Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés à Ribemont dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés

  • 16 Rue de l'Abbaye
  • 02240 Ribemont
Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés
Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés
Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés
Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés
Crédit photo : Enrevseluj - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1700
1800
1900
2000
1083
Fondation de l'abbaye
1141
Transfert du prieuré
XIIe siècle
Construction du moulin
1282
Donation royale
XVIIe siècle
Reconstruction de l'abbaye
1791
Vente de l'abbaye
XIXe siècle
Transformation industrielle
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments conventuels subsistants ; la galerie du cloître ; les vestiges du pignon Sud de l'église abbatiale ; l'escalier avec sa rampe en fer forgé. (cad. B 345, feuille numéro 1) : inscription par arrêté du 11 octobre 1982

Personnages clés

Anselme II Seigneur de Ribemont et fondateur de l'abbaye.
Elinand Évêque de Laon présent à la fondation de l'abbaye.
Reinard Abbé ayant consigné la donation de la bergerie de Loon.
Jérôme Dangenoust Abbé commendataire de l'abbaye en 1645.
Philippe III Roi de France ayant fait une donation importante à l'abbaye.
Marie Charlotte Henriette Pinault de Thenelles Marquise de La Tour-Maubourg ayant acquis l'abbaye.
Charles César de Fay de La Tour-Maubourg Propriétaire ayant converti l'abbaye en château.

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Nicolas-des-Prés

L'ancienne abbaye Saint-Nicolas-des-Prés est une abbaye de moines bénédictins située à Ribemont, dans l'Aisne. Elle a été fondée en 1083 par Anselme II, seigneur de Ribemont ; la fondation est attestée par une charte établie à Laon en présence d'Elinand, évêque de Laon, de Renauld, archevêque de Reims, et de Renauld, comte de Soissons. Par ce don et par des confirmations ultérieures, notamment lors d'un parlement à Ribemont en 1084 en présence de Philippe I, l'abbaye reçut la seigneurie où elle était érigée ainsi que de nombreuses terres et dépendances, dont le fief de Follemprise, les Croisettes, Les vignes-Messire-Artus et le village de Lucy. En 1087 Anselme céda aussi une bergerie qu'il avait reçue en bénéfice du comte de Flandre Robert le Frison et qu'il transforma en alleu ; cette bergerie, devenue seigneurie de Ribemont, couvrait 250 mesures, soit environ 110 hectares, sur la paroisse de Loon en Flandre maritime, avant de passer au chapitre Notre-Dame de Thérouanne. À la fin du XIIe siècle, un moulin appelé moulin Hocquerel fut édifié sur l'un des bras de l'Oise où les moines possédaient des droits de pêche. En 1141 l'évêque de Laon, après des plaintes contre la conduite des clercs de l'église Saint-Germain de Ribemont, confia le prieuré Saint-Germain et ses biens à l'abbé de Saint-Nicolas-des-Prés ; l'église fut fermée en 1143 et les chanoines furent progressivement remplacés par les moines entre 1143 et 1197. En 1282 Philippe III fit à son tour une donation importante à l'abbaye. L'abbaye fut incendiée et pillée en 1570 pendant les guerres de Religion, puis reconstruite en 1663 ; le prieur Dupart y rétablit la règle bénédictine avec rigueur. Un arrêt du Conseil du roi de 1678 reconnut à l'abbaye le titre de fondation royale et rappela les origines d'Anselme II, issu des comtes de Vermandois, eux-mêmes présentés comme descendants de Charlemagne. Parmi les abbés, Reinard en 1088 consigna la donation de la bergerie de Loon, et Jérôme Dangenoust est attesté comme abbé commendataire en 1645. À la Révolution française l'abbaye fut déclarée bien national et les biens furent divisés et vendus à partir du 5 août 1791 ; la terre comprenant l'abbaye fut acquise par Marie Charlotte Henriette Pinault de Thenelles, marquise de La Tour-Maubourg, et Charles César de Fay de La Tour-Maubourg convertit alors l'abbaye en château. En 1827 Loth de Monceau fit démolir l'église et l'aile gauche du cloître pour faciliter la revente des terres, puis, le 15 juillet 1832, M. Bonjour acheta le cloître pour y installer une filature. Au XIXe siècle furent construites, à la gauche du cloître, une maison d'habitation et une grande bâtisse qui abritait la machine à vapeur de la filature. Le monument est protégé au titre des monuments historiques depuis 1982.

Liens externes