Abbaye Saint-Léonard de Corbigny dans la Nièvre

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Léonard de Corbigny

  • 8 Rue de l'Abbaye
  • 58800 Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
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Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Abbaye Saint-Léonard de Corbigny
Crédit photo : Pline - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'ancienne abbaye comprenant tous les bâtiments en élévation et éléments de clôture situés dans les limites de l'emprise de l'abbaye, y compris les bâtiments du XXe siècle, ainsi que tous les sols correspondants à cette emprise, à savoir les parcelles AD 164 à 170, 173, 174 : classement par arrêté du 13 juin 2001

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Léonard

L'ancienne abbaye bénédictine Saint-Léonard se situe à Corbigny, dans la Nièvre, bâtie sur un monticule à 195 mètres d'altitude dans la vallée de l'Anguison, au nord de la ville, à la jonction des routes de Nevers à Dijon et de Clamecy à Luzy. Elle doit son origine à la vénération des reliques de saint Léonard, transférées à Corbigny en 882, et son pèlerinage fut jumelé à celui de Vézelay. Le site tire son nom et la construction du bourg de la popularité du saint, auquel on attribuait de nombreux miracles et pour lequel une indulgence plénière avait été attachée au pèlerinage. L'établissement trouve ses racines dans la villa de Corbon et les donations successives qui permirent l'installation d'un oratoire et l'envoi de douze moines de Flavigny, sous l'impulsion d'abbés comme Manassès et Égilon, avec l'appui de souverains. Placé initialement sous la dépendance de Flavigny, le prieuré reçut des chartes et confirmations, notamment de Charles le Chauve en 877, et se dota de reliques venues de Tournus en 882, devenant ainsi abbaye Saint-Léonard. Les conflits internes et les rivalités avec Flavigny marquèrent le haut Moyen Âge, aboutissant à des interventions épiscopales et papales aux XIe et XIIe siècles, tandis que des troubles religieux et sociaux se manifestèrent encore au XIIe siècle. En 1173 l'autorisation de fortifier le bourg fut obtenue, mais un incendie détruisit bourg et abbaye en 1180 ; l'indépendance et les privilèges furent confirmés par le pape Innocent III en 1200. La reconstruction et les dépenses entraînèrent des dettes, et en 1228 l'abbé Gauthier proposa l'affranchissement des habitants contre paiement, ce qui donna naissance à une commune ; le monastère fut alors reconstruit sur l'autre rive de l'Anguison. La vie de pèlerinage se poursuivit aux époques suivantes, attestée par des vœux et des legs aux XVe siècles. Après la réforme mauriste, l'ensemble des bâtiments fut largement reconstruit à partir de 1754 d'après les plans de l'architecte Michel Caristie, les vestiges de l'ancienne abbaye restant visibles au niveau du sous-sol. La Révolution chassa les derniers moines en 1789 ; les bâtiments ont depuis connu des usages variés — hôtel de district, haras, petit séminaire, établissements d'enseignement, hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale — et accueillent depuis 2005 l'office de tourisme et les Espaces de cultures du Pays Nivernais-Morvan. En 2009 la municipalité, avec l'aval des monuments historiques et de la DRAC, commanda une peinture murale à Lawrence Weiner. L'ensemble des bâtiments (depuis 1950, avec confirmation pour les constructions plus récentes du XXe siècle) et les parcelles AD 164 à 170, 173 et 174 sont classés monument historique depuis le 13 juin 2001. Le plan des bâtiments présente une forme en U autour d'une cour centrale ornée d'un puits circulaire à colonnes et fermée par une grille ; l'aile nord est occupée par l'église abbatiale, et les ailes est et sud forment de vastes galeries cloîtrales. L'intérieur a conservé ses dallages, ferronneries et huisseries d'origine avec moulurations ; un escalier monumental, doté d'une rampe en fer forgé à motif végétal, illustre les escaliers d'apparat des grandes abbayes mauristes, et un porche porte l'inscription « Gendarmerie nationale ». Le maître-autel en marbre d'Italie provenant de l'ancienne église abbatiale fut transporté dans l'église paroissiale de Saint-Seine, et des dessins de fragments sculptés sont conservés à la médiathèque de l'architecture et du patrimoine. Les inventaires du trésor montrent la richesse des reliques : l'inventaire de 1537, après celui de 1407, mentionne notamment un vase contenant ce qui était présenté comme le « lait de la Sainte-Vierge », des dents attribuées à saint Jean-Baptiste et à saint Pierre, les deux bras attribués à saint Léonard dans une châsse d'argent, le chef de saint Vétérien et un ex-voto en chaînes ; des inventaires de 1552–1562 évaluèrent l'or et l'argent, et ces biens furent saisis par les huguenots en 1563. Les archives de l'abbaye sont rares : le cartulaire primitif a disparu, seules deux bulles papales et trois chroniques subsistent, et Anatole de Charmasse publia en 1889 vingt-sept chartes copiées par dom Guillaume Aubrée, aujourd'hui conservées à la Bibliothèque nationale de France (volume CVIII, folios 13–52). Sur plusieurs siècles, l'abbaye a reçu de nombreux dons et legs, détenu diverses terres et domaines, exercé des droits de justice et le patronage de prieurés et de paroisses environnantes, et a vu se succéder abbés réguliers puis abbés commendataires issus de familles notables comme les Digoine, Rochefort ou la maison d'Armand de Bourbon, jusqu'au dernier titulaire avant la Révolution. La cour d'honneur accueille aujourd'hui chaque année les « Fêtes musicales de Corbigny », qui rassemblent plus de 3 000 mélomanes.

Liens externes