Abbaye Saint-Léger d'Ébreuil dans l'Allier

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye Saint-Léger d'Ébreuil

  • Place de la Liberté
  • 03450 Ébreuil
Crédit photo : Harrie Gielen - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1000
1100
1200
1300
1600
1700
1800
1900
2000
Xe siècle
Fondation de l'abbaye
XIe siècle
Construction de la nef
XIIe siècle
Ajout du clocher gothique
XVIe siècle
Création de la châsse
1783
Construction du palais abbatial
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Le palais abbatial en totalité, y compris ses décors intérieurs, notamment l'escalier à ferronnerie et le salon orné de stucs, ainsi que le jardin avec son pavillon (cad. AB 298, 300, 458) : inscription par arrêté du 9 mars 2010

Personnages clés

Amblard Premier abbé connu de l'abbaye, présent en 961.
Gerbert Abbé dont le tombeau a été découvert lors de fouilles en 1767.
Guillaume Premier abbé avant 1072 et neveu de Gerbert.
François de Tournon Abbé commendataire au début du XVIe siècle et cardinal.
Jacques-François de Sade Abbé au XVIIIe siècle.
Philibert Nicolas Hemey d'Auberive Dernier abbé avant la Révolution, constructeur du logis abbatial.

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Léger

Le palais abbatial d'Ébreuil, construit en 1783 pour l'abbé commendataire, est un logis de style néoclassique au plan massé, animé d'une porte d'entrée munie d'un entablement classique. Sur la façade sud, une colonnade toscane en lave soutient le balcon du premier étage, bordé d'une ferronnerie à volutes. À l'intérieur, le grand salon conserve des stucs de style Louis XVI ; au-dessus des portes, de la cheminée et entre les pilastres cannelés se lisent des médaillons et des cadres en trompe-l'œil portant divers motifs. Ce palais s'inscrit dans l'ensemble historique de l'abbaye Saint-Léger d'Ébreuil, située dans l'Allier. L'abbaye, fondée au Xe siècle, conserve principalement son église abbatiale ; les bâtiments monastiques ont été détruits au XVIIIe siècle et remplacés par un hôpital tenu par les religieux charitains. L'église, unique église carolingienne d'Auvergne, fait partie des cinq églises carolingiennes de France ayant conservé leur charpente en bois. Bâtie entre les Xe et XIIe siècles, elle associe une nef et un transept d'inspiration carolingienne à un chœur de style gothique primitif ; son clocher-porche, de style roman, remonte au début du XIIe siècle et a été rapproché, par son inspiration, de celui de l'abbaye de Fleury. La nef du XIe siècle comporte cinq travées marquées par des piliers rectangulaires et un narthex à l'auvergnate, et est protégée par une charpente en bois. Les peintures murales de la tribune datent du XIIe siècle et représentent notamment les martyres de sainte Valérie et de saint Pancrace ; d'autres peintures, dans la nef, montrent saint Georges terrassant le dragon, le Christ en croix, saint Blaise et saint Léger et sont attribuées aux XVe et XVIe siècles. Le chevet carolingien a été remplacé au XIIe siècle par un chevet gothique naissant ; les bas-reliefs du tympan, retrouvés en 1860 sous une dalle, sont datés du XIIe siècle. La possession des reliques de saint Léger a attiré la dévotion des pèlerins et enrichi la renommée du monastère ; la châsse qui les a contenues, en bois et cuivre argenté, date du XVIe siècle et repose derrière le maître-autel. L'histoire institutionnelle de l'abbaye est marquée par une longue succession d'abbés — une cinquantaine — depuis Amblard, présent en 961, jusqu'à Philibert Nicolas Hemey d'Auberive, dernier abbé avant la Révolution, qui fit construire le logis abbatial et se consacra ensuite à des publications. Parmi les abbés connus figurent le cardinal François de Tournon, abbé commendataire au début du XVIe siècle, et Jacques-François de Sade, abbé au XVIIIe siècle. Des fouilles menées en 1767 ont mis au jour des tombeaux d'abbés, dont ceux de Gerbert et de son neveu Guillaume, premier abbé avant 1072. Aujourd'hui, l'ensemble témoigne à la fois de l'architecture néoclassique du palais abbatial et de la continuité historique et artistique de l'abbatiale Saint-Léger.

Devenir actuel

Aujourd'hui, il ne reste plus rien de l'abbaye, à l'exception de l'église abbatiale de style carolingien, roman et gothique primitif. Elle est la seule église carolingienne d'Auvergne et fait partie des cinq églises carolingiennes de France ayant conservé leur charpente en bois.

Liens externes