Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Vincent
L'abbaye Saint-Vivant de Vergy, située à Curtil-Vergy en Côte-d'Or, est une ancienne abbaye bénédictine fondée à la fin du IXe siècle par la famille de Vergy pour abriter les reliques de saint Vivant. Dès son origine elle dépend d'abord de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, puis devient une dépendance médiate de l'abbaye de Cluny. C'est l'un des plus anciens et des plus riches établissements monastiques de Bourgogne, connu notamment pour l'exploitation pendant près de 650 ans des vignobles qui correspondent aujourd'hui aux crus Romanée-Conti et Romanée Saint-Vivant, intégrés aux « Climats du vignoble de Bourgogne » inscrits au patrimoine mondial. Au cours du XVIIIe siècle l'abbaye et ses annexes sont démolies puis entièrement reconstruites selon des projets d'architectes, parmi lesquels Jean-Antoine Caristie et Vanot ; les principales traces subsistantes sont les caves voûtées sous la nouvelle aile sud. La communauté est supprimée à la fin des années 1780 et, pendant la Révolution, le monastère est vendu comme bien national ; son nouvel acquéreur, maître de forges à Pellerey, fait démolir la plupart des bâtiments, à l'exception de l'église prieurale. Au XIXe siècle les ruines se dégradent encore et servent de carrière de pierres, tandis que les propriétés changent de mains à plusieurs reprises. Les vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques le 10 mars 1992. Rachetées en 1996 par le GFA de la Romanée-Saint-Vivant, les ruines font l'objet d'une action de sauvegarde menée par l'Association Abbaye de Saint-Vivant, créée en 1999. La restauration, engagée en 2001 sous la direction de l'architecte Christian Laporte et fondée sur les plans de Caristie, s'est étalée sur de nombreuses années et a été financée en partie par l'État et par des mécènes internationaux. Les travaux ont permis de consolider les vestiges et de mettre au jour, dans une cave, une bouteille de vin dont la datation au carbone 14 a fourni des répartitions possibles correspondant aux périodes signalées par les études ; elle a été dégustée en 2011. Aujourd'hui les ruines de l'abbaye, témoins de l'histoire monastique et viticole de la Bourgogne, sont protégées et font l'objet d'une valorisation patrimoniale.