Abbaye Saint-Paul de Verdun

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Propriété du département

Frise chronologique

Haut Moyen Âge

Moyen Âge central

Bas Moyen Âge

Renaissance

Temps modernes

Révolution/Empire

XIXe siècle

Époque contemporaine

1000

1100

1200

1300

1400

1500

1600

1700

1800

1900

2000

973

Fondation bénédictine

1135

Passage aux Prémontrés

1249-1330

Construction église gothique

1552

Destruction sur ordre royal

1556-1574

Reconstruction intra-muros

1686-1698

Reconstruction conventuelle

1785

Début abbatiale néo-classique

1790

Suppression de l'abbaye

1926

Inscription monuments historiques

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Abbaye : inscription par arrêté du 2 décembre 1926 ; Escalier avec rampe en fer forgé et cabinet du sous-préfet y compris boiseries du XVIIe siècle décorant les murs : inscription par arrêté du 23 novembre 1946

Personnages clés


Paul de Verdun	Évêque au VIIe siècle ayant donné son nom à l'abbaye.
Henri II	Roi de France ayant ordonné la destruction de l'abbaye en 1552.
Thomas Mordillac	Architecte lorrain responsable de la reconstruction des bâtiments conventuels à la fin du XVIIe siècle.
Jean-Baptiste Martin	Prieur ayant lancé le projet d'une grande abbatiale néo-classique à la fin du XVIIIe siècle.
Claude Mique	Architecte ayant conçu les plans de l'abbatiale néo-classique.

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Paul

L'ancienne abbaye Saint-Paul de Verdun, dite aussi abbaye des Prémontrés, se trouve dans la Meuse, en région Grand Est. Fondée en 973 par des moines bénédictins en dehors des murs de la ville, elle porte le nom de Paul de Verdun, évêque au VIIe siècle. Elle passe aux chanoines réguliers de Prémontré en 1135 et reçoit plusieurs confirmations pontificales au cours du XIIe siècle. Une église gothique, édifiée vers 1249-1330, lui est ajoutée et est alors comparée à la cathédrale Saint-Étienne de Metz. L'ensemble est détruit en 1552 sur ordre du roi Henri II, qui mène le siège de Metz ; une nouvelle église est construite intra-muros de 1556 à 1574 et bénie en 1574. Après un long siècle d'immobilisme lié aux troubles en Lorraine et aux abbés commendataires, les bâtiments conventuels sont reconstruits entre 1686 et 1698 par l'architecte lorrain Thomas Mordillac dans un style sobre et classique, associant pierres blanches, briques rouges et ardoises. À la fin du XVIIIe siècle, le prieur Jean-Baptiste Martin lance le projet d'une grande abbatiale néo-classique, avec des projets de l'architecte Claude Mique et des travaux commencés en 1785, mais la Révolution stoppe le chantier. En 1790 l'abbaye est supprimée, les moines doivent s'exiler et l'abbatiale inachevée ainsi que l'ancienne église sont détruites ; seuls les bâtiments conventuels sont conservés pour un usage public. Ces bâtiments servent d'abord à l'armée, puis sont occupés par le ministère des Finances à partir de 1803, avant d'accueillir la sous-préfecture de la Meuse et le palais de justice de Verdun. L'ancienne abbaye subit de graves dommages pendant la Première Guerre mondiale et fait l'objet de restaurations après la Seconde Guerre mondiale. L'ensemble est inscrit aux monuments historiques le 2 décembre 1926 ; certains éléments intérieurs, dont l'escalier avec sa rampe en fer forgé et le cabinet du sous-préfet avec ses boiseries du XVIIe siècle, sont inscrits le 23 novembre 1946. Les bâtiments conservent des vestiges de leur passé monastique : la cheminée de la loge du concierge porte des sculptures représentant le sacrifice d'Abraham, et la salle des archives, le réfectoire des moines et le cabinet du sous-préfet conservent des voûtes austères et des éléments caractéristiques de la Renaissance.