Période
XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle
Patrimoine classé
L'église ; les ruines des cloîtres contigüs à l'église et les ruines attenant aux cloîtres : classement par arrêté du 20 novembre 1906 - Les immeubles aux abords de l'église (cad. E 424, 425) : classement par arrêté du 31 mai 1939 - La porte sud de l'enceinte, c'est-à-dire les deux maisons anciennes, le mur auquel ces maisons sont adossées et la partie dont ce mur est percé (cad. E 414, 444) : inscription par arrêté du 13 janvier 1965
Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Pierre
L'ancienne abbaye Saint-Pierre de Marcilhac-sur-Célé se situe à Marcilhac-sur-Célé, dans le Lot (Occitanie). Le nom de Marcilhac apparaît dès 654 dans le testament de saint Didier, évêque de Cahors. Une cella y aurait été établie par des bénédictins de Moissac fuyant les Normands, et Pépin, roi d'Aquitaine, la prit sous sa protection en 845 ou 848. Au Xe siècle, l'abbaye devient indépendante et reçoit des libéralités vers 930 et 961. Des fouilles menées en 1968-1969 ont permis de restituer le plan initial du chevet et suggèrent une construction du milieu du XIe siècle, tandis que le portail sud, archaïque, est daté vers 1100 et certains chapiteaux du milieu du XIe siècle. Les parties hautes de l'abbatiale, avec arcs brisés et tours, sont attribuées au début du XIIe siècle, et la salle capitulaire et certains chapiteaux du cloître sont datés du XIIe siècle. Au XIIe siècle, l'abbaye possède une grande influence et de nombreux fiefs ; elle est propriétaire de l'église de Rocamadour, donnée en 1030, mais perd la maîtrise de ce lieu au profit de l'abbaye de Tulle après un long procès clos en 1193. Pendant la guerre de Cent Ans, l'église et les bâtiments conventuels sont dévastés par les grandes compagnies et l'abbaye tombe en ruine puis en grande pauvreté au XVe siècle. La famille Hébrard de Saint-Sulpice entreprend des restaurations pendant les abbatiats de Raymond et Guillaume d'Hébrard ; une partie des travaux gothiques est datée autour de 1500 et des blasons de La Roque-Toirac figurent sur une clé de voûte de la chapelle sud. Lors des guerres de Religion, des incendies détruisent de nouveau l'église et une grande partie des bâtiments ; des réparations sont engagées au début du XVIIe siècle, mais l'ensemble reste en mauvais état et, en 1679, le cloître est décrit comme détruit et inhabitable. L'abbaye est sécularisée en 1750 et l'église devient paroissiale ; les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux à la Révolution. L'église abbatiale, les ruines du cloître et des édifices attenants sont protégés au titre des monuments historiques au XXe siècle, avec des classements et inscriptions en 1906, 1939 et 1965, et le retable majeur a été restauré en 2010. Des projets de restauration ont été annoncés récemment, avec un financement régional envisagé et des travaux d'entretien menés dès 2012, tandis que des opérations de mécénat et de collecte de fonds ont soutenu l'achat d'un orgue et d'autres initiatives culturelles entre 2015 et 2016. L'église présente deux ensembles distincts : un ensemble roman des XIe-XIIe siècles comprenant un portail sud à tympan représentant un Jugement dernier, une nef romane en partie à ciel ouvert avec puissants piliers et chapiteaux sculptés, et une salle capitulaire aux chapiteaux historiés datée vers 1125 ; et une construction gothique du XVe siècle, qui assure la fonction paroissiale, avec chevet pentagonal, nef ogivale et transept important. L'intérieur conserve de nombreuses boiseries du XVIIe siècle, des fragments de retables, un ambon, un tableau de L’École de van Dyck et des fresques du XVe siècle ; des peintures romanes du XIIe siècle ont été récemment mises au jour dans l’absidiole nord. Sont également remarquables un clocher carré fortifié au XIVe siècle, des murs épais ornés de têtes de pierre au sommet des contreforts, le donjon de la demeure de l'abbé et, face à l'abbaye, une maison à pans de bois avec un linteau au chrisme où Henri IV aurait séjourné en 1580.
