Abbaye Saint-Nicolas de Blasimon en Gironde

Patrimoine classé Clocher-mur Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye Saint-Nicolas de Blasimon

  • 4-6 Laula
  • 33540 Blasimon
Abbaye Saint-Nicolas de Blasimon
Abbaye Saint-Nicolas de Blasimon
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Abbaye Saint-Nicolas de Blasimon
Crédit photo : Henry Salomé - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

L'église : classement par liste de 1875

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Nicolas

L'abbaye Saint-Maurice de Blasimon, située au nord du village de Blasimon (Gironde) entre la RD127 et la RD17, est une ancienne abbaye dont l'abbatiale est devenue l'église Saint-Nicolas. La plus ancienne attestation figure dans le cartulaire de La Réole : en 980 l'abbé de Blasimon cède un alleu en vignes et l'abbatiale est consacrée à saint Maurice. L'église a été édifiée entre les XIe et XIIIe siècles, des moellons signalant une présence dès le XIe, la façade datant du milieu du XIIe et la travée occidentale de la seconde moitié du même siècle. Au XIIIe siècle l'édifice est remanié avec la construction de voûtes d'ogives et de nouveaux supports intérieurs. Le monastère est mentionné par des sources à partir du XVIe siècle : il est assiégé par les Huguenots en 1587, ce qui contraint les moines à se retirer au prieuré de Sauveterre jusqu'en juin 1622. À partir de 1778 l'abbaye est démantelée et partiellement détruite ; des vestiges subsistent, en particulier l'aile orientale du cloître du XIIe siècle. Le site a été entouré après la construction de l'église d'une enceinte fortifiée et de fossés alimentés par la Gamage ; ces fossés furent comblés en 1855 par le curé Monmaton après avoir formé des marais.

À l'extérieur, la lecture du bâti se fait en suivant la façade nord et le sens des aiguilles d'une montre : un arc-boutant bas et massif du XIIIe siècle masque des contreforts-colonnes du milieu du XIIe. Les fenêtres des première et troisième travées sont du XIIe siècle, celle de la deuxième travée du XIIIe ; des faisceaux de colonnes ont été coupés au niveau de la toiture alors qu'ils devaient former une tour de défense. Une tour de défense carrée du XIIIe siècle, percée d'un escalier accessible depuis une porte dans la nef à quatre mètres du sol, s'implante au milieu du mur. Le chevet plat a été restauré au milieu du XIXe siècle et le mur extérieur du cloître comporte une fenêtre Renaissance et deux meurtrières. Côté sud il reste des vestiges du mur d'enceinte, la base d'une tour ronde avec départ d'escalier en vis et une tour carrée dite Saint-Nicolas, transformée ensuite en pigeonnier. Les bâtiments conventuels sont en ruines ; on relève cependant des corbeaux d'appui de toiture et les traces au sol du cloître, une porte murée, ainsi qu'une salle capitulaire du milieu du XIIe siècle avec paires de colonnes engagées, chapiteaux ouvragés et un enfeu.

L'église présente un plan rectangulaire légèrement incliné vers le nord, avec trois travées de nef et une travée de chœur, toutes voûtées d'ogives et de longueurs inégales. Vers 1150 la façade et la première travée sont refaites et le portail date de cette phase ; l'ensemble est achevé au début du XIIIe siècle par la pose des voûtes gothiques, la réfection des murs et la pose de nouveaux contreforts. Les fenêtres latérales, simples, sont en général percées à raison de deux par travée ; à l'est on observe quatre baies réparties sur deux niveaux et à l'ouest une large baie géminée sur deux niveaux. Une porte dans la deuxième travée nord, située à quatre mètres au-dessus du sol et accessible depuis la nef par une échelle volante, donne accès à un escalier desservant les voûtes et servait aussi de refuge en cas d'attaque. La porte principale se trouve à l'ouest ; une porte sud du sanctuaire, aujourd'hui obturée, ouvrait vers le cloître ; un pignon triangulaire à cinq baies ogivales fut ajouté au XVIe siècle. Au XIXe siècle l'édifice, longtemps mal entretenu, a fait l'objet de devis pessimistes et d'interventions partielles en 1848-1849 qui, si elles furent parfois maladroites, ont permis de préserver la plupart des sculptures.

La façade occidentale constitue l'élément le plus remarquable : le portail poitevin, composé de six voussures sculptées, de colonnettes jumelées et de modillons, développe principalement la confrontation du chrétien avec ses passions et plaisirs, figurés par la musique, la danse, la chair et la nourriture. Les chapiteaux forment deux larges frises sculptées ; la voussure interne porte des anges, la quatrième représente des Vertus terrassant des Vices, l'archivolte extérieure montre des scènes de chasse et d'autres voussures présentent une flore stylisée. Le deuxième niveau est aniconique à l'exception d'une tête réemployée du XIIIe siècle ; l'arcature campanaire du troisième niveau est postérieure aux destructions de 1587, le pignon du XVIe siècle ne comporte pas de sculpture figurée. Le portail, classé en 1875, est considéré parmi les plus belles sculptures de la Gironde, mais son état s'est dégradé au XXe siècle, d'où la nécessité de mesures de conservation.

Les chapiteaux et les voussures racontent, par une iconographie moralisatrice, la lutte contre les vices : figures humaines confrontées à des fauves, scènes de domptage ou d'extermination, musiciens et danseuse symbolisant la tentation, dragons et démons parfois grotesques, et des motifs obscènes largement présents ; beaucoup de figures humaines ont été décapitées en 1587 ou lors de la Révolution. Trois voussures historiées alternent avec des décors végétaux : anges adorant l'Agneau, Vertus dominant les Vices — programme inspiré de la Psychomachie de Prudence — et une archivolte de scènes cynégétiques allant de la chasse à l'oiseau jusqu'au centaure affrontant le sanglier. Les arcs aveugles latéraux et leurs chapiteaux offrent des images complémentaires — homme écoutant les oiseaux, décor végétal soigné, homme enlacé par des lianes symbolisant la captivité du péché — et la corniche repose sur quatorze modillons, dont dix figurés, qui prêchent la morale sous la forme de têtes soignées, monstres et démons.

À l'intérieur, l'escalier logé dans une cage carrée du flanc nord permet d'atteindre les voûtes via une ouverture à 4,30 m ; les remaniements des XIIe, XIVe et XVIe siècles ont fait disparaître la sculpture figurée romane, il ne subsiste que six culots gothiques. Le mobilier comprend un grand crucifix en bois d'Étienne Brunet (1723), des fonts baptismaux du XIe siècle, un autel de la Vierge de la fin du XIXe siècle, un maître-autel du XXe siècle accompagné d'une grille en fer forgé de style Louis XV provenant de l'ancien escalier du château de Cugat, ainsi que deux cloches : la grosse, baptisée Lucia et fondue en 1851, et une petite venue de la chapelle de Saint-Martin de Piis, installée en 1962 et portant une inscription de 1608. L'ancienne abbaye Saint-Maurice, actuelle église Saint-Nicolas, est protégée au titre des Monuments historiques : le portail figure sur la liste de 1875 et l'ensemble a été classé par arrêté du 12 mai 1925.

Liens externes