Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Vincent
L'abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise est une ancienne abbaye romane du Poitou, située en Vendée. Elle a été fondée par Airaud Gassedenier, l'un des fidèles de Guillaume VIII d'Aquitaine ; selon la chronique de Saint-Maixent, la construction a commencé en 1069. La communauté initiale était composée de chanoines réguliers de saint Augustin, chargés d'assainir le marais poitevin. La fondation a été confirmée par le comte-duc en 1076, à la résidence d'Airaud Gassedenier à Vouvant. L'abbaye fut déclarée abbaye royale en 1141 par le roi Louis VII. L'ensemble a été largement ruiné en 1568 lors des guerres de Religion, puis sa conservation et sa restauration ont été en partie encouragées par Prosper Mérimée, sensible aux vestiges du roman poitevin.
L'abbatiale présente deux clochers, l'un au-dessus du transept et l'autre au-dessus de la façade occidentale. La nef est couverte d'une voûte en berceau, renforcée par de puissants doubleaux reposant sur des colonnes géminées ; les piliers ont toutefois connu un léger affaissement au fil du temps. Le cloître roman est resté pratiquement intact, tandis que le portail roman est aujourd'hui surmonté d'un clocher du XIXe siècle qui modifie la silhouette originelle de la façade.
Parmi les abbés figure Balthazar Phélypeaux, qui a exercé de 1693 à 1724 ; né vers 1673, fils de Balthazar Phélypeaux de Châteauneuf et de Marie Marguerite de Fourcy, il était chanoine régulier de la congrégation de Sainte-Geneviève et est décédé le 29 novembre 1724 à l'abbaye Notre-Dame du Val-des-Écoliers de Verbiesles. L'abbaye abrite la sépulture d'Aénor de Châtellerault, mère d'Aliénor d'Aquitaine.
Une rénovation conduite en 2000 a transformé l'abbaye en musée : le tuffeau originel des murs coexiste désormais avec des matériaux contemporains tels que l'acier et le verre. Le site offre, en images et en salles, la vision de l'église avec son portail roman et son clocher du XIXe siècle, du cloître (notamment des représentations par Georges-Louis Arlaud), des salles présentant des instruments anciens et des chapiteaux, une passerelle d'accès, la salle du musée, des œuvres de sérigraphie lumineuse et la Maison Aliénor.