Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon

  • Rue Louis Pasteur
  • 84000 Avignon
Abbaye Sainte-Catherine dAvignon
Abbaye Sainte-Catherine dAvignon 
Abbaye Sainte-Catherine dAvignon 
Crédit photo : Véronique PAGNIER - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1060
Fondation bénédictine
1150
Adoption règle cistercienne
1251-1253
Déplacement en ville
1402
Construction chapelle
1634 ou 1636
Fondation abbaye fille
1794
Fermeture et martyre
25 avril 1974
Inscription monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Chapelle Sainte-Catherine (ancienne) (cad. DK 338) : inscription par arrêté du 25 avril 1974

Personnages clés

Oda Comtesse ayant financé la fondation de l'abbaye en 1060.
Rostaing Évêque ayant soutenu la création de l'abbaye bénédictine.
Saint Bernard Saint ayant influencé l'adoption de la règle cistercienne par les moniales.
Zoen Tencarari Évêque ayant proposé le déplacement de l'abbaye en ville et l'ayant dotée largement.
André de Languissel Successeur de Zoen Tencarari, bienfaiteur de l'abbaye.
Anne de Valavoire Première abbesse de l'abbaye fille de Manosque, dédiée à l'éducation des jeunes filles.
Hugues de Saint-Martial Cardinal ayant édifié la chapelle de l'abbaye.
Marguerite de Justamond (Sœur Marie de Saint-Henri) Religieuse cistercienne martyrisée en 1794.
Madeleine de Justamond (Sœur du Cœur-de-Marie) Religieuse cistercienne martyrisée en 1794.

Origine et histoire de l'Abbaye Sainte-Catherine

L'abbaye Sainte‑Catherine d'Avignon est une ancienne communauté cistercienne située dans la rue du même nom, dans la vieille ville d'Avignon. À l'origine, le site se trouvait hors de la ville, sur la colline de Montdevergues, à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier de Montfavet. En 1060 une abbaye bénédictine y fut fondée grâce au soutien financier de la comtesse Oda et à l'appui de l'évêque Rostaing. Vers 1150, après une visite de saint Bernard, les moniales adoptèrent la règle cistercienne et l'abbaye devint fille de Notre‑Dame de Sénanque. Entre 1251 et 1253, en raison de l'insécurité de la région, l'évêque Zoen Tencarari proposa aux religieuses de gagner la ville et de s'établir sur la paroisse Saint‑Symphorien. Il dota largement la communauté, une largesse suivie par ses successeurs, notamment André de Languissel, et par les papes d'Avignon ; Zoen Tencarari fut inhumé dans l'église conventuelle. Protégée par ces bienfaiteurs, l'abbaye se consacra à la prière et aux œuvres de miséricorde et fonda plusieurs prieurés, dont une fondation à Gigognan semble dater de la fin du XIIIe siècle. En 1634 ou 1636, une abbaye fille fut fondée à Manosque ; sa première abbesse, Anne de Valavoire, orienta la fondation vers l'éducation des jeunes filles démunies. La chapelle, édifiée sur un terrain attenant au monastère par le cardinal Hugues de Saint‑Martial, fut achevée en 1402 ; elle se compose d'une nef unique avec une abside octogonale, sa façade est percée d'une rosace et flanquée d'une tour d'escalier octogonale. L'abbaye fut fermée à la Révolution et son église connut des usages profanes, notamment comme garage. Deux des trente‑deux martyrs d'Orange étaient des religieuses cisterciennes de Sainte‑Catherine : Marguerite et Madeleine de Justamond, entrées en religion sous les noms de Sœur Marie de Saint‑Henri et Sœur du Cœur‑de‑Marie, nées à Bollène en 1746 et 1754. Avec vingt‑sept autres religieuses, elles s'étaient réfugiées à Bollène et avaient reconstitué une communauté de prière ; en avril 1794 elles furent arrêtées pour avoir refusé de prêter le serment de liberté‑égalité, jugées et condamnées à mort. Trente‑deux religieuses furent exécutées : seize ursulines, treize sacramentines, une bénédictine et les deux sœurs cisterciennes ; Marguerite fut guillotinée le 12 juillet 1794 et Madeleine le 16 juillet. L'église conventuelle a été inscrite à l'inventaire complémentaire des monuments historiques le 25 avril 1974, protection qui ne concerne que l'édifice religieux, puis elle a été restaurée et transformée en théâtre, le Théâtre du Chêne noir.

Liens externes