Abbaye Saint-Martial de Limoges en Haute-Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye Saint-Martial de Limoges

  • Place de la République
  • 87000 Limoges
Abbaye Saint-Martial de Limoges
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Abbaye Saint-Martial de Limoges
Crédit photo : Sjwells53 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain, Moyen Age

Patrimoine classé

Vestiges de la crypte (cad. L 635) : classement par arrêté du 27 mai 1966 ; Les vestiges archéologiques, en totalité, inclus dans l'assiette du site de l'abbaye Saint-Martial - y compris la nécropole et les églises qui l'ont précédées et le théâtre qui lui a succédé, situés place de la République, place Fournier, rue Saint-Martial, rue Jean-Jaurès et rue de la Terrasse, tel que figuré en rouge sur le plan annexé à l'arrêté (cad. non cadastré) : inscription par arrêté du 12 mars 2019

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Martial

L’ancienne abbaye Saint-Martial de Limoges, en Haute‑Vienne, est un ancien établissement bénédictin fondé en 848 sur ordre de Charles le Chauve par la transformation d’un chapitre de chanoines qui desservait le tombeau de saint Martial. Installée sur la rive droite de la Vienne, elle occupait un vaste quadrilatère au cœur de la ville, entre les actuelles rues de la Terrasse, de la Courtine, Jean‑Jaurès et la place de la République, et formait avec le château des vicomtes l’un des deux pôles médiévaux de Limoges. La présence d’un culte sur le tombeau de saint Martial est attestée dès l’Antiquité tardive et a structuré l’espace religieux autour de l’ancienne nécropole périurbaine. Au IXe siècle s’élève la basilique du Sauveur voisine du tombeau, dont l’étude et la datation restent débattues en raison notamment des sources d’Adémar de Chabannes. En 994, la translation et la présentation des reliques de saint Martial eurent un rôle religieux et politique local, et la pratique des ostensions se développa ensuite jusqu’à prendre une périodicité régulière au cours du temps.

La communauté adopte la réforme clunisienne en 1062, procédure marquée par des résistances et par l’intervention d’un légat pontifical ; sous l’abbatiat clunisien l’abbatiale romane du Sauveur est poussée à son achèvement, avec la consécration papale de 1095, et l’abbaye renforce son rayonnement culturel et scriptorial. Le scriptorium et la bibliothèque connaissent un puissant essor à partir du Xe siècle, donnant naissance à des manuscrits majeurs — dont la Seconde Bible de Saint‑Martial réalisée vers 1100 — et installant la libraria dans la chapelle Saint‑Michel. Parallèlement, l’abbaye devient un centre musical influent : l’école de Saint‑Martial diffuse tropes, séquences et organum dans l’Aquitaine médiévale. Elle contribue aussi à la production d’émaux champlevés qui, au XIIe siècle, prennent le nom d’« œuvre de Limoges » et alimentent commandes et pèlerinages.

Les riches possessions de Saint‑Martial s’étendaient sur tout le Sud‑Ouest, jusqu’à une centaine de dépendances à l’apogée de son pouvoir, administrées par des prieurés et parfois par des abbayes filiales. Pour soutenir ces activités l’abbaye fait l’objet de campagnes de construction et de reconstruction : l’abbatiale romane présente un vaste chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes, une nef à trois vaisseaux franchie par un transept débordant et une tour‑porche occidentale ; ses élévations et son plan rapprochent l’édifice des grandes églises dites de pèlerinage, modèle cependant discuté par la recherche récente. Les fouilles récentes ont mis au jour des substructions soignées du chevet et des structures sous la nef qui pourraient remonter à des phases antérieures et carolingiennes.

Autour de l’église se développaient de nombreux bâtiments conventuels : deux cloîtres (un grand cloître et un cloître d’infirmerie), la salle capitulaire, le dortoir, le réfectoire gothique remarquable, la cuisine, le cellier, la chapelle Saint‑Benoît et plusieurs autres chapelles et annexes (hôtellerie, hôpital, maison abbatiale), le tout fermé par une enceinte. L’église Saint‑Pierre‑du‑Sépulcre, liée au tombeau de Martial, présente des origines anciennes et des remaniements successifs, puis fut détruite à la Révolution ; ses vestiges furent redécouverts lors des fouilles de 1960.

Sécularisée en collégiale de chanoines en 1535, l’abbaye décline durant la période moderne ; malgré des restaurations ponctuelles la désaffection s’amplifie, des bâtiments sont démantelés dès le milieu du XVIIIe siècle, la communauté est dissoute durant la Révolution française en 1791 et les démolitions se poursuivent à partir de 1794. Une partie importante des manuscrits médiévaux est vendue en 1730 au roi de France et constitue aujourd’hui la principale masse des fonds conservés à la Bibliothèque nationale de France.

Les fouilles et interventions archéologiques récentes ont redonné sens au site : la crypte archéologique, première du genre en France, a révélé le tombeau de saint Martial, des sarcophages et un riche mobilier lapidaire et mosaïqué ; elle a été classée monument historique en 1966. À partir de 2006 puis par des campagnes programmées à partir de 2015, des sondages et fouilles ont approfondi la connaissance de la basilique du Sauveur, du chevet roman et des bâtiments conventuels, entraînant la fermeture du site au public. À la fin de 2017, un projet de mise en valeur des vestiges était en cours de préparation, sans date de réouverture communiquée, et les vestiges archéologiques ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2019.

Liens externes