Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Serge
L'abbaye Saint-Serge d'Angers est d'origine mérovingienne et sa première mention figure dans un diplôme de 705. Reconstruite au début du XIIIe siècle, elle conserve des vestiges antérieurs datés des Xe et XIe siècles ; sa nef appartient au XVe siècle. Les bâtiments conventuels résultent de la réforme mauriste et datent de la fin du XVIIe siècle. Vers l'an 1000, le monastère est repris par des bénédictins. Aux environs de 900, l'évêque Rainon y installe un collège de chanoines lors de la remise du monastère à l'évêché. Des moines sont réinstallés à la fin du XIe siècle et le monastère, rebâti, est consacré de nouveau en 1059. Il est placé sous le patronage de saint Serge et de saint Bacchus, patronage qu'il conserve par la suite. Des questions restent discutées quant à son implantation, relativement éloignée de la cité, et à la rareté d'une dédicace à saint Serge en Occident. En 1166, la translation du corps de saint Brieuc à Saint-Serge attire de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Geoffroi, évêque de Saint-Brieuc, Henri II roi d'Angleterre, Conan IV duc de Bretagne, ainsi que plusieurs abbés de la région. Après la Révolution, l'église abbatiale est détachée de l'enclos et devient paroissiale. Les principaux bâtiments sont affectés en 1808 au Grand Séminaire, puis transformés en collège avant d'accueillir le lycée Joachim-du-Bellay. L'église est inscrite sur la liste des monuments historiques de 1840 ; la salle capitulaire et la chapelle sont classées en 1907, le réfectoire en 1908, et le bâtiment central avec une partie du cloître en 1967. Aujourd'hui, les bâtiments abbatiaux et ceux de l'ancien séminaire servent le lycée Joachim-du-Bellay et l'église continue d'accueillir la communauté paroissiale du quartier. L'abbaye détenait de nombreuses dépendances réparties dans plusieurs diocèses : dans le diocèse d'Angers, Andrezé, Baracé, Bazouges-sur-le-Loir, Beaupréau, Beauvau, Briollay, Brissarthe, Chalonnes-sur-Loire, Chaumont-d'Anjou, Cheffes, Clermont-Créans, Durtal, Grez-Neuville, Gué-Deniau, Huillé, Le Plessis-Macé, Le Vieil-Baugé, Lézigné, Loiré, Morannes, Rochefort-sur-Loire, Saint-Melaine-sur-Aubance et Savennières ; dans le diocèse du Mans, Fromentières et Juvigné ; dans le diocèse de Rennes, Bréal-sous-Vitré, Brielles, Gennes-sur-Seiche et Montreuil-sous-Pérouse ; dans le diocèse de Nantes, Les Moutiers-en-Retz, Pornic, Rouans et Saint-Michel-Chef-Chef. Parmi ses possessions figurait la paroisse de Montreuil-sous-Pérouse, confirmée par l'évêque de Rennes ; l'abbé y nomme comme premier recteur en 1292 Pierre de Vendel, remplacé par Pierre Biénassis en 1302.