Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Martin
L'abbaye Saint-Martin est une ancienne abbaye bénédictine située à Vertou, en Loire-Atlantique. Son porche d'entrée, seul vestige subsistant, est inscrit au titre des monuments historiques en 1971. L'ancienne abbaye occupe le centre du bourg, entre l'église Saint-Martin et l'hôtel de ville, et son porche donne sur la place Saint-Martin. Le monastère a été fondé en 576 sur le lieu de l'ermitage de saint Martin de Vertou ; la première église du bourg fut édifiée à la même époque et l'église paroissiale actuelle est la quatrième construite à cet emplacement. Dans une charte de 1123, le roi Louis le Gros désigne le monastère de Vertou comme le plus important du diocèse de Nantes au sud de la Loire, disposant d'un vaste domaine s'étendant entre la forêt de Touffou, propriété du duc, et la châtellenie de Goulaine. Les terriers et autres documents signalent notamment la châtellenie du Pallet en 1055 et, en 1115, la présence d'Haimon, abbé de Notre-Dame de la Chaume de Machecoul, témoin de l'autorisation donnée aux moines de Saint-Martin de bâtir au bourg et d'y tenir la foire de Machecoul. Parmi les abbés, saint Martin de Vertou est présenté comme le fondateur ; Raimbold, mentionné en 843, fuit avec ses moines lors des invasions normandes et l'abbaye resta, de cette époque jusqu'en 985, vide, pillée et incendiée. Americus, attesté en 1055, obtint de Conan II de Bretagne en 1066 des mesures concernant les dîmes de la châtellenie du Pallet ; Simon, désigné en 1070, dirigea aussi l'abbaye de Saint-Jouin de Marnes et reçut en 1075 la liste des paroisses et maisons religieuses relevant de ses deux monastères. Brice, en 1080, gouverna également les deux abbayes et s'opposa auprès de l'évêque de Nantes à l'implantation de chanoines réguliers sur la paroisse de Saint-Médard de Doulon ; Bride, autour de 1100, est le dernier abbé élu. Les prévôts se succédèrent ensuite : Simon II est mentionné en 1105, Geoffroi Maillard en 1106 institua à Vertou les premières foires de la Saint-Jean-Baptiste et de la Saint-Mathurin, et Jehan Polliot, entre 1132 et 1138, obtint la restitution des dîmes et oblats de plusieurs églises. D'autres prévôts — Guillaume de la Roche, Pierre Raynaud, Reginald Bernard, Geoffroi Martin, Nicolas, André, Jehan Ravard, Geoffroi d'Espinay, Pierre Gatet, Pierre Raccape et Jean Amusset — apparaissent dans les sources par divers actes locaux, parmi lesquels la transaction signée en 1189 par Reginald Bernard et la contestation de 1245 opposant l'abbé Nicolas au seigneur du Pallet au sujet du droit de péage, qui se termina par un compromis. À partir de 1468, des prévôts commendataires prennent la charge : Alain de Coëtivy, premier prévôt commendataire, est originaire du pays de Léon et, envoyé en tant que légat pontifical auprès de Charles VII en 1456, il mourut à Rome en 1474. Robert Guibé, cardinal nommé prévôt en 1474 par le pape Sixte IV, vit sa nomination contestée par les moines et eut sa prévôté saisie par le roi après le siège de Mirandole en 1510 ; plusieurs de ses monastères, dont Vertou, furent laissés à l'abandon. François Hamon, nommé en 1518, bénéficia de l'appui familial pour ses études et sa promotion ecclésiastique, et des noms tels que Gabriel de Gramont et Guillaume de Carné sont encore attestés en 1532.