Abbaye Saint-Germain d'Auxerre dans l'Yonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Germain d'Auxerre

  • 2bis Place Saint-Germain
  • 89000 Auxerre
Abbaye Saint-Germain dAuxerre
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Crédit photo : Pline - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Patrimoine classé

Abbaye Saint-Germain (ancienne) : le sol et les bâtiments avec l'ancienne église abbatiale (cad. BC 2, 3, 111, 116 à 123) : classement par arrêté du 21 juin 1971

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Germain

L'abbaye Saint-Germain d'Auxerre est une ancienne abbaye bénédictine issue de l'oratoire Saint-Maurice fondé au Ve siècle par saint Germain d'Auxerre, inhumé dans cet oratoire en 448. Avant la fin du Ve siècle, l'oratoire prit le nom d'église Saint-Germain. Son essor commence au VIe siècle avec une reconstruction par la reine Clotilde et se poursuit au IXe siècle sous le règne de Charles le Chauve. Les moines bénédictins sont attestés dès 725 et une vaste église de cent mètres fut édifiée en ex-voto au milieu du IXe siècle; la translation des reliques de saint Germain eut lieu en 859 dans la crypte. La crypte, témoin de cette époque, conserve des décors qui illustrent la renommée de l'abbaye. L'école de Saint-Germain devint l'une des plus réputées de Francie occidentale, rassemblant jusqu'à six cents moines et plusieurs milliers d'étudiants au début du IXe siècle et formant des maîtres tels que Murethach, Haymon, Heiric et Remi. L'abbaye connut une période de décadence au Xe siècle, puis un renouveau sous l'épiscopat d'Héribert (971-996) avec l'intervention de saint Mayeul de Cluny et l'installation d'Heldric comme abbé; l'établissement obtint le privilège royal d'élire son abbé en 994. Des donations et des travaux successifs modifièrent profondément l'abbaye : au XIIe siècle furent construits une grande nef et un narthex romans, puis deux tours sur la façade, dont subsiste la tour sud connue sous le nom de clocher Saint-Jean. Par une bulle pontificale d'avril 1154, l'évêque vit confirmés ses droits sur l'abbaye et l'autorité de l'abbé de Cluny fut explicitement limitée, ce qui facilita l'indépendance progressive de Saint-Germain au XIIIe siècle. Des campagnes de reconstruction gothique furent entreprises à la fin du XIIIe siècle et se poursuivirent jusqu'à la fin du XIVe siècle, sans être menées à terme. L'abbaye subit des destructions et la dispersion des reliques lors des violences protestantes de 1567, puis fut réformée en 1629 par la congrégation de Saint-Maur, qui procéda à plusieurs reconstructions. La façade de l'abbatiale fut refaite en 1817 dans un néo-gothique sobre; l'église fut classée monument historique en 1840 et des restaurations d'ampleur commencèrent en 1924. La ville d'Auxerre acquit l'ensemble en 1968 pour y installer le musée Saint-Germain d'Auxerre; des campagnes de travaux importantes eurent lieu en 1969-1972 et l'ensemble fut classé en 1971. De nouvelles campagnes de restauration ont repris au début du XXIe siècle, l'église ayant été à nouveau restaurée à partir de 2003, et le cloître remis en état en 2024. La municipalité élue en 2020 a lancé un vaste projet de restauration et de valorisation de l'abbaye soutenu par l'État, les autorités culturelles et la Fondation du patrimoine; plus de 22 millions d'euros doivent être investis sur dix ans et les toitures de l'église doivent être restaurées à partir du printemps 2025. L'ensemble des sols et des bâtiments de l'ancienne abbaye, y compris l'église abbatiale, est classé au titre des monuments historiques depuis le 21 juin 1971. La crypte présente des peintures de faux éléments architecturaux et des lunettes historiées représentant des scènes de vie de saints, dont une célèbre représentation de la lapidation de saint Étienne, traitée selon l'esthétique de l'époque, sans perspective et à dimension réduite. L'abbaye comporte trois chapelles disposées à différents niveaux de la colline : Saint-Clément, Sainte-Maxime et la chapelle de la Vierge au niveau de l'église actuelle. De nombreux abbés et personnalités ont marqué son histoire, parmi lesquels Pallade, Hugues l'Abbé, Richard duc de Bourgogne, Heldric, Achard, Arduin, Guy de Munois, Guillaume Grimoard (futur pape Urbain V), ainsi que des abbés commendataires comme Louis de Lorraine ou Jules Mazarin. Des moines et maîtres renommés, tels que Remi, Heiric, Haymon et Murethach, ont contribué à la renommée intellectuelle de l'école, tandis que des religieux plus récents comme dom Georges Viole ou dom Jean Thiroux y ont vécu et y sont morts. L'abbaye disposait de dépendances et prieurés en Bourgogne et au-delà, notamment à Cessy-les-Bois, Châtillon-en-Bazois, Mazilles, Decize, La Chapelle-aux-Chasses, Griselles et Héry. À la fin du Xe siècle, un différend de propriété entre l'abbé Heldric et l'archevêque saint Sevin au sujet de moulins sur l'Armançon fut résolu par un accord de copropriété après une tentative de règlement par duel, et des reliques de saint Étienne furent données à Sevin. L'abbaye Saint-Germain demeure un lieu central du patrimoine auxerrois, à la fois pour son rôle spirituel, son rayonnement scolaire et ses vestiges architecturaux.

Liens externes