Abbaye Saint-Laumer de Blois dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Laumer de Blois

  • Quai de l'Abbé-Grégoire
  • 41000 Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
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Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Abbaye Saint-Laumer de Blois
Crédit photo : Elisa.rolle - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Hôtel-Dieu, à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 8 mai 1939 ; Façades et toitures du cloître ; façades et toitures des bâtiments construits par Jean-Jacques Charron, Paul et Jacques Habert, Guillaume de la Tremblaye et Pinault ; sol de la cour plantée devant le bâtiment central ; grille fermant cette cour face à la Loire (cad. DN 881) : classement par arrêté du 29 mars 1967 ; Pavillon de corps de garde de 1845 ; grille élevée par Jules de la Morandière en 1856, fermant le jardin (cad. DN 881, 877) : inscription par arrêté du 11 août 1992

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Laumer

L'ancienne abbaye bénédictine Saint-Laumer — aussi écrite Saint-Lomer —, dite ancien Hôtel-Dieu, se situe sur le quai de l'abbé-Grégoire à Blois (Loir-et-Cher) ; elle est aujourd'hui inoccupée en attente d'un projet immobilier après avoir accueilli des services départementaux. Les moines venus de Corbion se sont installés à Blois au IXe siècle et avaient déjà trouvé refuge dans la chapelle Saint-Calais du château ; en 924 le roi Raoul leur concéda l'église Saint-Lubin et des droits sur le faubourg du Foix, ce qui permit l'établissement d'un premier monastère. L'église Saint-Lubin fut détruite par un incendie en 1114, ce qui entraîna la construction du complexe qui allait devenir l'abbaye Saint-Laumer. Exonérés de taxes royales et chargés de la fiscalité du faubourg, les moines rassemblèrent les ressources nécessaires aux travaux de grande ampleur entrepris dès le XIIe siècle : l'abbatiale fut engagée en 1138 et les reliques de saint Laumer et de saint Lubin y furent déposées en 1186. Au XIVe siècle, l'ensemble monastique fut fortifié pour se prémunir contre la guerre de Cent Ans et absorba la paroisse de Saint-Pierre du Foix vers 1362 ; il fut ensuite gravement endommagé lors des guerres de religion, notamment après le sac de Blois par les Huguenots en 1568. La remise en état est due à la réforme mauriste : les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur entreprirent des réparations et des restaurations qui se poursuivirent jusqu'au début du XVIIIe siècle, et de nouveaux bâtiments furent élevés au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle grâce à l'acquisition de terrains. À la Révolution, l'abbaye fut dissoute et ses bâtiments affectés à l'Hôtel-Dieu, tandis que l'église conserva une fonction religieuse sous le vocable de Saint-Nicolas en mémoire de l'ancienne église du Foix démantelée à la même époque ; les dépendances furent saisies. Des constructions complémentaires furent ajoutées entre 1845 et 1847 sous la direction des architectes Pinault puis Jules de la Morandière. L'ensemble a fait l'objet de protections au titre des monuments historiques : inscription en 1939 pour l'hôtel-Dieu, classement en 1967 pour les façades et toitures de divers bâtiments ainsi que le sol de la cour et la grille, et nouvelle inscription en 1992 pour le pavillon du corps de garde et la grille de jardin. Désaffecté au XXe siècle comme établissement hospitalier, le site a été reconverti en bureaux pour la Direction départementale de l'Équipement puis a hébergé la Direction départementale des Territoires et l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine du Loir-et-Cher. L'abbaye entretint des relations concurrentielles avec d'autres maisons blésoises comme Bourg-Moyen et Pontlevoy, mais conserva une importante juridiction locale, notamment sur la chapelle palatine, ce qui témoigne de son poids auprès des comtes de Blois et des rois de France. À son apogée, le monastère comportait deux cloîtres — dont un « Grand Cloître » disparu avant le XVIIe siècle — et une chapelle absidiale dédiée à la Vierge, dite de l'Annonciation ou de la Bonne Nouvelle, dont l'autel ouvrait sur les cloîtres. L'inventaire dressé par Noël Mars mentionne un vaste réseau de dépendances : plusieurs prieurés conventuels (dont ceux de Corbion, de l'Aigle, de Moissat, de Montereau, de Douy-lès-Châteaudun et de Mamers), de nombreux prieurés simples, des dizaines d'églises paroissiales réparties du Perche à la Beauce et au Dunois (parmi lesquelles figurent Saint-Michel de Chartres, Saint-Éliphe près de la Loupe, Saint-Pierre de Bretoncelles ou l'église Saint-Nicolas du Foix à Blois), ainsi que une chapelle, une seigneurie et d'autres possessions comme la métairie de l'Orme Cochard et le château de Madon. La succession des abbés, documentée depuis l'installation des moines au IXe siècle, comprend de très nombreux titulaires — on y trouve par exemple Simon, Richer, Bernard, Philippe Hurault, Jacques Hurault de Cheverny, Hippolyte d'Este, Guillaume Fouquet de la Varenne et d'autres — ; la charge d'abbé fut supprimée lors de la création du diocèse de Blois, un siècle avant la dissolution définitive de l'abbaye. Parmi les moines et visiteurs cités figurent notamment Dom Georges Viole et Dom Noël Mars.

Devenir actuel

Elle abrite aujourd'hui les locaux de la Direction départementale de l'Équipement.

Liens externes