Abbaye Saint-Martin de Massay dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye Saint-Martin de Massay

  • 3 Place de l'Église
  • 18120 Massay
Abbaye Saint-Martin de Massay
Abbaye Saint-Martin de Massay
Abbaye Saint-Martin de Massay
Abbaye Saint-Martin de Massay
Abbaye Saint-Martin de Massay
Crédit photo : Jacques MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune ; propriété du département

Période

milieu XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Chapelle Saint-Loup : classement par liste de 1889 publiée au JO du 18 avril 1914. Abbatiale ou « église de Massay » : classement par arrêté du 13 juillet 1911. Salle capitulaire (cad. AK 86, 87, 88, 357) : classement par décret du 4 février 1915 ; Les parties suivantes de l'abbaye de Saint-Martin : la tour d'enceinte, en totalité, la travée subsistante de l'aile occidentale du cloître, en totalité, les façades et toitures des autres bâtiments en élévation, les vestiges en sous-sol ainsi que les sols et les murs compris dans l'ancien enclos abbatial, les jardins situés à l'ouest de l'ancienne maison de l'abbé ou "Château", y compris le bassin et les murs, les jardins situés au sud de l'abbaye, y compris le bassin et le "vivier", les parties du canal de dérivation, une partie de la place de l’Église, une partie de la route départementale, et l'impasse de la Grande Maison, telles que représentées sur le plan annexé à l'arrêté (cadastre section AK parcelles 87, 88, 90 à 107, 266, 267, 291, 292, 295, 309, 310, 322, 341, 357 à 360, 378) : inscription par arrêté du 23 juillet 2018

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Martin

L’abbaye Saint-Martin de Massay, fondée au VIIIe siècle, est une ancienne abbaye bénédictine située dans le Cher. Affiliée à l’ordre de Cluny, elle a connu plusieurs pillages et incendies au cours du Moyen Âge, puis d’importantes campagnes de reconstruction qui ont mêlé éléments romans et voûtes gothiques. L’église abbatiale actuelle remonte essentiellement au XIVe siècle, avec des vestiges d’éléments antérieurs visibles sur les tours et le transept. Une tour‑clocher gothique, élevée pour l’abbé Bertrand de Chamborand en 1483 et haute de 42 mètres, domine l’ensemble ; elle conserve des inscriptions et abritait autrefois sept cloches, dont une datée de 1512 portant les armes de l’abbé. L’abbaye a subi de nouvelles destructions durant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, puis la mise en commende a profondément modifié son fonctionnement. À l’époque moderne elle a été déclarée fermée et démantelée; en 1736 l’église abbatiale fut donnée à la commune et devint l’église paroissiale Saint‑Paxent. Le tracé d’une voie nouvelle à la Révolution entraîna la disparition du cloître, mais plusieurs bâtiments conventuels ont été classés et réhabilités à la fin du XXe siècle.

Parmi les édifices subsistants, l’église Saint‑Paxent forme un vaisseau unique terminé par un chevet à cinq pans ; elle abrite des vitraux anciens et des verrières posées au XIXe siècle, des stalles mutilées du XVIe siècle et une Vierge à l’Enfant en bois polychrome des XVIIe‑XVIIIe siècles. Adossée à l’église, la tour‑clocher, divisée en trois étages marqués par des cordons et des contreforts, présente une porte ornée des armes de l’abbé et une balustrade gothique, tandis que certaines faces s’ouvrent sur des fenêtres moulurées derrière lesquelles subsistent des cloches. La chapelle dite Saint‑Loup, ou « chapelle de l’abbé », est un oratoire roman du XIIe siècle, sobre et bien conservé, où apparaissent déjà des arcs‑ogives ; elle est protégée au titre des monuments historiques. La salle capitulaire du XIIIe siècle, située au sud de l’église, est couverte de voûtes d’ogives qui retombent au centre sur deux colonnes circulaires et s’ouvre sur les anciens cloîtres ; elle est suivie d’un côté par une travée transversale en berceau qui mettait en communication les deux cloîtres et, au premier étage, par une partie du dortoir des moines dont la charpente est formée de chevrons‑formant‑fermes. Le logis du chambrier, daté du XVIIe siècle, a servi de presbytère puis de mairie, et d’autres vestiges subsistent encore, comme des communs, un vivier, une travée de celliers et une tour ronde, dernier témoin apparent des anciennes fortifications. Ces bâtiments et éléments architecturaux témoignent de l’évolution de l’abbaye du haut Moyen Âge à l’époque moderne.

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