Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme dans la Somme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme

  • 1 Rue des Processions
  • 80230 Saint-Valery-sur-Somme
Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme
Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme
Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme
Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme
Abbaye Saint-Valery de Saint-Valery-sur-Somme
Crédit photo : Bycro - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'hôtel abbatial du XVIIIe siècle ; vestiges de l'église abbatiale ; mur d'enceinte ; portail de la ferme, à l'appareil en damier de silex ; piliers XVIIIe siècle environnant l'ancien préau du cloître ; façades et toitures de l'ancien logis abbatial du XVIIe siècle ; ensemble des sols archéologiques de l'église abbatiale et des lieux réguliers (cad. AC 35 à 37, 39 à 42, 44 à 47, 50, 51, 186, 187) : inscription par arrêté du 2 janvier 1989

Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Valery

L'ancienne abbaye Saint-Valery, située à l'extrémité est de la ville haute de Saint-Valery-sur-Somme, en contrebas des remparts, est l'une des plus anciennes fondations monastiques de la région, rattachée à l'ordre bénédictin et fondée vers 615. Son origine remonte à Walric (Valery de Leuconay), successeur de saint Colomban, qui quitta l'abbaye de Luxeuil pour établir un monastère sur les terres offertes par le roi Clotaire II ; à sa mort, Blimond poursuivit l'œuvre avec le soutien de l'évêque d'Amiens et des rois Clotaire II et Dagobert Ier. Les Vikings détruisirent l'abbaye à l'époque carolingienne ; selon une tradition construite par des moines de Saint-Riquier, Hugues Capet aurait restauré le site et, en 981, rapporté les reliques en les portant lui‑même sur ses épaules en traversant la baie de Somme à pied. En 1066, Guillaume le Conquérant séjourna à Saint-Valery-sur-Somme et fit organiser une procession des reliques avant son départ pour l'Angleterre ; il dota ensuite l'abbaye du domaine de Takeley dans l'Essex, donation confirmée en 1163 par Henri II d'Angleterre. Aux XIIIe siècle, les moines asséchèrent les marais voisins par le système des renclôtures et gagnèrent des terres sur la mer ; pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais abattirent le cloître et les tours pour réutiliser les matériaux. En 1451 les moines furent dispersés et Louis XI ordonna la destruction de l'abbaye en 1475 ; Wallerand de Lannoy la releva, mais des querelles internes aboutirent à l'assassinat du successeur Jean de Haudrechies. Au XVIe siècle l'abbaye passa sous le régime de la commende, avec notamment le cardinal Louis de Bourbon‑Vendôme comme abbé commendataire, puis fut incendiée avec la ville en 1568 par les huguenots dirigés par François de Cocqueville. Au XVIIe siècle, Fénelon fut abbé commendataire avant de devenir archevêque de Cambrai ; l'abbaye fut rattachée en 1644 à la congrégation de Saint‑Maur et devint un centre intellectuel où se distinguèrent des prêtres poètes, un théologien et un naturaliste. À la fin du XVIIIe siècle, l'abbaye possédait d'importantes terres et de vastes bâtiments ; le comte d'Artois projeta sa transformation en hôpital maritime, projet non réalisé. Lors de la Révolution, l'abbaye fut déclarée bien national et partiellement vendue en 1791 à Jean Ricot ; une autre partie fut acquise plus tard par Antoine‑Augustin Renouard, qui s'y retira en 1834. Aujourd'hui subsistent des vestiges notables : le bas‑côté sud et la chapelle absidiale de l'église abbatiale (XIIIe siècle), quelques restes du cloître (XVIIe siècle), le palais abbatial en brique et pierre daté de 1752 et le mur d'enceinte à appareil en damier de silex et de craie (XVIIe–XVIIIe siècles). Ces éléments, intégrés à une propriété privée, sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1989 et témoignent de l'évolution architecturale et des aléas historiques de cette abbaye bénédictine.

Liens externes