Période
2e moitié XIIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Vestiges de l'église abbatiale et des bâtiments conventuels ; portail Nord ; portail Sud ; bâtiment des hôtes : façades, toitures et salle voûtée ; bâtiments des XVIIe siècle et XVIIIe siècle de la ferme disposés autour d'une cour et corps de logis : façades et toitures ; façades et toitures des anciennes granges, des anciennes remises à voitures, d'un pavillon du XVIIe siècle, de l'ancienne brasserie et du pigeonnier ; pavillon du XVIIe siècle : façade et toiture de la façade avant ; puits ; mur d'enceinte et sol à l'intérieur (cad. D 19, 21 à 24, 28 à 31, 41 à 45, 47, 49, 50, 52 à 57, 59, 61 à 63, 65 à 71) : inscription par arrêté du 30 octobre 1991
Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Josse de Dommartin
L'abbaye Saint-Josse de Dommartin, située dans le Pas-de-Calais, a été fondée au XIIe siècle à Tortefontaine, sur les pentes de la vallée de l'Authie. Elle n'est plus occupée par des religieux et les restes du domaine sont partagés entre plusieurs propriétaires privés. En 1131, après la mort du père Milon, fondateur de la communauté de Prémontrés établie à Saint-Josse-au-Bois en 1125, Adam fut élu abbé et lança les travaux d'une vaste église au lieu-dit Dommartin. Les travaux de l'église, commencés dès 1153, précédèrent le transfert officiel de la communauté au hameau de Dommartin en 1161 et la consécration de l'abbatiale deux ans plus tard. De style gothique primitif, cette église mesurait 89 mètres de longueur, 26 mètres de largeur et la même hauteur. En 1170-1171, Pharamus de Tingry, accompagné de sa femme Mathilde et de sa fille Sibille, épouse d'Enguerrand de Fiennes, donna à l'abbaye la dîme de la paroisse de Sumbres, située sur l'actuel Wissant. Aux XIIe et XIIIe siècles l'abbaye étendit considérablement son domaine par achats, legs et concessions, parfois au prix de conflits violents. Parmi ces querelles figurent celles provoquées par les fils et beaux-fils d'Hugues Colet — Enguerrand, Waldric, Bartélémy et Robert — qui, après le retour de ce dernier de Jérusalem, s'opposèrent à la communauté. En 1249, l'abbaye se vit confier l'autel de Mouriez. Après les invasions espagnoles des XVIe et XVIIIe siècles, certains bâtiments furent reconstruits aux XVIIe et XVIIIe siècles. Comme beaucoup d'établissements religieux, l'abbaye fut supprimée à la Révolution française et ses bâtiments et terres furent déclarés biens nationaux puis vendus. L'ensemble conservé comprend les vestiges de l'église abbatiale et des bâtiments conventuels, les portails nord et sud, le bâtiment des hôtes avec sa salle voûtée, les bâtiments de ferme des XVIIe et XVIIIe siècles disposés autour d'une cour et leur corps de logis, ainsi que les façades et toitures des anciennes granges et remises, un pavillon du XVIIe siècle, l'ancienne brasserie, le pigeonnier, un puits, le mur d'enceinte et le sol intérieur. Cet ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 octobre 1991. Le Musée de Picardie à Amiens conserve des chapiteaux du XIIe siècle, une pierre tombale de Girard Blasset, abbé de Saint-Josse après 1385, et la tête du gisant d'Henri de Kiéret, datée de la seconde moitié du XIVe siècle, provenant de l'abbaye.