Période
4e quart XVe siècle, 1er quart XVIe siècle, XVIIIe siècle, 1ère moitié XXe siècle
Patrimoine classé
En totalité, les bâtiments de l'abbaye comprenant les bâtiments et galeries formant un ensemble lié, avec les deux cloîtres et leurs clôtures, la terrasse de l'ancien château, ainsi que le campanile et le pavillon Dom Bellot, et le sol des quatre parcelles (cad. A 23, 27, 28 et 548, lieu-dit « Enclos du Château ») tels qu'ils sont délimités en rouge et en rose sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 28 février 2014
Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Paul
L'abbaye Saint-Paul de Wisques est une communauté bénédictine située à Wisques, dans le Pas-de-Calais, affiliée à la branche masculine de la congrégation de Solesmes. Elle a pris naissance en 1889 lorsque des moines furent appelés pour servir comme chapelains auprès de l'abbaye Notre-Dame de Wisques, fondée par les moniales de Sainte-Cécile de Solesmes. D'abord logés dans un petit château, les moines s'installèrent ensuite dans le grand château aménagé en monastère et le prieuré fut érigé en 1895. Les lois anticatholiques de 1901 les forcèrent à l'exil ; ils partirent s'établir à Oosterhout où ils fondèrent un monastère. Autorisés à revenir en 1920, ils firent construire des bâtiments en brique et, sous la conduite de l'architecte Dom Bellot assisté de Joseph Philippe, élevèrent notamment l'aile nord-est, qui marque l'ensemble composite conservant les strates de son histoire. Pendant la Première Guerre mondiale, la communauté subit de lourdes pertes et, durant la Seconde Guerre mondiale, certains moines furent faits prisonniers en 1940 et retrouvèrent l'abbaye en 1945. L'abbaye fut agrandie au xxe siècle : la chapelle des moines fut bâtie en 1957 et une nouvelle hôtellerie ouverte en 1968. Les moines accueillent des personnes pour des retraites spirituelles et vivent selon la règle de saint Benoît, privilégiant la prière et le travail, « ora et labora ». Le 22 mai 1989, la police investit l'abbaye à la recherche de Paul Touvier sans y trouver de traces de ce dernier ; le père-abbé de l'époque, Dom Gérard Lafond, fut néanmoins impliqué dans le soutien à ce milicien. En avril 2009, après la mort du père-abbé Dom Jacques Lubrez, Dom Armand Sauvaget fut nommé prieur-administrateur par l'abbé de Saint-Pierre de Solesmes. Menacée de disparaître en raison d'un manque de vocations et d'un effectif vieillissant, l'abbaye a reçu en octobre 2013 treize moines de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault; à partir du 11 octobre elle adopta les rites et coutumes de Fontgombault, y compris la célébration de la forme extraordinaire du rite romain. Le père Guilluy, moine de Saint-Paul à partir de 1935, est le fondateur de la Congrégation Notre-Dame d'Espérance, qui accueille des moines handicapés ou souffrant de graves dépressions. L'abbaye a été inscrite aux monuments historiques le 7 octobre 2013 puis classée le 28 février 2014. Parmi ses pères abbés figurent Dom Jean de Puniet (1910-1928), élu pendant l'exil et décédé à Oosterhout, Dom Augustin Savaton (1928-1960), Dom Jean Gaillard (1960-1985), Dom Gérard Lafond (1985-2005), Dom Jacques Lubrez (2005-2009), Dom Armand Sauvaget (2009-2013), Dom Jean Pateau (2013-2016), Dom Philippe de Montauzan (2016-2021) et, depuis 2021, Dom Damien Thévenin, d'abord prieur administrateur, puis élu abbé le 21 mars 2023 et ayant reçu sa bénédiction abbatiale le 31 mai 2023 à la cathédrale de Saint-Omer.