de Bernard de Clairvaux. L’abbaye subit plusieurs destructions : elle fut incendiée lors des invasions normandes et de nouveau pillée et brûlée pendant la guerre de Cent Ans, lorsque Henri V campa sous les murs de Bonneval. Relevée à la fin du XVe siècle sous la direction de René d’Illiers, évêque de Chartres, elle dut encore être réparée après un nouvel incendie causé par l’attaque des protestants menée par Louis Ier de Bourbon-Condé. Rattachée à la Congrégation de Saint-Maur en 1660, l’abbaye fut remaniée par les mauristes, qui entreprirent des reconstructions à partir de 1715 et élevèrent les cloîtres dans la tradition mauriste en 1735. Déclaré bien national à la Révolution, le domaine fut vendu et transformé en filature puis en fabrique de tapis avant d’être acquis en 1828 par le conseil général d’Eure-et-Loir. En 1845, l’abbaye accueillit une colonie agricole pour enfants abandonnés, initiative du conseil général avec le concours de sœurs et de médecins, puis fut convertie en 1861 en asile départemental pour aliénés. Le logis abbatial, partiellement conservé, a été restauré à la fin du XIXe siècle dans son style de la première Renaissance par le médecin directeur Vincent Bigot. Inscrits ou conservés parmi les vestiges, on peut citer la porte d’entrée fortifiée et le logis abbatial du XVe siècle ; plusieurs dépendances et prieurés, comme celui de Cormainville — où subsistent l’église Saint-Pierre et la grange dîmière — et le prieuré de Courbehaye-Ormoy, rappellent l’étendue autrefois monastique du domaine. Classé monument historique en 1883, le site abrite aujourd’hui un hôpital psychiatrique.